On commençait à se dire que quelque chose clochait au Walhalla des supergroupes. Alors que les Avengers attendent le nouveau signal du MCU pour affronter un nouveau boss final, les musiciens s’agitaient en jouant à un jeu de cache-cache assez frustrant. Tout ça pour dire que huit ans entre deux albums est un laps de temps très conséquent, propice à des spéculations pessimistes. La question se posait alors dans l’ombre des couloirs, et la réponse se faisait attendre :
THE WINERY DOGS avait-il disparu corps et manches dans le multivers ?
Que nenni, ses membres étaient en fait très occupés dans leur coin, trop en tout cas pour se réunir et nous offrir ce troisième album que nous attendions de tympans fermes.
Huit ans après Hot Streak, célébré à grands coups de concerts et de critiques dithyrambiques, le trio infernal d’aisance Richie Kotzen/Billy Sheehan/Mike Portnoy revient donc sur le devant de la scène pour un spectacle de cinquante minutes, démonstration s’il en était besoin de l’incroyable facilité de certains à non seulement composer de véritables morceaux Rock, mais aussi à les truffer d’idées toutes plus ébouriffantes les unes que les autres.
Ainsi va III. Titre classique en mode LED ZEP, approche traditionnelle en master class infernale, une fois encore produit par le groupe lui-même et mixé par le copain Jay Ruston. Publié sur le label même du groupe, ce troisième chapitre des aventures techniques de nos trois musiciens préférés n’offre rien qui n’ait déjà été emballé par les deux premiers cadeaux. Les titres sont toujours aussi accrocheurs, le son limpide, et le reste coulant de source.
Mais quel reste ?
Un niveau instrumental sidérant de facilité, la voix incroyable de Richie, la basse volubile de ce cher Billy, et évidemment, la frappe inspirée et puissante de Mike. On se délecte pendant près d’une heure, savourant au passage les impeccables singles « Xanadu » et « Mad World ». Tout en continuant sa route en toute humilité, le trio passe par de nouvelles étapes, osant le tube Pop/Rock imparable avec « Breakthrough », qui permet à Kotzen de donner une nouvelle leçon de frontman à bien des instrumentistes chevronnés.
On le sait - et c’est assez fabuleux - que le point fort de ce supergroupe est son leader/chanteur/guitariste, malgré le pedigree plus que relevé de ses deux sidekicks. Richie Kotzen est depuis des années une référence absolue en matière de guitare Heavy Bluesy, et la voix la plus granuleuse et Soul du circuit, à égalité avec l’insurpassable Glenn Hughes. Les points communs partagés avec BLACK COUNTRY COMMUNION sont d’ailleurs nombreux, mais habilement déguisés. Mais la fascination pour un Hard-Rock estampillé seventies est cause commune, même si THE WINERY DOGS tâte aussi fugacement du Progressif technique à la Magna Carta. On a encore une fois la sensation d’une version chantée de LIQUID TENSION EXPERIMENT, en modèle simplifié, et les morceaux étalent leurs qualités avec une morgue insolente.
Sorte de synthèse géniale des deux premiers efforts du groupe, III joue sur du velours, et excusera ce long silence de huit ans que les fans déploraient de toutes leurs larmes. « Rise » laisse Billy arpenter son manche dans tous les sens, le jeu aux doigts de Richie fait merveille tant en riffs qu’en soli, et Mike, presque sobre, se contente de faire ce qu’il sait faire de mieux : soutenir l’ensemble comme des fondations solides, et se permettre quelques acrobaties subtiles de temps à autres.
Quelques surprises viennent émailler ces retrouvailles, des choses moins évidentes, plus nuancées, qui se manifestent avec discrétion sur le long et épique « Stars », aux effets de guitare spatiaux et lunaires. Capables de constructions alambiquées comme d’épures bluesy, les trois potes nous font encore le coup de la démonstration les mains dans les poches, et nous cueillent à chaud avec un nouveau répertoire immaculé.
Entre facilités d’usage légèrement funky sur les bords et envolées lyriques, ce troisième du nom fait encore un peu avancer la légende, en plaçant sur le parcours de petites merveilles nineties, comme ce stupéfiant « The Red Wine », qui enivre de ses chœurs et de sa longue évolution entre EXTREME et TRIBAL TECH.
Aucune faute de goût, ce qui n’est guère surprenant, mais des moments plus intimes, entre souvenir Soul et câlin Blues, au rythme nonchalant du magique « Lorelei », sur lequel Richie se permet une fois encore un falsetto de funambule, incroyablement juste et pur, et sans filet. Les mélodies, point important des débats sont simples, mais dégoulinent de passion, et si la cohérence pourra sembler redondante à certains, les détails sont là pour vous permettre de différencier les chansons sans aucun problème.
On louera les qualités de certains quickies, comme ce « Pharaoh » torride ou ce « Gaslight » rappelant étrangement « Oblivion » en version synthétique, et on admettra en fin de compte que huit ans n’ont pas été nécessaires à l’élaboration de cet album. Non, je pense que le tout a été composé très vite, enregistré avec la même célérité, entre deux autres projets majeurs et hobbies personnels. Et se dire qu’une fois encore, Richie, Billy et Mike ont torché ça comme une lettre à la poste à quelque chose d’aussi frustrant qu’admirable.
Un troisième album à la cool, ne tenant pas compte des enjeux de son statut d’étape cruciale, et qui occupe le terrain sans s’imposer, mais en se reposant sur des qualités collectives et individuelles indéniables.
Titres de l’album :
01. Xanadu
02. Mad World
03. Breakthrough
04. Rise
05. Stars
06. The Vengeance
07. Pharaoh
08. Gaslight
09. Lorelei
10. The Red Wine
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09