Alors on va tout de suite mettre les choses au point…Bon, les furieux du Grind Français, ça va aller les noms en forme de clin d’œil ? Hum ? Vous n’avez rien de plus constructif à faire ?
Visiblement non, mais vous savez quoi ? Continuez, j’adore ça, comme votre musique d’ailleurs.
Du Grind, du Powerviolence, de la folie, mais aussi un combat, et de la lucidité. Tel est le programme de ce premier EP/cette première démo de ce trio incendiaire, qui n’aborde l’extrême que par son côté le plus hystérique et abrasif.
Mais avant d’aller plus loin (avec eux, on ne sait jamais…), quelques précisions d’utilité publique…ou pas.
Non, les JACKSON FIGHT ne sont pas cinq et afro-américains, mais bien trois et…viennent de la Sarthe. Loin des clichés sur la rillette, ils se sont formés en 2015 visiblement, puisque leur liste de concerts passés commence en août de cette même année.
Ils sont trois (Anna – chant + yaya, Thomas – batterie + graougraou et Antoine – guitare + bipbip), et se battent constamment contre quelques idées reçues et autres concepts rances du passé, qui ont la vie dure. Ils s’élèvent donc en gros contre l’homophobie, le machisme, le racisme, le sexisme, le spécisme et le fascisme. Vaste programme, et dire que leur lutte ne fait que commencer est un euphémisme.
Ce qui l’est aussi, c’est affirmer que leur Powerviolence teinté de Grind est complètement déluré. J’ai pourtant écouté des milliers d’albums/EP/splits/démos du cru, mais je dois reconnaître qu’une telle intensité dans la débauche est chose suffisamment rare pour être soulignée.
Les trois acolytes ont la rage et chacun de leurs morceaux sonne comme un hymne à la tolérance et au refus des jugements à l’emporte-pièce. Un simple coup d’œil au tracklisting pourrait les faire passer pour de joyeux imbéciles (quelques exemples, « C’est pas parce que tu portes un manteau noir et des tatouages que tu es anarchiste », « Enlève ton couteau », « Pend ton patron »), ce qu’ils sont loin d’être et ce que prouvent des cris cathartiques comme « Va te faire voir toi et ta virilité », « L’hymne des Femmes », et autres « Libération animale » qui en disent long sur leur investissement.
Alors, oublions qu’ils ont voulu pasticher le célèbre tube insupportable de R.Kelly, et croyons-les capables de vous faire valser à grands coups de Grind et de blasts dans le cul. Puisque c’est en effet ce qu’ils vous proposent durant dix petites minutes qui je l’espère, en appelleront de nombreuses autres.
Musicalement, l’affaire est aussi solide que ludique, aussi violente que démente. Les trois musiciens savent faire sonner l’extrême comme personne, et sont capables d’une intensité de ton proprement hallucinante (« Die Charlie Die » qui se termine dans une poussée de fièvre Noisy terrible), rappelant tout autant les ASSUCK que les ANAL CUNT (en version plus pro et sérieuse), mais développant surtout leur propre identité, bien mise en avant par la production obtenue à L’Etable et mixée par Will Killigworth.
Soulignons de plus le superbe travail graphique d’Anna qui se charge de toutes les illustrations et donc de cette irrésistible pochette au trait fort et au message qui ne l’est pas moins, et nous obtenons un des meilleurs EP de Grind/Powerviolence de l’année, qui sait aussi loucher vers l’extérieur pour y trouver ses arguments.
Une bordée de riffs accrocheurs et graves (« ABC (Anarchist Black Cross »)), une dualité vocale furieuse qui nous remémore les folies au micro des impayables OLD LADY DRIVERS (« L’Hymne des Femmes », mieux vaut capter le message messieurs), des moments de folie pure qui s’épanouissent dans une interprétation complètement déjantée d’Anna (« … »), et bien sûr, de jolis écoulements de feedback et autres dissonances pour clore l’exercice (« Fuck You and Your Manhood »).
Un produit complet, qui comprend un message, une musique violente, fun mais atypique, et un packaging graphique de premier choix, vous l’aurez compris, ne manquez pas cette première sortie des frenchies de JACKSON FIGHT, disponible gratuitement sur leur Bandcamp.
Ils ne vous feront pas voler, ils ne vous chanteront pas « ABC », mais je vous promets qu’ils vont vous faire comprendre deux ou trois trucs à force de vous les hurler dans les oreilles. Et c’est encore comme ça que ça marche le mieux.
Titres de l'album:
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