Cette belle histoire d’amour entre l’Italie et la Suède a de quoi faire des jaloux. S’il est certain que la Suède est devenue le pays référence en matière de Metal nostalgique moderne, il est aussi indéniable que l’Italie y est pour beaucoup dans sa promotion. Nouveaux renouvellements de vœux, la signature sur le label Frontiers des scandinaves STREETLIGHT, quintet sorti de nulle part et qui incarne en 2023 le nouveau visage de l’AOR et du Rock mélodique. Et les conditions de formation de cet ensemble ne sont pas banales.
STREETLIGHT est né de l’association entre le guitariste Erik Tilling et le chanteur Johannes Häger. Les deux hommes, au courant de l’enregistrement d’un nouvel album de JOURNEY (membre éminent de l’écurie Frontiers) ont composé un morceau ensemble, qu’ils ont confié aux bons soins du chanteur Arnel Pineda. Impressionné par la qualité du titre en question, Arnel a confirmé les espoirs des deux amis quant à leur pertinence sur le marché, même si la chanson en question n’a finalement pas été retenue par leurs héros. Mais cet encouragement indirect les a convaincus qu’ils avaient leur carte à jouer, et c’est ainsi que la légende STREETLIGHT est née.
Depuis, Erik Tilling, trop occupé, a préféré jeter l’éponge, et Johannes Häger a continué sans lui, mais bien entouré par Filip Stenlund à la guitare, John Svensson aux claviers, Johan Tjernström à la basse et Erik Nilsson à la batterie. Et de fil en aiguille, de mélodies en poussées d’énergie, Ignition est né, et son baptême n’aurait pas pu être mieux choisi.
Animé d’une passion sans faille pour l’AOR des années 80, avec en tête de gondole une fascination pour la magie de JOURNEY, STREETLIGHT est un magnifique bébé aux fonctions motrices déjà très poussées. Si le label utilise les références de JOURNEY, TOTO, KANSAS et DEF LEPPARD, d’autres se dessinent au fur et à mesure des écoutes, comme Richard MARX, BALANCE, Stan BUSH, et des dizaines d’autres qui figurent depuis longtemps au patrimoine UNESCO du Hard-Rock/Pop-Rock mélodique.
Des tubes, des hits, des chansons à tomber en pamoison, ce premier album est de ceux qui percutent la perfection de plein fouet sans même un petit échauffement. Si la fusion TOTO/JOURNEY est évidemment la plus évidente (écoutez « Caught Up In A Dream » pour vous en convaincre), Ignition n’en est pas pour autant un tribute album déguisé, ou un album de reprises trafiquées pour sonner originales. Non, l’énergie développée par les suédois est incroyable, tout comme leur talent naturel, individuel et collectif.
Et cette évidence explose d’exubérance sur « Hit The Ground » qui se pose en petit bijou sorti des présentoirs de la place Vendôme. Doté d’un son très équilibré, drivé par le chant passionné de Johannes Häger, cette prise de contact est de celles qui donnent le sourire aux lèvres, et qui feraient presque passer le monde pour un superbe endroit où vivre dans le bonheur. D’autant que ce premier titre est immédiatement suivi par un autre chef d’œuvre d’orfèvrerie, « Chutes And Ladders », qui rappelle les plus grandes heures de la Californie des eighties.
Radio bloquée sur l’excellence dans la sincérité, Ignition est une immense révélation. Sachant que le réservoir de talents de Frontiers est une gouve inépuisable, il est d’autant plus remarquable qu’un groupe s’en détache dès sa première expérience. C’est pourtant le cas de cet album poli aux entournures, mais pas émoussé pour autant. Car malgré des claviers très présents qui rappellent SURVIVOR ou REO SPEEDWAGON, STREETLIGHT reste un véritable groupe de Rock, comme le souligne le burner irrésistible « Love Riot », que BALANCE aurait pu nous proposer à ses débuts, et que DEF LEPPARD aurait pu s’approprier à tout moment.
De la délicatesse donc, beaucoup, de la tendresse, mais surtout, un amour du travail bien fait, avec dans le viseur les classiques du Billboard d’il y a quarante ans. Né à la fin des années 70, le quintet suédois aurait fait un véritable malheur et occupé bien des soirées de fondus de tubes calibrés. Et entre la rondeur de « Awake », le kick de « Fire Burnin' » et la séduction suave de « Overjoyed » (qui sonne comme un possible leftover du JOURNEY période Arrival), les émotions se multiplient, le plaisir se décuple, et les avis convergent :
STREETLIGHT signe en ce mois d’août le meilleur album d’AOR de l’année.
Je ne demande qu’à être contredit par une sortie future, mais il me semble difficile d’aller plus loin que ce disque superbe. Parangon d’un Rock mélodique qui conchie le sentimentalisme de bas étage, malgré des accès de douceur inévitables (« Words For Mending Hearts »), Ignition est une fusée qui décolle vers le paradis, avec à son bord, tous ceux n’ayant pas changé d’avis ou retourné leur veste mélodique ces quatre dernières décennies.
Il eut été dommage que STREETLIGHT se contente du statut d’ersatz scandinave de JOURNEY, tant il a à offrir sous son propre nom. Retenez-le bien d’ailleurs, car à l’instar de PALACE, NESTOR et quelques autres, il incarnera la relève d’un style intemporel et immortel.
La lune de miel italo-suédoise peut donc continuer entre les draps de soie et les après-midi à la piscine de l’hôtel quatre étoiles.
Titres de l’album:
01. Hit The Ground
02. Chutes And Ladders
03. Stay
04. Love Riot
05. Closer
06. Caught Up In A Dream
07. Awake
08. Fire Burnin'
09. Overjoyed
10. Words For Mending Hearts
11. Malibu Pier
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29/04/2025, 02:24
@DPD:Pour finir, là où je pense te rejoindre (je suis presque quinqua, pourtant), c'est que je trouve insupportable les anciens qui prennent les jeunes de haut en leur disant que ce qu'ils font ne sera jamais au niveau de ce qu'ils ont connu.
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@DPD: que METALLLICA n'apporte plus rien à la scène depuis 30 ans, je pense que ça fait plus ou moins consensus. Mais je ne vois pas ce que LORNA SHORE apporte non plus.Ceci étant dit, qu'est-ce qu'un "jeune" de la scène. Moins de 40(...)
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