NECROPHAGOUS nous offre donc son premier album en 2022, mais qui dit premier album ne dit pas forcément inconnu sur la scène extrême. Ce trio est en effet constitué de vieux briscards qui se connaissent bien pour avoir évolué dans le même ensemble, et c’est donc avec curiosité que nous découvrons le fruit des réflexions brutales de Tommy Carlsson (guitare/chant, VISCERAL BLEEDING, ex-ENTRAILS), Jocke Svensson (basse, ex-ENTRAILS) et Martin Michaelsson (batterie, ex-ENTRAILS). Trois ex-ENTRAILS donc, soit l’assurance de passer un bon moment dans une boucherie fine suédoise qui connaît bien l’art de ficeler les rôtis les moins gras.
Promu par Transcending Obscurity Records, In Chaos Ascend a donc tout de la découverte précoce d’une année que l’on pressent déjà chargée en sorties d’importance. Certes, le Death à la suédoise proposé par les trois hommes n‘a rien d’inédit, sauf dans ses influences. Alors qu’on s‘attend logiquement à un parrainage indirect des légendes du froid comme ENTOMBED, DISMEMBER ou UNLEASHED, c’est un mythe floridien qui tient la barre de l’inspiration, puisque les morceaux font preuve d’une soumission aux dogmes les plus macabres et techniques de MORBID ANGEL.
C’est en tout cas ce qu’on ressent sur l’entame « Order of the Lion », qui débute les hostilités sous une pluie de blasts intense, aux gouttes précises. Immédiatement, le phrasé impeccable et grognon de Tommy Carlsson évoque les prières païennes de David Vincent et l’humeur globale, rageuse mais clinique prend aux tripes, et nous indique la voie d’un Death old-school adapté aux exigences du marché moderne. Ce parfum MORBID très prononcé s’accompagne de fragrances VADER assez impeccables, mais également de volutes de parfum HATE ETERNAL, soit la quintessence d’une frappe millimétrée. Le premier solo à nous agresser les oreilles se réclame lui aussi de la plus pure tradition US, avec ces harmonies biaisées, et la machine de mort se montre sous un jour flatteur, et d’une puissance écrasante.
Impeccablement produit, In Chaos Ascend domestique donc le chaos pour le rendre plus docile, mais surtout, plus efficace et létal. Le travail abattu par la rythmique est en tout point impressionnant, avec ces charges ininterrompues, mais ce sont évidemment la guitare et la gorge de Tommy Carlsson qui représentent les points de focalisation. L’homme est un meneur né, qui exige de ses complices une perfection dans le soutien, et si les riffs du bonhomme sont traditionnellement fermes, ils s’accordent merveilleusement bien de ce chant grave, sourd, mais incroyablement agressif.
Quelques breaks et cassures viennent enjoliver le tout et relâcher la pression, mais les accélérations dantesques de « At Dawn Thee Immolate » avertissent poliment du caractère inflexible du dossier, et les modulations dans les grognements attestent d’une ambition qui ne se contentera pas très longtemps d’une imitation de qualité. J’ai bien employé le terme « imitation », et non « plagiat », puisque les suédois piochent intelligemment dans leurs sources sans trop s’encombrer de paraphrases, et si évidemment, le spectre d’albums comme Covenant ou Domination traîne ses chaînes tout au long de la visite du château maudit, c’est tout bonnement parce que NECROPHAGOUS préfère s’inspirer des leaders que des suiveurs.
Droit dans ses bottes cloutées, le trio tient bon la barre jusqu’au bout, réservant quelques surprises parfois en fin de métrage avec des passages plus volontiers groovy, et symptomatiques de la fluidité des nineties, sans tomber dans les travers d’un groove trop éculé. Saccades de chant en tir de sulfateuse, régularité métronomique d’un batteur qui écrase sa double pédale avec une énergie ne se démentant pas, ambiance morbide et déliquescente, pour une descente dans les enfers des traumatismes Death s’il y a trente ans, agrémentée d’une petite touche de fluidité (« The Plague and Thee Arts » et ses allusions fines à PANTERA et SLAYER).
Rien de bien nouveau dans les Hadès, mais une continuité dans la qualité, et la révélation d’un nouveau potentiel. Un album qui situe les débats dès le mois de janvier, et qui va obliger les amateurs old-school à perfectionner leur copie avant de la rendre au prof.
Titres de l’album:
01. The Binding
02. Order of the Lion
03. At Dawn Thee Immolate
04. Traitors and the Pendulum
05. In Chaos, Ascend
06. Wolf Mother
07. Blood on the Stone of Thee Monuments
08. The Vile Embalmed
09. The Plague and Thee Arts
10. Horns of Seven
11. Wreaker of Pain
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