Fondé en 2016 à Marl, Allemagne, SCRAPER est l’archétype du groupe Crossover/Hardcore tel qu’on connaît le style depuis quelques années. Il est d’ailleurs difficile d’affilier le quintet à l’un ou l’autre des deux mouvements, tant sa musique emprunte la rudesse du Hardcore pour l’insérer dans un contexte plus métallique. Ce quintet de vrais furieux (Simon Royal - basse, Daniel Roth - batterie, Tobias Wimmer et Markus - guitares et Carsten David - chant) a donc pris son temps pour proposer un premier LP digne de ce nom, et nous offre avec Hunger Within une charge violente et virile qu’on imagine élaborée dans le plus grand secret d’une cave moite. Heureusement pour nous, l’enregistrement ne s’est pas déroulé dans un vieux sous-sol décrépi, mais bien dans des studios professionnels, le Rambado Records Studio (SODOM, DISBELIEF, BONDED), sous la houlette de Cornelius Rambadt (EAT MY BODY, ONKEL TOM), et a bénéficié d’un mastering signé par Dennis Koehne. C’est donc sous la forme d’un CD très professionnel, agrémenté d’un livret de vingt-quatre pages que se présente ce premier effort, qui ressemble à s’y méprendre à la BO d’une salle de musculation allemande. Actuellement à la recherche d’un label, le groupe ne devrait pas tarder à trouver preneur, tant la puissance de sa musique se veut effective et sans temps mort, malgré quelques erreurs de jeunesse inhérentes à la réalisation d’un premier travail entièrement professionnel. Difficile d’en dire plus sans vous renvoyer à la bio très complète (mais en allemand) figurant sur la page Facebook du groupe, mais en imaginant un THE HAUNTED pris au piège de névroses Hardcore, vous devriez avoir un bon aperçu de la boucherie qui vous attend.
En choisissant d’enrober le Hardcore métallique le plus dru dans une enveloppe Thrash moderne, les SCRAPER nous offrent un survol de la production métissée de ces vingt dernières années. On sent du AGNOTSIC FRONT et du CRO-MAGS dans leur musique, mais aussi du WARBRINGER, un poil de Thrash allemand remis au goût d’un jour plus formel (EXUMER sans la vitesse, DESTRUCTION sans les clous), mais surtout pas mal de Hardcore solide comme les pattes d’un pitbull légèrement énervé. On y trouve du EXILE, de grosses traces de Core germain (solide et compact évidemment), mais surtout, une puissance à décorner les bœufs, avec parfois des pointes d’intensité lorsque la rythmique laisse un peu de côté ce mid-tempo systématique (« True Virus »). Le quintet ne prend même pas la peine de nous accoster en douceur avec une intro, et c’est avec la voix extrêmement rauque de Carsten David que l’album démarre, avec une charge Thrash de première bourre, et un « Incarcerate », rageur comme un tôlard incarcéré pour la troisième fois. Le son est évidemment énorme, avec des guitares qui rugissent sans interruption, et une section rythmique à l’abattage impressionnant. Mention spéciale à Daniel, batteur qui cogne comme si sa vie en dépendait, et très bien soutenu par la rondeur épaisse de la basse de Simon, qui roule, frappe, aligne et enrobe comme un gros finaud. Bien évidemment, comme pour toute réalisation de cet acabit, c’est l’efficacité qui prime, et pas l’originalité, remisée au placard pour que le message passe sans ambiguïté. On pourra reprocher au quintet pas mal de choses, dont une linéarité qui ne tarde pas à pointer le bout de son nez, notamment au niveau du tempo et des harangues systématiques de Carsten David au chant, qui confèrent à l’album une emprunte un peu trop prévisible, et qui vient quelque peu gâcher la démonstration de force. Mais réussir à enregistrer un premier album parfait et varié du premier coup étant assez difficile, on pardonnera ces facilités, pour peu qu’on ne les assimile pas au style définitif du combo.
Nonobstant ces quelques rem arques objectives, Hunger Within s’avale d’un trait, et se digère très bien grâce à des interventions plus légères que la moyenne, ou d’autres corsées d’un parfum SLAYER hardcore très prononcé (« Apparition »). Le groupe aime bien jouer avec la montre, et patiemment élaborer ses attaques, qu’il les introduise d’une basse ronflante et brillante (« True Virus », qui laisse souvent place à un Thrash plus compact et moins connoté street), ou par un fill immédiat et efficace (« Deus Ex Machinegun »). Et lorsque l’horloge tourne un peu plus longtemps, quelques mélodies parviennent à se frayer un chemin pour aérer les arrangements, à l’image ce sombre et ténébreux « Way of Destruction », plus ambiancé que la moyenne et qui alterne des passages harmoniques à la TESTAMENT dans un cadre purement Thrash à la FORBIDDEN. De quoi excuser les quelques facilités en pilote automatique de l’ensemble, spécialement lorsque le pervers « New Cult Rising » vient vicieusement nous caresser les oreilles déjà bien endommagées, avant d’exploser dans un accès de rage impressionnant. Avec un final en mode concassage en règle (« Hordes of Violence »), ce premier LP atteint donc une moyenne tout à fait honorable, et présente un groupe méchamment en place et déjà professionnel. On attendra du second effort qu’il en fasse pour varier le propos, mais si votre humeur du jour est d’encaisser un gigantesque pain dans la tronche, Hunger Within s’avèrera remède parfait à votre masochisme. Une bonne grosse beigne qu’on situera en convergence du Thrash et du Hardcore sans vraiment évoquer le Crossover.
Titres de l’album :
01. Incarcerate
02. Bloody Shards
03. King of Nightmares
04. Night of the Demons
05. Apparition
06. True Virus
07. Deus Ex Machinegun
08. Way of Destruction
09. New Cult Rising
10. Hordes of Violence
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