The Never Trumper Republicans, though on respirators with not many left, are in certain ways worse and more dangerous for our Country than the Do Nothing Democrats. Watch out for them, they are human scum!
J’utilise assez souvent l’image dans mes chroniques, mais il faut dire que ce bon vieux Donald Trump est un gimmick très utile au moment de dresser des comparaisons. Et une fois encore, c’est lui qui me fournit la matière pour l’introduction de ce laïus, à la différence qu’en cette occurrence, il est directement concerné par l’œuvre dont je traite. Si vous avez lu ma petite entame en italique, vous avez peut-être reconnu un tweet dégainé par le président le plus orange de l’histoire, tweet publié l’année dernière et qui n’avait pas manqué de faire réagir ses détracteurs. En substance, ce tweet désigne certains de ses adversaires comme des « déchets humains », sans vouloir aller trop loin dans la grossièreté, et on pouvait évidemment compter sur les américains de VULGARIAN pour s’en emparer et construire un travail de fond autour. C’est ainsi que les originaires de Denver dans le Colorado ont baptisé leur premier album de cette affirmation, nous offrant une grosse demi-heure de malaise musical et de Sludge pourri jusqu’à la moelle. On attendait d’ailleurs beaucoup du quatuor depuis la parution de son premier EP éponyme en 2018, et avec ce Human Scum, ils ne nous ont vraiment pas déçus, bien au contraire. La philosophie du groupe est assez simple dans les faits : dénoncer tout ce que la politique de Trump a entraîné comme inégalités, comme illégalité, et surtout, artistiquement parlant, injecter une sale dose de Hardcore dans le Sludge pour le rendre encore plus poisseux. Et à l’écoute des douze morceaux de ce premier long, on pige facilement que le défi a été relevé avec brio.
Quatre musiciens (Frank - guitare, Anders - chant, Kevin - basse et Thomas - batterie), un crédo commun, et un résultat qui fait mouche. Une façon d’adapter la politique de leur leader en musique, et d’exprimer leur dégoût sans ambages ni gêne quelconque. Enregistré, mixé, masterisé en août 2020 aux World Famous studios par Pete de Boer (ingé-son pour BLOOD INCANTATION, ça fait un repère), Human Scum est une ignominie sonore qu’on déguste par les deux bouts, et qui ne ménage ni la lourdeur, ni l’oppression, ni la claustrophobie, ni l’écœurement d’une humanité qui n’en est plus que de nom. Emballé dans un superbe artwork signé Ethan McCarthy (PRIMITIVE MAN et VERMIN WOMB), ce premier LP combine justement la force éprouvante des PRIMITIVE MAN, les distorsions à la UNSANE, et le malaise à la NOOTHGRUSH ou LORD MANTIS. Décomposé en douze chapitres de durées variées, il concrétise tout ce que la situation américaine représente pour une large frange de son peuple, celle-là même qui doit subir chaque semaine les stupidités déversées par l’homme d’affaires qui ne peut s’empêcher de dire et faire n’importe quoi, et de s’en prendre vertement à ses détracteurs dès qu’il en a l’occasion. On le sait, Donald depuis son élection est devenu la tête de turc des démocrates, mais aussi la cible de plusieurs républicains qui ne se reconnaissent plus dans sa « politique », et qui assistent médusés à un triste spectacle de télé-réalité malheureusement…réel.
Musicalement, la recette du quatuor est simple. Utiliser les codes de la lourdeur Sludge pour les détourner façon Hardcore urbain, délocalisé dans les faubourgs d’une ville qui n’a plus rien de cosy. Créer le malaise en utilisant des riffs malsains, un maximum de feedback, une voix éraillée qui éructe sa bile, et s’asseoir sur une rythmique mouvante, la plupart du temps statique et résignée, mais parfois up tempo et plus lâche (« Shithole »). Il n’est d’ailleurs pas exagéré de dire que les VULGARIAN penchent parfois du côté Sludge/Death où ils pourraient glisser par inadvertance, tant leur musique est intense et poisseuse. De là, les prises de position du groupe seront cautionnées ou pas, mais ils ont au moins le mérite de faire passer leur message sans détour, comme en témoigne le long, tortueux, sadique et assourdissant « Kill All White Men », qui pendant plus de sept minutes se traîne le long d’un désespoir incroyable, et sur lequel Anders donne de la voix en passant en revue toutes les possibilités de son organe. Grave, hurlé, éructé, les fragrances sont empilées, et les cassures régulières de la rythmique qui s’arrête parfois en chemin génèrent une sensation de chaos total, comme un dernier cri poussé après une guerre civile. Pourtant, le quatuor est aussi capable de se montrer plus catchy que la moyenne lorsque les BPM montent, mais son but reste sincèrement de pousser les extrêmes à leurs extrêmes, et de jouer le plus bruyamment possible. Tout ça donne un disque qui stigmatise les dérives de son époque, et qui les formalise dans le malaise le plus total, spécialement sur les inserts les plus longs comme « Disinformation Age », plus lent qu’un esclave qui courbe l’échine sous les coups, et plus résigné d’un citoyen qui voit ses libertés diminuer et qui se noie dans les fake-news gouvernementales.
C’est sale, déprimant, bruyant, ça laisse l’âme en sang et les oreilles en berne, mais c’est aussi réaliste que la situation ne l’exige. Et lorsque le Sludge se teinte de Hardcore pour souligner la cruauté des faits, l’homme réalise que son temps est venu, et qu’il est sans doute impossible de ne pas s’en tirer par la violence quand le silence n’a que trop régné. Vous pouvez retweeter cette phrase si vous voulez.
Titres de l’album:
01. Human Scum
02. Thoughts and Prayers
03. Kill All White Men
04. Shithole
05. Give Me Convenience or Give Me Death
06. Disinformation Age
07. DPD (Die Pigs, Die!)
08. Drown in the Swamp
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