Après la Croatie, la Turquie, pas voisins mais pas loin, pour une autre plongée dans l’extrême international. Fondé en 2016, ce groupe d’Adana propose déjà son second longue-durée, deux ans après Dying, qui avait éveillé la scène Thrash à des possibilités bestiales. Les ATAPASKAN ne tournent donc pas autour du pot, et annoncent clairement la couleur sur leur page Facebook : Thrash/Death from Turkey. Les deux termes sont réversibles selon les humeurs, et autant dire que celle de Humans est plutôt sombre et grognon. Voire même irascible et ronchon.
Ne le cachons pas, ce que les turcs perdent en originalité, ils le compensent en efficacité. ATAPASKAN fait partie de ces groupes qui savent pertinemment qu’ils n’ont pas inventé la poudre, mais qui savent assez bien la faire parler. Et si l’on excuse une production étonnamment déficiente qui laisse la basse seule dans la cour se faire draguer par l’oubli (le son rappelle une version plus touffue d’And Justice For All…ce qui n’est pas forcément un compliment), on peut tout à fait apprécier cette tranche de mort saisie sur le grill et sur le vif, qui rappelle les représentants les plus nerveux de notre beau pays, NO RETURN, MASSACRA et AGRESSOR en tête de liste, en version moins coup fourré évidemment.
Un album maîtrisé, mais dont chaque plan se laisse anticiper sans résister. Du classicisme donc, que l’on sent dès les premiers riffs, mais une guitare intraitable, un chant sourd et totalement Death, et une batterie puissante aux mollets en forme. Barıs Izlimek (basse), Erkan Yarali (batterie), Seda Aydıngul & Veysel Genc (guitares) et Izzet Yorulmaz (chant) sont donc des gens sérieux, qui ne nous font pas perdre notre temps. Et pour cause, puisque certains morceaux frôlent la perfection dans le style, à l’image du diabolique et aplatissant « Sick of Everything », qui étale son dégoût de tout avec un flair indéniable. Efficaces donc, mais aussi ambitieux, les turcs aiment laisser leur inspiration dériver de longues minutes, et nous offrent un festival de titres épiques et qui grattent, dont « Eternity in Hell » est le plus digne attaquant.
Bande-son Thrash pour chant Death, c’est un peu la simple équation à aucune inconnue, la seule variable étant le degré de brutalité de chaque morceau. A ce petit jeu, le terrifiant « Lost in Paradise » tire son épingle des genoux d’Ed Gein, nous fouette d’une batterie en coup de tonnerre et double grosse caisse en pistolet à clous, tandis que d’un autre côté, « Grudge » se pose en malédiction beaucoup plus nuancée et ordonnée. Quelques inserts mélodiques simples pour égayer le quotidien, des coups de chinoise pour accentuer la moiteur, et l’explosion de se faire ressentir à des kilomètres, sans toutefois faire disparaitre les coffres remplis de mélodies acides.
Avec un mixage et un mastering moins bordéliques, les ATAPASKAN auraient évidemment gagné en efficacité, les passages les plus aérés sentant au contraire un peu le renfermé, tandis que ceux drivés par une guitare solo pâtissent d’un vide assez surprenant. Ennuyeux, mais pas non plus insupportable, d’autant que l’album varie intelligemment ses attaques et ne s’éternise pas sur le champ de bataille. On soulignera pour être honnête quelques licks un peu mièvres et sonnant « répète » sur les bords, mais on se rabattra sur cette violence omniprésente qui évite l’écueil du mélodico-nunuche. Histoire d’être précis et exhaustif on ne manquera pas non plus de signaler le caractère monocorde de l’organe de gorge qui racle ses cordes vocales sans aucune pitié, renforçant parfois le caractère linéaire de certains morceaux.
Pas de critique fondamentalement cruelle, mais pas mal de petits points à corriger, pour un deuxième album honnête, mais sans plus. J’encouragerai le groupe à nous offrir plus de « Monster », subtilement Punk/Death, et à abandonner quelques réflexes mélodiques embarrassants pour se dégager de cette impression de tergiversation entre plusieurs genres. Soyons désinvoltes, et cramons les bouquetins, mais ATAPASKAN a encore du chemin à faire pour se hisser au sommet de la vague Thrash/Death mondiale.
Titres de l’album :
01. Humans
02. Gassal
03. Eternity in Hell
04. Sick of Everything
05. Lost in Paradise
06. Grudge
07. The New Order
08. Monster
09. Obscure
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30