Un petit détour par la Belgique pour y rencontrer un nouveau groupe fort sympathique, s’inscrivant avec beaucoup de panache et d’humilité dans la vague nostalgique actuelle. Les HUNTER, de leur baptême et de leurs choix artistiques s’ancrent donc dans la mouvance des combos old-school passionnés par l’histoire du Metal des années 80, et propose avec son premier LP une musique entraînante, puissante, fluide mais solide, qui sans révolutionner le genre, lui apporte un peu de fraîcheur et de naïveté. Fondé il y a deux ans par des vétérans de la scène nationale, qui ont tâté de l’originalité et de la reprise (CRUSADER, MONSTER JOE, les tribute-bands OZBORN, FISTED SISTER et THUNDERSTEEL, en hommage à qui-vous-avez-deviné), HUNTER est donc un nouveau projet à prendre comme une délicieuse friandise épicée, qui se retourne vers le passé pour y piocher son inspiration. Quintet (Joost Vlasschaert & Thomas Abeel - guitares, Jeroen Wauters - basse, Dries Deturck - batterie et David Walgrave - chant), ce groupe n’a d’autre ambition que de se et de vous faire plaisir, avec des chansons plus ou moins épiques, et des références directes et plus inconscientes. En avouant une passion pour JUDAS PRIEST, IRON MAIDEN, METAL CHURCH, MANILLA ROAD ou OMEN (mais sans s’y limiter), ce premier LP fait montre d’indéniables qualités, tout en parvenant à garder l’authenticité d’un son certes passéiste, mais passionné. Pour plus de clarté, voyez cet album comme un panaché de l’histoire du Metal des années 80, avec de fréquentes allusions à la NWOBHM, mais aussi de nombreux clins d’œil à la scène américaine de la même époque, qui entre deux blagues Glam et deux beignes Thrash se penchait avec singularité sur des courants plus médiums.
Cinq musiciens, tous éminemment capables, soudés, à l’investissement renforcé par des années de pratique, une pochette qui fleure bon le cliché, et surtout, un vocaliste à l’organe lyrique, capable d’imiter avec conviction les cadors que furent et sont toujours Rob Halford, Bruce Dickinson et Ronnie James Dio. Une bande instrumentale ente Heavy épique et épidermique, et un résultat qui tient parfaitement la comparaison avec la déferlante old-school de cette dernière décennie. Certes, rien de bien original à se mettre sous la dent, mais un joli melting-pot entre MAIDEN, le métissage étrange et évolutif de MANILLA ROAD, et quelques allusions plus agressives à un Power Metal qui sans prôner la vitesse, joue la rudesse. Certes, sept morceaux concis pour moins d’une demi-heure de musique ne permettent pas de juger du potentiel exhaustif d’un groupe qui semble avoir encore pas mal de choses à dire, mais ça suffit amplement pour s’enthousiasmer d’un Hard Rock formel, mais enflammé. Avec une production étonnamment propre qui autorise la rythmique à briller et aux guitares à laminer, Hunter est donc l’archétype d’œuvre qui ne marquera pas forcément les esprits à long terme, mais qui procurera un plaisir instantané indéniable. On oscille donc entre mid tempo bien cogné et lourdeurs assumées, histoire de faire la jonction entre les époques, et on navigue à vue entre les inspirations, qui de temps à autres se rapprochent de la scène dure et Heavy américaine, avec les METAL CHURCH en point de mire (« The Knight of the Black Rose »).
Sans jouer la progression prononcée et à outrance, le quintet belge n’hésite jamais à truffer ses morceaux de nombreuses idées, plantant le décor avec hargne pour mieux nous prendre à revers d’une violence certes contrôlée, mais palpable (« Dominion »). Difficile de ne pas voir en ce mélange une union tout à fait logique entre le MAIDEN le plus pugnace et le PRIMAL FEAR le plus malléable, mais le parcours étant jonché de petites surprises et de variations appréciables, il est impossible de rattacher les HUNTER à une mouvance particulière, autre que celle très généraliste du Metal des 80’s. Notons évidemment les capacités de David Walgrave, maître de cérémonie louable, mais aussi la volonté d’un collectif qui ne saurait se cantonner à un seul second-rôle. D’ailleurs, cette envie d’explorer est manifeste dès « Infiltrator », qui renforce l’admiration d’un DIO avec une puissance presque Thrash, vocalises à la David Wayne en appui pour une brutalité manifeste, mais totalement raisonnable. Entre lyrisme et efficience, les belges jouent crânement leur carte, sans chercher à bousculer l’ordre établi, mais en multipliant les poses héroïques, les passages homériques, ou les petites astuces d’arrangements (sifflantes, bends hystériques, cassures rythmique galvanisantes). Quelques soli bien placés et efficaces viennent agrémenter des compositions classiques, et permettent d’oublier quelques tendances au pilotage automatique qui plombent certains morceaux (« Underground », belle ambiance mystique, mais thème Heavy éculé).
Il convient évidemment de prendre en compte le côté introductif de ce premier LP aux allures d’EP, et de ne pas se montrer trop pointilleux. La marge de manœuvre des HUNTER est encore conséquente, et il n’est pas difficile de comprendre qu’ils s’éloigneront petit à petit de ce côté trop connoté, même si leur passé dans des tribute-bands montre qu’ils s’en accommodent très bien. Mais entre des inserts mélodiques dramatiques (« No Man's Land »), et un final qui pose une conclusion ferme à l’ensemble (« Glorious »), Hunter mérite le détour et le coup d’oreille, malgré une tendance à utiliser les techniques les plus symptomatiques de MAIDEN pour les renforcer d’une énergie presque Thrash. Une carte de visite qu’on accepte en comptant vraiment faire appel aux services des belges à l’avenir, et une adjonction de qualité au phénomène nostalgique contemporain. Voilà de quoi passer un bon moment, au passé et au présent, sans se montrer trop exigeant quant à un futur qui se dessinera en temps voulu.
Titres de l’album :
1. Dominion
2. Infiltrator
3. Then Comes the Night
4. Underground
5. No Man's Land
6. The Knight of the Black Rose
7. Glorious
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