Lusophonons, lusophonons pour accueillir comme il se doit le premier longue-durée des portugais d’ALL AGAINST, qui sont visiblement contre tout, sauf une bonne dose de Thrash à cheval entre traditionalisme et modernité. Fondé en 2015 à Lisbonne, ce quintet sympathique a d’abord publié quelques formats courts, dont deux EP et un live, mais tente aujourd’hui le grand coup du premier LP, étape toujours difficile à franchir, mais qui peut être franchie grâce au professionnalisme acquis durant les longues années de préparation. C’est donc face à un groupe redoutablement en place que nous faisons face, et qui peut se reposer sur un line-up en partie stable. Nous retrouvons donc au casting trois figures de proue (Luis Silva - basse, Bruno Romão - guitare et Rui Miguel - chant), soutenus depuis 2019 par Ricardo Tito à la batterie et Sérgio Correia à la seconde guitare. Du sang neuf et des anciens, le cocktail est donc parfait pour affronter les hordes thrashantes, qui réclament aujourd’hui un peu plus qu’un passéisme de circonstance.
Entre Heavy vraiment féroce, Thrash parfois véloce, Groove Metal au déhanché fluide et Death teinté de Hardcore, les portugais lâchent donc un cocktail plutôt relevé, qui prend à la gorge tout en laissant un gout légèrement amer en bouche. Excellemment bien produit avec ses guitares claires et sa basse ronde et brillante, I Am Alive est un concentré de rage bien diffusé et maîtrisé. Et entre énergie débridée mâtinée de soli purement Heavy (l’intro magnifique de « Free in Chains » qui débouche rapidement sur une boucherie SLAYER nineties en règle) et longues suites évolutives et Heavy, louchant vers PANTERA, mais aussi CHANNEL ZERO (« The Hourglass », le sable coule lentement, mais surement), ALL AGAINST fait preuve d’une belle ouverture qui lui évite la redondance des produits old-school actuels. Bien dans son époque, le groupe ne regrette pas avant-hier, et prévoit déjà demain, avec un mélange subtil d’accélérations fulgurantes et d’harmonies légèrement passées.
L’album se digère donc très bien, d’autant que les ambitions ne sont pas remisées derrière les amplis. Ainsi, « Fuck It All », malgré son appellation lapidaire laisse place à une longue mise en place que le MACHINE HEAD de Burn my Eyes aurait pu imposer, avec en exergue le jeu de batterie atomique et inventif de Ricardo Tito, qui ne crache ni sur les blasts, ni sur les fills acrobatiques à la Lombardo/McClain. Evidemment, rien de fondamentalement perturbant dans cette réalisation, mais une lucidité de ton, des arrangements fins et judicieusement placés, et des ambiances bien développées qui permettent de s’immerger. Entre Thrash révérencieux des années 80, adaptation nineties à cheval sur le Melodeath, et accents plus personnels, I Am Alive développe un crossover intéressant, densifié par le chant trés Core de Rui Miguel.
On headbangue, on pogote, on slamme certes, mais on le fait intelligemment, et sans prendre le risque de faire tomber des dents. Ce qui n’empêche pas la violence de s’imposer sous plusieurs formes, ouverte sur les titres les plus rapides et méchants, plus insidieuse lorsque l’atmosphère s’alourdit, et parfois sympathique lorsque les petons démangent, à l’occasion du très mosh « Masturbation ». Mais lorsque le quintet sent la créativité arriver à grands jets, il la laisse couler, et ça nous donne un geyser puissant, celui de « Erratic Hands », qui résume à lui seul plus de trente ans de Thrash international. Mélodies sombres, vitesse d’exécution conséquente, mais raisonnable, saccades nettes et impeccables, tout est agencé pour nous replonger dans l’âge d’or du style, tout en acceptant ses considérations plus actuelles. Excellent morceau révélateur d’un potentiel non négligeable, cette acmé en est vraiment une, et nous laisse sur un sentiment d’achevé, mais aussi de trop peu. Car malgré ses quarante minutes, l’album sonne un peu court, et un peu de rab n’aurait pas été de refus.
Avec en guise de dessert, une bonne tranche de Punk Hardcore chanté en langue nationale, ALL AGAINST nous salue avec beaucoup de classe, et la certitude d’avoir été de bons hôtes. Tout ça laisse présager du meilleur, et d’un éventuel second album meurtrier.
Titres de l’album:
01. Wake Up
02. Soldiers of Faith
03. The Hourglass
04. Free in Chains
05. Fuck It All
06. I Am Alive
07. Masturbation
08. Erratic Hands
09. Sociedade Hostil
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