Encore un supergroupe à l’affiche, mais cette fois-ci, ce sont les allemands de Pride & Joy qui en profitent, et non les italiens de Frontiers. Pourtant, on aurait bien imaginé NATURAL BORN MACHINE né de l’imagination fertile de Serafino, ou pourquoi pas, hébergé par AOR Heaven. Mais qu’importent ces éventuelles querelles de clocher, puisque tout le monde est content de son écurie, et Pride & Joy a de quoi se réjouir de la sortie de ce premier album, sobrement intitulé Human. Plus simplement, et factuellement, le concept européen NATURAL BORN MACHINE a été imaginé par le bassiste/compositeur Alberto Rigoni (solo, BAD As, VIVALDI METAL PROJECT), qui a su s’entourer de pointures pour donner corps à sa vision. A ses côtés, nous retrouvons donc le chanteur capé David Readman (PINK CREAM), le guitariste Alessio "Lex" Tricarico (BAD AS) et le batteur Denis "Denzy" Novello (ARDITYON). Sacrée équipe donc, qui en 2021 nous offre enfin la primeur de ses réflexions musicales en dix morceaux et quarante minutes de musique. Ce choix de concision s’avère le bon, tant les groupes actuels ont tendance à blinder leurs albums pour contenter les fans les plus exigeants. Ici, c’est l’efficacité qui prime, l’instinct et le naturel, et on sent assez rapidement que l’osmose a bien pris entre les protagonistes de l’affaire, tant la musique sonne fraîche, mais professionnelle.
Rien de bien neuf, du Hard Rock durci de Heavy Metal, des mélodies proéminentes, une versatilité qui fait plaisir à entendre, et une cohésion frappante. Il faut dire que les parties impliquées ont du métier derrière elles, et qu’une fois associées dans un contexte Metal qu’elles connaissent bien, leur nature s’exprime sans complexe et leurs compétences à plein régime. Et sans révolutionner le monde du Hard-Rock, NATURAL BORN MACHINE y laisse son empreinte, dans un style que le WHITESNAKE de ces dernières années aurait pu revendiquer.
A la barre, Alberto Rigoni a fait un boulot solide, et a accouché de morceaux simples et immédiatement efficaces. Pas de tergiversation, pas de complication inutile, des effets réduits à leur strict minimum, pour une emphase mise sur les compétences individuelles au service d’un collectif uni. Avec sa délicatesse instrumentale, « Moonchild » peut surprendre en ouverture, et la nuance étonne. On se souvient du morceau éponyme de MAIDEN qui ouvrait le chef d’œuvre Seventh Son, et si le parallèle se justifie plus par son choix osé (bien que les parties de guitare de Tricarico rappellent aussi celles de Smith et Murray) que par un parallèle vraiment musical, on sent immédiatement que le combo européen se souvient de ses racines. Ces mêmes racines sont plus ouvertes sur le Hard-Rock que perméables au Heavy, bien que certains riffs soient relativement costauds, et Human reste collé à son titre, ne cherchant la confrontation qu’en de rares occasions.
Loin d’une machine de guerre élaborée par une maison de disques dans un désir de conquête mondiale, NATURAL BORN MACHINE est un projet personnel et sincère, et l’occasion de partager une passion avec des musiciens la comprenant. Et si David Readman s’en donne à cœur joie dans les envolées Zeppeliennes (« Machine »), si Tricarico ne se gêne pas pour lâcher des soli assez élaborés et impulsifs, c’est la puissance compacte de l’ensemble qui séduit, avec cette façon de se jouer des codes du Hard-Rock sans prétendre le dénaturer.
Les morceaux passant rarement la barre des quatre minutes (à trois exceptions près), Alberto Rigoni a choisi l’option du percutant sur le moment, jouant avec la franchise des rythmiques et la persuasion d’une guitare aux reflets classiques. De fait, chaque entrée sonne comme un hymne, et non un vulgaire tube, la prestation refusant les effets choc de refrains un peu trop Pop. Et en alternant les ambiances, en changeant les humeurs, le quatuor parvient à garder l’attention intacte, en s’aventurant parfois en terre Heavy pour accentuer le propos (« Monster » et ses syncopes/sextolets sur la fin du refrain).
Il faut attendre le milieu de l’album pour avoir droit à des passages plus conséquents, et le triptyque « Reborn » / « A New Future » / « Beast in The Dark » d’offrir un peu de corps à un effort somme toute assez léger en termes d’inspiration. Les trois morceaux forment donc une symphonie assez ouverte, plus sombre par moments, mais aussi plus mélodique (« A New Future »), rappelant parfois STRYPER ou WINGER, sans toutefois tomber dans la paraphrase. L’émotion pointe parfois le but de ses arpèges, pour offrir un moment de calme bienvenu, et les notes en son clair s’évaporent avec grâce sur l’instant de tendresse « Reflecting My Day », qui permet à David de faire preuve de plus de retenue, même si une fois encore, le refrain nous explose en plein cœur.
L’affaire pourrait presque être résumée à la somme de ses parties, avec des influences ramenées par chacun pour être fondues dans un ensemble. Le talent des quatre musiciens n’étant plus à prouver, il fallait démontrer que leur collaboration était pertinente, ce qui est fait sans effort, en ayant parfois recours à des astuces typiquement 80’s de ballade acoustique à la MR BIG/EXTREME (« Stone Man »). A défaut d’être indispensable (le reproche majeur est à adresser à cette production un peu légère qui handicape les passages les plus touffus), Human est donc un premier témoignage sympathique, dont le rayonnement appellera certainement une suite. Il faudra que d’ici là, NATURAL BORN MACHINE se recentre pour éviter le généralisme un peu trop appuyé, et développe une véritable identité pour s’imposer sur le marché très capricieux des supergroupes.
Titres de l’album:
01. Moonchild
02. Machine
03. Won’t Be Friends
04. Monster
05. Reborn
06. A New Future
07. Beast in The Dark
08. Reflecting My Day
09. Stone Man
10. Rise
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