No other band out there sounds like MAGGOT HEART
Et c’est Svart records qui vous le dit, alors autant le croire sur parole. Après tout, le label finlandais est connu pour héberger dans son écurie les poulains les plus indomptables du marché, alors l’emploi de ces termes est réfléchi, et surtout, proche d’une vérité absolue :
Les MAGGOT HEART sont en effet uniques, et chaque rendez-vous donné est un rencard de premier choix, bien loin des dates Tinder et autres applications de drague instantanée.
Venu du froid, le trio s’est ensuite relocalisé pour donner corps à son boucan furieux, inclassable, intraitable, inimitable. Entre Proto-Hard-Rock underground et Post Punk punchy et plus chaud que la moyenne, MAGGOT HEART s’est taillé une jolie réputation en Europe, continent qui leur a permis d’arpenter les scènes de gros festivals, et offert des comparaisons incongrues, mais fameuses.
Ainsi, il n’est pas rare de voir le nom du groupe cité dans un contexte global, aux côtés de références ultimes comme Patti SMITH, SONIC YOUTH, THE STOOGES, KILLING JOKE et VOIVOD, et si le mélange de toutes ces influences peut à la rigueur expliquer l’originalité, le fond et la forme en sont bien différents. Car le trio joue avec ses propres armes, un peu comme si PRISTINE faisait une sale cure de P.I.L, TOYAH, THE FALL et WIRE.
Mais ne vous inquiétez pas, pas question de synthés glaciaux et de vocalises enterrées dans le mix, puisque MAGGOT HEART est foncièrement Rock, des pieds à la tête, et des ongles aux racines des cheveux. Après deux albums célébrés par la critique spécialisée, les trois musiciens (Linnéa Olsson - guitare/chant, Olivia Airey - basse et Uno Bruniusson - batterie) continuent donc leur chemin, en refusant obstinément de rentrer dans le rang. Avec un son fuzz au possible, des riffs primaux et instinctifs qui parfois cèdent la place à quelques astuces plus Wave, une émotion brute et un instinct naturel à foutre la merde, Hunger crève la dalle et va aiguiser votre appétit. Un appétit de fureur, d’intelligence, de spontanéité, et de créativité débridée.
Quelque part entre des années 70 désabusées, et des 80’s moins synthétiques, Hunger pose huit titres, tous aussi indispensables les uns que les autres. Dans la plus droite lignée des deux œuvres précédentes, ce dangereux troisième album a parfaitement négocié la corde, et pointe en tête au dernier virage. Disponible en superbe édition vinyle, il comblera les nostalgiques du bel objet, et mettra un point d’honneur à mériter toutes les louanges chantées par son label.
Mais il n’est guère étonnant de constater que Svart Records soit si fier de ses poulains. Il suffit de tendre l’oreille sur le tendu et claustrophobique « Archer » pour réaliser que le trio est assurément une denrée à part, rare, qui se négocie au marché noir à des tarifs exorbitants. Mais justifiés.
Entre un BLONDIE version Ginsberg et un BOW WOW WOW éduqué par DAISY CHAINSAW, MAGGOT HEART est un cœur rongé par les vers, ceux qui riment et qui t’envoient en enfer. Le talent incroyable de Linnéa Olsson explose encore de cette rage typiquement féminine et anti-patriarcat, malgré la présence d’un male derrière la batterie. Mais ne vous y trompez pas, ce groupe est mené de main de fer par deux musiciennes qui ne sont ni dupes, ni ingénues, et la puissance dégagée par les accords de Linnéa rappelle le meilleur de la scène alternative des nineties, lorsque les P.J Harvey, Courtney Love et autres Kathleen Hanna donnaient de sacrés coups dans les burnes et autres parties sensibles.
Alors on écoute. Religieusement d’abord, avant de vraiment rentrer dans le truc en poussant le bouton du volume au maximum de la résistance humaine. Et on tombe amoureux de cette base distordue, on craque pour cette aisance PIXIES remise au goût d’un Hard-Rock nostalgique mais pas facile, et on se tord la tête dans tous les sens en mode poirier sur la balustrade d’un pont quelconque.
La puissance dégagée par cet album est au moins aussi intense qu’une répète des STOOGES en 1969. Mais les MAGGOT HEART ne veulent certainement pas devenir vos chiennes, à moins de pisser sur votre paillasson « Welcome » de banlieue.
Aucun ralentissement, aucune concession, on joue en version concert homérique dans un club quelconque de Berlin, à la recherche du Bowie de Low pour la rigidité, et de Heino pour le plaisir d’un Schlager défiguré et restitué en petite tranches.
Production au grain énorme, cliché noir et blanc d’une génération qui n’a plus rien à perdre, sensualité de collants transparents laissant apparaître des jambes interminables, Hunger est la recherche d’une satiété méritée, après une famine créative basée sur une nostalgie stérile.
Et « Parasite » de vous saluer avec un énorme majeur. Dernier titre d’un hat-trick qui fera date dans l’histoire de la musique amplifiée moderne du vingt-et-unième siècle, entre psychédélisme et radicalisme, MAGGOT HEART vous dévore le cœur avant de vous abandonner en plein heurt. Mais nous l’avons tous mérité, à force de louer de fausses idoles, que ces trois-là pourfendent d’un binaire plombé, d’une basse maltraitée, et d’un axe guitare/chant époumoné.
Bien fait.
Titres de l’album:
01. Scandinavian Hunger
02. Nil By Mouth
03. LBD
04. Archer
05. This Shadow
06. Looking Back At You
07. Concrete Soup
08. Parasite
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30