FLOTSAM AND JETSAM est un groupe pour qui j’ai toujours eu un énorme respect. Depuis les années 80 et son statut de révélation arizonienne, le groupe d’Eric A.K n’a cessé de se remettre en question, et de tenter d’améliorer sa musique sans jamais trahir son postulat de base. Après avoir perdu son principal parolier, parti voir chez METALLICA si l’herbe était plus verte (elle l’a été, mais pas longtemps), le quintet a continué d’explorer le champ des possibilités, traversant les nineties avec une classe ébouriffante. Alors, aujourd’hui, au moment de fêter ses quarante ans de carrière, FLOTSAM nous livre un album en bonne et due forme, et non une simple compilation miteuse ou un live mixé à la hâte.
Quinzième album. Voilà qui force l’admiration. Quinze albums pour une réputation (presque) immaculée, et une facilité désarmante à s’adapter à l’air du temps sans tomber dans l’opportunisme. I Am the Weapon a choisi un titre sans ambages, et illustre son postulat de la plus rageuse des façons. Si Blood in the Water était déjà très méchant il y a trois ans, son successeur montre encore plus les dents, et mord dans le destin avec un appétit certain. Le groupe lui-même se montre plus que satisfait du résultat, et peut l’être. Car I Am the Weapon est une arme de séduction massive qui joue sur plusieurs registres, entre mélodies prononcées et rythmique cartonnée, pour un festival de rage et d’envie qui laisse admiratif.
Faites écouter cet album à un néophyte ignorant tout de l’histoire des originaires de Phoenix, et il misera sur un nouveau poulain ayant encore tout à prouver. Le JETSAM n’a jamais bossé par-dessous la jambe, mais je dois reconnaître que cette quinzième offrande est débordante de générosité. D’ailleurs, « Burned My Bridges » donne tant de plaisir qu’on en vient presque à le considérer comme un classique. C’est dire si le talent de ces musiciens ne connait pas de limites, et peut encore se montrer extensible.
Pour être honnête, nous étions un peu nerveux à l’idée de faire ce disque, tout comme nous l’étions pour The End of Chaos et Blood in the Water. Ces deux disques nous ont vraiment enthousiasmés, et pourtant nous ressentons toujours la pression de devoir faire mieux que ce que nous avons fait sur notre dernier album. Après avoir terminé l’enregistrement, nous pensons que nous sommes parvenus à proposer une musique inhabituelle. J’espère que les fans penseront la même chose.
L’honnêteté transpire de cette déclaration du guitariste Steve Conley. Il est certain que l’objectif est placé toujours plus haut, et qu’il devient au bout d’un certain nombre de décennies difficile à atteindre, sans parler de le dépasser. Pourtant, I Am the Weapon réussit la gageure d’offrir une continuité logique sans trop se répéter. Il s’agit sans doute d’un des disques les plus puissants de la bande, qui peut être fière de cette forme créative incontestable. Et en parlant de musique inhabituelle, la découverte de « A New Kind of Hero » surprend au prime abord. Inspiré par ARMORED SAINT et l’ANTHRAX de la période John « God » Bush, ce morceau d’ouverture joue la franchise, et se replonge dans le marasme des années 90, qui ne fut pas si trouble pour certains. Et le plaisir de retrouver Eric "A.K" Knutson (chant), Steve Conley (guitare), Michael Gilbert (guitare), Bill Bodily (basse), et Ken K Mary (batterie) est toujours aussi grand, ces musiciens donnant à leur fanbase plus que ce qu’elle attend. Et pourtant, elle se montre très exigeante.
Le fond de l’air, toujours aussi chaud n’a pas refroidi avec les années. Il s’est juste adapté à une climatisation futuriste qui souffle le chaud et le froid, et qui monte parfois dans les tours avec beaucoup de malice. Ce qui aboutit à des températures déraisonnables, provoquant une transpiration excessive (« Primal »), ou au contraire, à des courants d’air boogie qui font un bien fou, et qui donnent envie de s’ambiancer Texas et ZZ TOP en étendard (« Beneath the Shadows »).
La voix d’Eric A.K est toujours aussi impressionnante, et la santé du groupe fait plaisir à entendre. Une fois encore, le JETSAM a réussi à soigner sa droite, et à nous retrouver sur le ring motivé comme jamais.
I Am The Weapon a été composé et produit par le groupe, et les onze morceaux ont été enregistrés dans divers endroits, dont le SonicPhish Productions, les Gnome Lord studios, les Wayne Manor studios et les Seventh Spike studios. La superbe pochette a été créée par Andy Pilkington, et rappelle ces séquences de House of the Dragon lorsque les bestioles refusent de se faire chevaucher par des non-initiés.
En fouillant bien dans les détails, et en prêtant attention aux arrangements, on parvient toujours à retrouver le groupe magique que nous avons connu il y a des décennies. En écoutant « Cold Steel Lights » par exemple, qui sonne comme un joli leftover de la période Cuatro, même si le rouleau-compresseur de Ken Mary tourne à plein régime, laissant la grosse caisse envahir la moitié de l’espace sonore. Mais si les morceaux les plus directs constituent l’ADN de cette tempétueuse réalisation, ce sont ceux plus modulés et modérés qui attirent l’oreille.
Je pense notamment à « Kings of the Underworld », mélodique à souhait, réminiscent d’une époque où HELLOWEEN trustait les premières pages des magazines. Ce panache incroyable pour varier le propos n’a donc pas été érodé par le temps, et le quintet continue de trouver quelques astuces pour différencier ses albums les uns des autres. Ainsi, le parfum très No Place For Disgrace de « Running Through the Fire » est tout simplement enivrant, alors que le final « Black Wings », imposant et majestueux, matérialise musicalement la grandiloquence de cette pochette enflammée.
« The Head of the Snake » appuie à sa façon cette vision de diversion, pour oser des choses plus syncopées et sombres, ajoutant une plus-value immense à l’ensemble. Et cette partie de carrière de FLOTSAM AND JETSAM, depuis l’éponyme album de 2016 est impressionnante de maitrise et d’énergie juvénile. Un tourbillon de colère, à peine mâtiné d’une humeur plus mature, pour un disque encore une fois réussi, vers lequel on reviendra de nombreuses fois.
Eric AK et les siens ont réussi là où HEATHEN a échoué. Rester fidèle, tout en modernisant l’attitude. Alors, oui. Respect les gars.
Titres de l’album:
01. A New Kind of Hero
02. Primal
03. I Am the Weapon
04. Burned My Bridges
05. The Head of the Snake
06. Beneath the Shadows
07. Gates of Hell
08. Cold Steel Lights
09. Kings of the Underworld
10. Running Through the Fire
11. Black Wings
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