Imaginez-vous à un concert des SUPERGRASS jouant un Hard-Rock seventies plus vrai que nature. Au lieu d’une Pop-Rock vitaminée, les trois larrons entonnent un Rock joué dur mais enjoué, ce qui a pour effet immédiat de transcender le public pour lui faire atteindre des hauteurs de plaisir insoupçonnées. Ou alors, transposez-vous dans les nineties, et demandez à l’école Sub Pop de reprendre du BLUE CHEER avec plus de peps et moins de graisse sur les doigts. Si votre imagination peut traduire ces idées en sons, il y a de grandes chances qu’elle vous joue le dernier album des LIAR THIEF BANDIT entre les oreilles.
Et la sensation est tout bonnement incroyable.
LIAR THIEF BANDIT, autre excellent élève de l’école suédoise nous fait le plaisir d’un quatrième exposé au tableau. Un exposé haut en couleurs, animé d’exemples frappants, honnêtes et très concrets. Pas le genre de travail qui va fouiner dans les moindres recoins pour saisir la vérité brute, mais quelque chose de sincère, de vrai, qui parle à tout le monde et qui ne risque pas le clivage. Un taf tout sauf scolaire, et qui passionne par sa simplicité et sa justesse. En gros, une démonstration dans un langage universel qui prouve que le Rock est toujours vivant.
Et bien vivant.
Mike Jacobson (guitare/chant), William Grube (batterie) et Niklas Dahre (basse) continuent leur formidable percée en 2024 après trois albums déjà impeccables. Les fans de Garage-Rock vintage mais délicieusement agressif suivent les trois larrons depuis leur émergence avec le nerveux Gun Shovel Alibi, mais c’est évidemment la signature sur The Sign Records et l’implacable Deadlights qui a permis au power-trio de devenir populaire hors de ses frontières. On y trouvait de tout, mais surtout un max de riffs, des amplis Orange, une attitude franche, et une belle honnêteté scandinave dans cette absence totale de fioritures.
C’est toujours sur le même label qu’Icon fait son apparition en ce pas si joli mois de mai, et force est de constater que la donne n’a pas vraiment changé. Mike Jacobson est toujours ce frontman solide, qui combine la fougue lippue de Mick Jagger et la fronde repue de Keith Richards, le tout sous couvert d’un hommage rendu à AEROSMITH, HAWKWIND, FIREWIND, et pas mal d’âmes perdues de la vague Stoner locale. Mais au-delà des étiquettes, le trio de Malmö se contente la plupart du temps d’un binaire survitaminé, qui tire parfois sur l’énergie d’un boogie/speed bien teigneux (« Retaliation »), et qui donne furieusement envie de secouer sa tignasse.
Ou ce qu’il en reste.
LIAR THIEF BANDIT est un concentré d’énergie, un bouquet de bonne humeur. Un pèlerinage sur les terres des années 70 par une petite bande de lascars bien coiffés et propre sur eux, qui jouent le Rock comme des greasers tout en gardant un look de genre idéal. Et avec pas moins de trois singles en amont de l’album, le groupe joue sur du velours, gardant cette présence presque mystique tout en jouant un Hard-Rock ouvert aux influences les plus classiques.
Un sacré paquet de riffs qui sonnent, des refrains qu’on entonne, et une osmose qui patronne, voilà le cocktail suédois, aussi relevé qu’un best-of de PEER GUNT dopé au bourbon le plus épais. « Death Pioneer » et ses fulgurances terrassantes qui ose un lick à la BACKYARD BABIES sur un regard sarcastique à la KINKS, « Dying Efforts » qui en fait pour séduire la frange la plus populaire de l’électorat Rock, « It All Goes Away in the End » que THE DARKNESS ou les STRUTS auraient pu inclure sur un album de b-sides fameuses, le tracklisting est impeccable, et le bonheur palpable.
Celui de partager avec d’autres initiés ce secret de polichinelle, cette vérité sans nuances, cette évidence : LIAR THIEF BANDIT est le plus contemporain des groupes old-school, et un trio de passionnés qui louchent vers le passé tout en repassant leur fringues au présent.
Il est très difficile de jouer simple mais pas simpliste. Il est tout aussi difficile de rendre hommage sans voler le ramage et le plumage. Mais ces trois suédois sont capables de tout, et surtout, de faire grimper la température à des degrés dangereux pour la santé (« Traces of Use »), ou de citer les frangins Young dans le texte sans pour autant lâcher leurs partitions D.A.D (« Can’t Slow Me Down », et personne ne va essayer).
Une demi-heure de cidre brut, avec des pommes de première qualité, pour une ivresse légère et qui désinhibe sans effets secondaires (« Residence Sorrow »), un trip sur les autoroutes américaines donnant sur de splendides paysages suédois, et une nouvelle preuve à charge pour le trio qui se glisse doucement mais surement vers les sommets des rock n’rollers énervés. On se laisse faire, parce que l’opération est tout bénef pour nous, et on attend avec une impatience énorme le moment ou les trois margoulins vont nous la faire à l’endroit sur scène.
Une scène qui va bruler sous le feu d’un Rock dynamité, azimuté, fracassée par trois musiciens qui n’ont d’autre but que de vous faire danser, gigoter, et rentrer chez vous avec un sourire figé. C’est ça le Rock après tout, une grande récréation qui dure parfois toute la vie. Joué par des icônes ou des hommes simples et enragés.
Titres de l’album :
01. The Ultimate Sign
02. Death Pioneer
03. Dying Efforts
04. It All Goes Away in the End
05. Recoil
06. Retaliation
07. Red Out of the Blue
08. Traces of Use
09. Can’t Slow Me Down
10. Residence Sorrow
11. Icon
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