Au vu des conditions météo relativement désastreuses, qui nous privent d’un printemps qu’on pressentait pourtant précoce, un petit réchauffement climatique/musical s’impose. Histoire d’attiser le feu de la passion dans votre petit cœur de metalleux en pleurs, je vous offre une vingtaine de minutes en compagnie de barbares américains, qui n’ont visiblement pas entendu parler de l’énergie nucléaire, et qui continuent d’empiler les stères de bois et les kilos de charbon pour faire turbiner leur poêle à décibels. Mais sus aux métaphores triviales, puisque l’affaire est en tous points sérieuse, et ouvrons donc le débat d’une des dernières productions Blood Harvest, qui continue de contaminer les bacs virtuels de ses sorties rebelles, et célébrons comme il se doit le second EP des californiens de TRANSCENDENCE. Et que ce nom de baptême fut bien choisi, tant ces sauvages nous transcendent de leurs sonorités passéistes et de leur approche fondamentalement brutale d’un Death/Thrash fatal. Puisant leur inspiration dans les égouts les plus infâmes de la bestialité, ce quintette (Tom Patmore - chant, Miguel Perez & Michael Alvarez - guitares, Chris Gonzales - basse et Richard Guerrero - batterie) développe depuis 2014 une forme très rudimentaire de Death à l’ancienne, visiblement sous influence des plus grands maîtres américains et suédois du genre. Nous avions déjà pu faire leur connaissance à l’occasion de la sortie de Morbid Reality, leur premier EP il y a quatre ans, qu’ils avaient fait suivre d’une démo, Altar Of Disease, avant de marquer une longue pause histoire de solidifier leur line-up. C’est donc solides comme le morbide qu’ils nous en reviennent, les crocs acérés et le scalpel aiguisé, histoire de disséquer une tranche d’histoire brutale, en plongeant leur mains sanglantes dans la boîte de Pandore du Death le plus putride et glauque de la création.
Et sans hésiter, je leur remets la palme du revival grave du mois, tant ce Hour of the Summoning pue la mort à dix lieues à la ronde. Entre des guitares sourdes mais aux riffs en déliquescence, une rythmique un peu pataude qui marque bien les temps, et un chant absolument immonde à faire passer les SUFFOCATION et autres INCANTATION pour de gentils fabulateurs de maternelle, le bilan est joyeux et plaisant, et nous ramène aux glorieux temps du défrichage du genre. Sorti préalablement en version digitale fin 2017, ce second chapitre court trouve donc une seconde jeunesse putréfiée grâce aux bons soins accordés par le label suédois, qui se fend pour l’occasion d’une superbe édition tape tout ce qu’il y a de plus roots, qui ne fait que conférer à cette sortie le cachet vintage qu’elle mérite. Ainsi déroule l’inspiration, d’écrasement brutaux à la suédoise en accélérations soudaines à la floridienne, pour quatre morceaux taillés dans le muscle qui ressuscitent les tendons les plus solides des morceaux de barbaque de l’époque charnière 80’s/90’s. On y retrouve le souffle morbide des GRAVE, UNLEASHED, et le sens de l’ironie mortifère des AUTOPSY, pour une ballade dans les recoins les moins éclairés d’une morgue municipale, encombrée par des cadavres non identifiés. Véritable incitation à la nécrophilie musicale, cet EP est une gigantesque bourrasque old-school qu’on inhale à plein poumons, et qui les laisse empestés d’une odeur de charogne en décomposition. Pourtant, et au-delà de cette brutalité gravissime de surface, le quintette de Los Angeles sait aussi faire preuve de finesse, notamment au niveau de la structuration des compositions, qui rappellent parfois le meilleur ENTOMBED et le MORBID ANGEL le plus fourbe (« Damned In Eternity »).
Des auspices qui inspirent, pour un hospice qui respire, et qui laisse s’échapper de ses geôles les plus renfermées de véritables malades mentaux, ayant depuis longtemps renoncé à suivre le cours du temps pour se rappeler de celui de leur jeunesse. Bien que localisés en Californie, les TRANSCENDENCE ont dû traverser pas mal d’états pour faire étape en Californie et en Nouvelle-Orléans, et nous exhibent fièrement leurs cicatrices de voyage dès l’entame abyssale « Hour of The Summoning », qui juxtapose sans complexe une atmosphère chargée de pourriture à un riff purement SLAYER dans l’ouverture. De là découle une suite parfaitement logique, élaborée à base de science instrumentale plus fine qu’il n’y paraît, et de petits ornements vocaux de plantigrade tout à fait charmants. Sans jouer l’originalité à outrance, « The Nocturnal Dwelling » nous ramène aux plus grandes heures de la série B Death des glorieuses années, et lâche quelques blasts histoire de nous contaminer, avant de ramener les débats sur le terrain de la pesanteur et de l’horreur. Se permettant même de toiser les plus grands fossoyeurs de l’histoire lorsque leur ambition égale leur déraison (« Mutilating Accursed Souls », modèle de tension progressive pour vilénie maladive atavique), ces cinq dépeceurs de l’extrême nous offrent donc une poursuite d’aventures en tout point passionnante, et symptomatique d’une vague old-school qui puise sans cesse dans ses origines de quoi entrevoir l’avenir d’un partenariat valide avec une entreprise de pompes-funèbres locales. Un véritable délice immonde pour les oreilles, et un appel d’offre pour un futur longue-durée qu’on espère aussi peu casher que ce Hour of the Summoning qui rattrape de ses échos torrides les manquements d’un printemps qui se fait attendre. Sauf que le printemps version TRANSCENDENCE n’est pas consacré à admirer les petites fleurs pousser, mais plutôt à caresser des macchabés en train de pourrir dans un fossé. Mais chacun ses loisirs après tout…
Titres de l'album:
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15
Si je comprends bien il n'y a qu'un seul membre d'origine ? et évidemment que c'est un tribute band, comment l'appeler autrement. à ce point autant commencer un nouveau groupe avec un clin d'oeil, pour affirmer une certaine continuité. Faut assum(...)
06/05/2025, 05:51
Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)
05/05/2025, 23:34
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
05/05/2025, 18:16
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41
Je précise ne rien avoir avec ce dénommé Caca qui semble péniblement tenter mon style pour faire fureur dans les commentaires. Vous manquez de style et de fond, cher Caca !Je suis top nazi ici et je vais pas laisser ma place à la médiocrité (...)
03/05/2025, 21:36