Le véritable automne étant fermement en place, je me suis dit qu’un petit détour dominical par le Canada était de circonstance. En déambulant sur Youtube, je suis tombé tout à fait par hasard mais sans me faire mal sur le premier EP d’un groupe local, aux origines mystérieuses, mais à la musique tout à fait efficace. Je n’ai par contre aucune information à vous fournir sur ce concept nébuleux qu’est ILUZJA. Aucun line-up, pas d’année de formation, un pauvre Bandcamp sans line-up ni biographie, de quoi alimenter la boîte à fantasmes et ajouter à l’aura qui nimbe ce concept dans ses limbes.
De fait, ILUZJA pourrait tout aussi bien n’être qu’un énième one-man-band plus noir que la nuit en Transylvanie, tout comme un quintet formé de célébrités de la scène canadienne. On sait le BM local très froid et teigneux, porté sur les ambiances hivernales et les cieux sans étoiles, mais justement, ce premier moyen-format de durée très raisonnable offre un contrepoint intéressant, tout en respectant une certaine tradition. Les commentaires Youtube parlent même parfois d’un mélange savoureux et morbide entre MGLA et DARK FUNREAL, ce qui, sans être totalement juste, n’est pas complètement faux.
Les morceaux proposés par ce premier éponyme témoignent d’un amour sans failles pour le BM nordique des années 90, celui joué par les têtes d’affiches, mais indique aussi une propension à aller de l’avant pour mettre ses propres arguments au centre des débats. Foncièrement brutaux, ces cinq titres témoignent d’un potentiel dans la bestialité certain, et on remarque vite ces lignes de basse concentriques qui hypnotisent, ces accélérations violentes qui brisent la nuque, et ces structures évolutives, en toute modestie de ton.
Le tout est classique, mais « Transcending Horrors » donne des indications assez claires sur le potentiel du groupe. En alternant le tempo, en offrant un visage aux multiples facettes, ILUZJA se pose déjà en espoir solide de la scène canadienne, de ceux qui peuvent du jour au lendemain sortir un premier album fondamental. Doté d’un son très honnête, à mi-chemin entre l‘épaisseur contemporaine et la sécheresse de tradition, Iluzja est donc une excellente surprise, striée de passages Ambient qui ne font qu’ajouter à la mystique, et son écoute est facilitée par un don pour la combinaison des approches.
Le fait d’avoir scindé la course en deux via un interlude digne de LUSTMORD (« Awakening »), offre une impulsion bienvenue, et permet d’assimiler la somme d’informations sans perdre son souffle. On pourra toujours arguer d’un son de batterie trop synthétique pour être honnête (l’intro de « Archaic Rites » en témoigne), mais l’énergie développée, la méchanceté globale, et ces riffs tous plus froids les uns que les autres achèveront de convaincre les puristes les plus indécrottables.
Rien de bien novateur, mais de l’application dans le classicisme, un niveau technique honorable, et quelques idées moins faciles font de ce premier EP une découverte fascinante, qui exige d’en savoir plus sur ce groupe aussi mystérieux que ne l’est la pochette de son EP introductif. Ecrasant, parfois plus léger, mais toujours puissant et létal, ILUZJA fait le tour de la question du Metal noir qui l’est toujours autant entre de bonnes mains, et nous offre un dernier jet de fiel en pleine face via le cruel et implacable « A Fervent Immolation ».
Découverte non cruciale, mais qui alerte sur un avenir qu’on pressent aussi sombre qu’une caverne allégorique. Et la bête tapie dans l’ombre a de quoi effrayer les moins timorés.
Titres de l’album:
01. Atrocities Undone
02. Transcending Horrors
03. Awakening
04. Archaic Rites
05. A Fervent Immolation
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