Conseil du vendredi pour passer un week-end agréable. Mettez-vous à l’aise dans votre fauteuil préféré, prenez un petit acide, laissez-vous aller, et insérez dans votre magnétoscope un vieux giallo méconnu, ou un exemplaire de la Hammer bien velu. Vos sens s’affolent soudain, la montée est agréable, et vous pénétrez un monde où tout est possible, où les véritables souvenirs se mélangent avec les fantasmes et l’illusion, où les sons se regardent et les couleurs se chantent, avant de finalement basculer vers un monde bicolore, uniquement peint en rouge et noir, sans que vous puissiez exiler votre peur. Vous aimez cette idée ? Alors, j’ai plus simple comme mode opératoire. Glissez le deuxième album des italiens de CANCERVO dans la platine, et laissez-vous guider par la guitare traînante et le chant lancinant. Effet garanti.
La scène Doom italienne a toujours été riche d’explorateurs du désespoir et de la mélancolie, et aujourd’hui encore, ce pays aux multiples visages domine la scène Doom avec une morgue désarmante. Et pas de n’importe quelle façon : en épluchant toutes les possibilités d’oppression et de noirceur, entre Funeral Doom, psychédélisme, Heavy seventies et autres déclinaisons guère plus gaies.
CANCERVO, c’est bien évidemment la montagne du même nom, et ce II se passionne justement pour les mythes et les légendes entourant les endroits dominés par ce pic. Deux ans après un lancement initial qui les avait placés sur la carte de l’insistance Heavy, les originaires de Bergame reviennent avec autant de résignation musicale pour séduire les amateurs de Doom old-school, quelque part entre DEATH SS et DOOMSWORD. Et le plaisir des retrouvailles n’est entaché d’aucun scandale artistique ou faute de goût : ce qui est logique, puisque les six pistes de cet album sont quasiment identiques.
Il vaut mieux en effet aimer la redondance et les itérations pour déguster ce II qui se sert en plat unique. Riffs piqués au SAB, batterie inamovible, chant lugubre et monotone, tous les ingrédients sont là pour que la routine d’une journée à répétition s’impose d’elle-même, mais quelque part, notre instinct masochiste nous oblige à affronter la réalité en face : la gravité lysergique nous convient tout à fait, et nous sommes prêts à écouter les mêmes litanies pendant une grosse demi-heure.
Aussi funèbre que pataud, aussi inquiétant que rassurant, ce nouveau chapitre de la saga CANCERVO est pétri de certitudes, et d’une inclinaison naturelle à utiliser les mêmes gimmicks encore et encore. Mais il se démarque de son aîné par l’abandon progressif de toute sonorité un peu trop psychédélique pour se concentrer sur les obsessions seventies, ainsi que par l’adoption d’un chant, rompant ainsi avec cette courte tradition instrumentale instaurée par I.
L’option pourra rebuter les progressistes, mais il est certain que les puristes adhèreront à cette nouvelle éthique restrictive. Si le trio hirsute resserre ses options, c’est pour mieux se replonger dans les bases d’une musique atemporelle, néanmoins marquée par le mysticisme seventies. Et l’intégralité de ces six pistes forme une symphonie ininterrompue à la gloire d’un Doom passéiste, reposant uniquement sur la force d’un axe basse/batterie/guitare/chant traditionnel.
Il est donc facile de tirer les conclusions qui s’imposent. En changeant de braquet, les italiens montent sur les routes du mont Cancervo à leur rythme, sans en faire trop, et adoptent le déroulé d’une histoire lentement contée, à tel point qu’on se demande parfois si ces six chansons n’en seraient pas qu’une seule et unique.
Feedback, renoncement, énergie bridée, amplis Orange à fond les ballons, pour un énième classique influencé par une époque lointaine. Le son est gras, les percussions naturelles, et la production typique de ce genre d’exercice. Mais on se passionne pour ce final « Zambel's Goat », qui réunit toutes les composantes pour justifier les choix. Si à la première écoute, II peut paraître irritant et même frustrant, il se révèle avec le temps, les écoutes, et les efforts consentis pour pénétrer un monde différent, où rien ne bouge ni n’évolue jamais, mais qui nous rassure de ses propres frontières.
Un peu mystique, pas trop touristique, CANCERVO s’impose une discipline d’acier, et ne dévie jamais de sa trajectoire initiale. Alors, pour jouer le jeu, laissez l’album s‘infuser dans votre cerveau, et partez à la rencontre de ces lieux historiques et de ces légendes qu’on raconte entre initiés. Ne craignez aucun dérangement extérieur, CANCERVO a éloigné les promeneurs pour qu’ils ne suivent pas ses pas.
Du Doom, dans le sens le plus classique du terme pour un voyage intérieur/extérieur qui offre des sensations limitées, mais authentiques. Et il y a de la place entre les DOORS, COVEN et CANDLEMASS pour un nouveau venu respectueux des dogmes.
Titres de l’album :
01. Arera
02. Herdsman of Grem
03. The cult of Armentarga
04. Devil's Coffin
05. Zambla
06. Zambel's Goat
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