Sans savoir ce qu’il adviendra de ce groupe suite à la parution de son troisième album, je ne peux que lui souhaiter le meilleur, parce qu’il le mérite amplement. Ne voyez aucun chauvinisme de ma part, puisque les musiciens auraient pu venir des Etats-Unis, d’Italie ou du Congo, mon enthousiasme eut été le même. Peu importe que le projet STONECAST ait vu le jour dans la cité colorée de Marseille, puisque la musique est un langage universel, et que le talent ne connaît aucune frontière. Et niveau talent, croyez-moi, ces quatre-là en connaissent un rayon, et depuis un bail. D’ailleurs, on ne se retrouve pas sur la scène du Sonisphère par hasard (à moins d’avoir les bons contacts évidemment, ça marche aussi), ni avec Rhino, ex-MANOWAR derrière les fûts, même avec un chéquier qui ne rechigne pas à être effeuillé. Le parcours des marseillais est donc un exemple de progression naturelle en soi, eux qui ont commencé leur carrière très modestement, et qui avec le temps, sont devenus une référence internationale, au point de voir les colonnes des magazines du monde entier s’agiter à la nouvelle de la parution de ce brillant I Earther. Oubliés donc les timides débuts encore hésitants, aujourd’hui, le groupe est devenu une véritable machine de guerre dont le moindre plan de bataille suscite la curiosité, et au moment d’attaquer l’étape la plus cruciale de leur carrière, les musiciens ont mis tous les atouts de leur côté. D’abord, en confiant le mixage de leur nouvel effort à la légende Roy Z (qui se fend même d’un solo), et en laissant le cogneur Franky Costanza s’occuper des parties de batterie. Mais au-delà de ces atouts en forme de gimmicks, le quatuor de base (Seb "Cazu" Casula - guitare, Franck "Kanon" Ghirardi - chant, Lionel "Beev" Antonorsi - basse et Bob "Flying" Saliba - guitare) a principalement travaillé son concept et adapté ses compositions à l’ambition d’une narration qui s’envole vers le cosmos, et qui constate l’impasse de destruction dans laquelle l’humanité s’est engagée.
I Earther, c’est plus ou moins l’apocalypse selon Saint STONECAST. Une façon lucide d’admettre l’inéluctabilité de notre destin, et notre soif de destruction, ruinant de fait une planète dont on pensait les ressources inépuisables. Une annihilation programmée, et une humanité qui se tourne vers les étoiles et les autres planètes pour assurer son salut, avant de se rendre compte que sa nature même lui interdit toute survie, autrement que dans le gâchis de vie. Un concept certes plutôt pessimiste, mais qui s’accompagne d’une bande-son euphorique, exubérante, puissante, et totalement dans la lignée des efforts précédents. De simple et gentil groupe sous influence, STONECAST est devenu une référence à part entière, sans chercher l’originalité, mais en visant la qualité, une qualité en forme de plus-value, de plus en plus évidente au fur et à mesure des productions, et qui atteint son apogée avec ce troisième album qui semble s’évertuer à gommer toutes les aspérités et à effacer tous les défauts pour oser la perfection dans un style qui ne supporte pas l’approximation. Dieu sait pourtant à quel point l’écueil du grotesque est facile à percuter lorsqu’on évolue sur frêle esquif Power Metal, et l’emphase étant un travers ardu à contourner, la performance des marseillais n’en est que plus remarquable. En mixant leurs influences de toujours sur les lames de leurs compétences, les musiciens nous ont donc troussé une nouvelle épopée en majestuosité, truffant leurs morceaux d’arrangements grandiloquents, mais s’intégrant parfaitement au désir harmonique générique. Toujours adeptes d’une franchise d’influences (ICED EARTH, IRON MAIDEN, MANOWAR, JUDAS PRIEST), les STONECAST sont aujourd’hui parvenus à synthétiser tous ces grands noms en un seul élan, et les neuf compositions qui constellent I Earther sont autant d’hymnes à la lucidité, mais aussi à la pluralité, mêlant la puissance et la vélocité du Power Metal et l’assise harmonique et électrique du Heavy Metal le plus pur, le tout traité comme une odyssée de violence en terre inconnue, à mi-chemin entre la terre et le système solaire pour un voyage aux confins des possibilités.
Et on sait celles du groupe conséquentes. C’est pour cette raison qu’ils n’hésitent pas à moduler, et à se frotter aux meilleurs pour pondre les morceaux les plus épiques de leur carrière. C’est ainsi que l’enchaînement magique « Forevermore » / « Precipice to Hell » rappelle le meilleur MAIDEN mais aussi le STRATOVARIUS le plus aiguisé, entre acoustique délicate et furie de distorsion, le tout une fois encore souligné des lignes vocales racées et lyriques du coffre sans fond de Franck "Kanon" Ghirardi. Partagés entre simplicité brutale et sophistication létale, les STONECAST nous offrent certaines des meilleures compositions de leur parcours, et
« The Cherokee » de se poser en acmé de presque deux décennies de perfectionnement du conditionnement. Titre progressif par excellence, évolutif dans la forme mais émotionnellement riche, ce morceau de plus de sept minutes condense toute l’intelligence d’un groupe qui refuse de rester à la surface du Heavy Metal, et qui ose des percussions décalées sur fond de riffs sombres et plaqués, pour transcender ses références et imposer sa vision des choses. C’est certes classique, mais la frappe toujours aussi unique et tribale de Costanza permet justement de transcender ce goût pour la tradition, lui qui n’a rien perdu de sa singularité de cogneur aussi percutant que fluide. Le mix de Roy Z, loin de noyer tous les instrumentistes dans le même lac, distingue les parties, sépare les canaux, et nous permet d’apprécier le travail collectif en solitaire, même si parfois, la guitare rythmique souffre d’une trop grande ampleur et mange les détails les plus infimes.
Souhaitant mettre toutes les chances de son côté, le groupe a placé en ouverture les trois morceaux les plus immédiats, avec en exergue un « Goddess of Rain » presque Pop dans l’approche, et symptomatique de l’école scandinave. Mélodies prononcées, rythmique enlevée et soli enflammés, le tableau est complet, et si de temps à autres un infléchissement se fait sentir dans l’inspiration, il est toujours comblé par une énergie qui ne se dément pas, que ce soit en forme de clin d’œil (le sample de « Resistance » qui cite « Who Wants to Live Forever » de QUEEN), ou en adaptant la marche à un rythme plus processionnel (« Stainless », avec toujours Franky qui mouline en arrière-plan pour sublimer le formalisme de guitares un peu trop classiquement Heavy). Sans révolutionner leur optique, les STONECAST franchissent dont une étape de plus dans la perfection, avec tout de même quelques baisses de régime qui n’empêchent pas I Earther de briller au firmament des étoiles du pur Heavy Metal. Un album qui permettra sans doute au groupe de fouler encore plus de scènes historiques, et qui récompense une dévotion sans failles.
Titres de l'album :
1.Captors of Insanity
2.Goddess of Rain
3.The Cherokee
4.The Earther
5.Animal Reign
6.Forevermore
7.Precipice to Hell
8.Resistance
9.Stainless
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