Bon, picoler pendant une heure et quart ne vous fait pas peur, j’en suis certain, et encore plus après avoir vu certaines de vos photos publiées lors de festivals bien arrosés. Mais boire avec les oreilles pendant soixante-quinze minutes, vous savez faire ? C’est en tout cas ce que vous propose tonton AFM en direct d’Allemagne, distillant en ce terne mois de janvier un breuvage assez corsé, et constitué du meilleur de leurs cuves localisées. Et bien identifiées, puisque les producteurs en ont quand même quelques-unes dans la remise…Bon, je ne vais pas faire durer le suspense jusqu’à la mousse, puisqu’une nouvelle compilation de TANKARD n’est pas vraiment l’épiphanie qu’on est en droit d’attendre de cette époque de fèves et couronnes qui poussent. Hymns for the Drunk est en effet la sixième recollection que les cousins germains nous proposent, si l’on intègre au compte le coffret Alcoholic Metal Since 1982, et les assemblages précédents/suivants (Hair of The Dog en 1989, Best Case Scenario en 2007, Alcoholic Metal en 2012, et Oldies & Goodies en 2016). Pas vraiment radins en termes de synthèse, les rois du Thrash pas du petit matin nous refourguent donc via leur fidèle label un quatrième résumé en dix ans d’existence, ce qui va finir par titiller la fierté des SCORPIONS, les empereurs de la compile excessivement partagée.
D’autant plus que ces hymnes pour les poivrots se concentre surtout sur le partenariat avec la maison de disques nationale AFM, et donc les albums couvrant la période B-Day / Vol(l)ume 14, avec en cadeau moussu un petit medley de derrière les fagots. D’où, une question qui se pose (mais pas longtemps, puisqu’on connaît bien l’air alléché des labels par les pépettes remuées), quel est l’intérêt pour les fans de cette énième compilation qui ne proposera absolument rien de nouveau niveau traitement du houblon ? Aucun, mais les néophytes ne se sentiront pas plus crétins, puisque les hymnes de la grande époque des années 80 sont aussi occultés, contrats obligent, et que de fait, seule une petite dizaine d’années des buveurs invétérés est couverte par cette sortie annoncée.
Sans faire la fine bouche, et sans vouloir vous servir le propos à la louche, ce Hymns for the Drunk ne vaut que comme témoignage de la stabilité du line-up des allemands (Andreas ''Gerre'' Geremia - chant, Frank Thorwarth - basse, les deux garants de la légende, Olaf Zissel - batterie, depuis 1994 et Andreas Gutjahr - guitare depuis 1998) depuis la fin des années 90, et comme bilan d’une période plutôt heureuse pour eux, ce qui n’est déjà pas si mal. Musicalement, la période couverte n’est certainement pas la plus créative pour eux, pas la plus hilare non plus, malgré des pochettes toujours plus démonstratives et des titres d’albums toujours aussi portés sur le jeu de mot par les cheveux tirés. La bière a toujours été la préoccupation principale de nos thrasheurs germains, et ils comptent bien s’y tenir jusqu’à la fin, comme en témoignent leurs dernières réalisations. Alors, si un survol assez exhaustif des albums concernés vous sied, vous retrouverez parmi les dix-sept titres de cette fournée des allusions assez prononcées à Beast of Bourbon, The Beauty and the Beer, Thirst, et les deux autres méfaits déjà nommés, ce qui nous offre donc un panorama assez complet, et de quoi secouer nos tifs. Je ne pense pas qu’il soit utile de se montrer plus détaillé, puisque tout le monde sait à quoi s’attendre de la part de TANKARD, au moins depuis Chemical Invasion, et encore plus depuis leur virage Heavy rigolard de la fin de décennie, lorsque « Space Beer » nous emmenait aux confins de l’infini. Une heure et quart de Thrash parfois plus sombre que d’ordinaire, mais plus porté sur les fins de banquet et les verres bus après avoir été trinqué, nous évoluons en terrain pratiqué, mais le capital sympathie dont bénéficie ces marsouins pourraient leur permettre de se faire de nouveaux amis, quoique je doute qu’ils aient eu leur mot à dire quant à cette sortie…Mais ne soyons pas bégueule, et ne faisons pas la gueule, d’autant plus que trois panachés passés se font une place sur cette nouvelle rondelle chamarrée, planqués à mi-parcours et enchaînés, sous la forme d’un triptyque magique « Zombie Attack » / « (Empty) Tankard » / « The Morning After » (pourquoi ce choix d’ailleurs, et pas « Space Beer », « Tantrum » ou « Alcohol » par exemple ?), qui vient à verre levé nous rappeler quelle bande de joyeux déboucheurs de futs furent les allemands dans ces années 80 un peu trop sérieuse pour les chalands.
Et puisque nous en sommes à souligner les qualités d’un produit qui sans être de contrefaçon, sent quand même l’opportunisme à foison, évoquons le cas de ce medley magique qui nous explose les tripes de sa joyeuse violence à outrance (« Alcohol, Puke, Mon Cheri, Wonderful Life », avec ça, tu bois cul-sec et tu te retrouves la tête à l’envers dans les waters), qui ajouté aux trois anciens morceaux déjà cités, a un double effet, et pas forcément Kiss-Cool. On mesure en effet à travers leur présence le statu quo d’un groupe qui pédale dans le malt depuis le début de sa carrière, et qui n’a jamais été vraiment capable de donner une suite digne de la folie de ses trois premiers jets, qui restent qu’on le veuille ou non les mètres-étalons de la science du Houblon Thrash depuis plus de trente ans. Pour autant, certaines tranches de vie valent quand même la peine d’être écoutées et bues, dont le choix reste à l’appréciation de chacun, même si « Rectifier », « The Beauty And The Beast », « Stay Thirsty ! » ou « Die With A Beer In Your Hands » sont toujours servis sans faux-col, et atteignent un degré de salaison apte à mettre à terre les plus grognons. Notons aussi quelques accès de joie et de liesse, notamment sur un « We’re Coming Back » qui sent bon la fête aux bulles nationales, et le Punk festif que le quatuor n’a jamais rechigné à avaler.
Alors au final, quelle conclusion dresser de cette sixième tablée arrangée ? Qu’on aurait largement pu s’en dispenser, mais qu’après tout, si Hymns for the Drunk fait des heureux, alors le coup valait d’être payé. Mais à force de laisser ses labels balancer sur le marché des produits toujours plus redondants, les allemands vont créer un effet d’offre largement supérieure à la demande, et se retrouver avec un gros stock d’invendus. Musicalement parlant, rien à signaler, puisque TANKARD sera toujours TANKARD, au grand dam des intellectuels du Thrash, mais pour le plus grand plaisir des soiffards de l’extrême. A vous de voir si l’effet produit entraîne l’euphorie ou une migraine carabinée impossible à calmer.
Titres de l'album:
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
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Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
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J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
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NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09