Voilà un groupe qui ne doute de rien. Fondé à une date inconnue, et improductif depuis (ce qui serait assez logique dans le cas d’une formation après 2020), ANCESTRAL CURSE se jette sans humidifier sa nuque dans les eaux glacées d’un Death mélodique et symphonique à l’occasion de ce premier album, humble de proportions, mais généreux en idées.
Flanqué d’un logo indéchiffrable et d’une pochette de toute beauté, In Dreams Of Endless Darkness est donc le résultat d’un soin particulier apporté à la composition, qui explore toutes les facettes d’un Metal extrême sophistiqué mais éminemment brutal, quelque part entre FLESHGOD APOCALYPSE et DIMMU BORGIR, soit la quintessence du métissage entre Death et Black, le tout saupoudré de nombreux arrangements de claviers, et émaillé de pulsions nées de la colère suédoise des mid-nineties.
Chris Jones (guitare), Chris Rulon (chant), Mike Tinghitella (guitare/chant), Randy Tesser (batterie) et Ross Richter (basse) se présentent donc à nous avec l’assurance des débutants, en se reposant sur un répertoire hargneux, fluide, harmonieux et chaotique. Et « In Dreams of Endless Darkness », en bon title-track qui se respecte, se propose de résumer toutes les déviances d’un quintet qui n’a pas la rythmique dans sa poche ni les riffs en bandoulière.
On remarquera immédiatement le son over-compressé d’une batterie qui s’en donne à cœur joie dans un registre BEHEMOTH, mais aussi cette dualité de chant, symptomatique d’un BM moderne, acceptant les impératifs commerciaux d’une musique à la base réservée à un public averti. Les exigences du style sont respectées à la lettre, via de nombreux breaks et changements de rythme, mais les américains ont pris quelques libertés dans l’agencement, l’album étant découpé en tranches inégales, adaptées à une histoire qui nécessite une précision millimétrée.
Les amateurs de bousculade en seront donc pour leurs fantasmes, puisque ANCESTRAL CURSE leur en donne pour leur argent, sans renoncer à cette facette plus avenante qui se matérialise dès que les guitares partent en solo. Du beau boulot donc, pour une première détonation assez assourdissante, mais qui ne laisse pas d’acouphènes persistants.
On pourra certes reprocher des automatismes qui en début de carrière peuvent être handicapants, des réflexes un peu trop systématiques, mais on ne pourra nier que les musiciens se sont creusé la tête pour échapper à une catégorisation trop précise, allant parfois jusqu’à traîner sur les terres Heavy Metal pour adoucir quelque peu leur attaque débridée.
Aussi opératique que cruel, In Dreams Of Endless Darkness pioche et fait son jeu, intégrant des parties vocales Folk et des accélérations typiques d’un Death/Thrash des années 2000. Le tout est parfaitement synthétisé par « Terror at the Big Top », le morceau le plus lyrique du lot, qui se détache avec confiance et morgue. Quelques samples pour pimenter le tout, une production gigantesque signée Mike Tinghitella, ANCESTRAL CURSE, et Mike Wuerth, quelques guests bien sentis, et le tout s’emballe lui-même comme un cadeau de Noël en avance.
Très finement ouvragé malgré un niveau de brutalité élevé, In Dreams Of Endless Darkness réserve quelques bonnes surprises dans sa deuxième partie, plus ouverte et diversifiée. Le groupe lâche les watts et la vapeur sans oublier ce petit côté fédérateur qui permet de réconcilier les différentes scènes, et « The Dread Sea » de jouer à un petit jeu de dupes rythmique qui vient enfin bousculer la logique. On trouve dans ce morceau tout ce qui a fait de l’extrême le courant le plus tolérant, les bourrasques en blasts qui décoiffent les chauves, les petites accroches plus purement Thrash, un certain cynisme dans le chant, et surtout, une quantité de plans mis bout à bout formant une véritable symphonie en l’honneur d’un Black/Death de premier choix.
Petit détail à charge cependant : l’absence d’un titre vraiment épique en clôture. Après avoir entamé leur course par sa plus longue étape, les américains condensent et proposent comme sortie un morceau qui ressemble comme deux gouttes d’eau à l’un des précédents, nous laissant sur une sensation d’inachevé.
Mais ne faisons pas la fine bouche, car pour un premier chapitre, ANCESTRAL CURSE s’en sort avec un brio incontestable, explorant la galaxie extrême avec beaucoup de goût pour en ramener les souvenirs les plus grandiloquents et marquants.
Titres de l’album:
01. Asleep… (Intro)
02. In Dreams of Endless Darkness
03. Curse of the Blood Moon
04. Attack of the Mutant Mud Monsters
05. Terror at the Big Top
06. The Dread Sea
07. Awaken… (Interlude)
08. From the Depths
Haaaa le Rock est tout sauf négociable !! Merci pour cette belle critique.Chazz (2Sisters)
17/01/2025, 22:44
Non putain ça fait chier ! Je m'en fout de revoir Rob derrière le micro de mon groupe préféré d'amour !
17/01/2025, 17:03
J'ai cru comprendre que Zetro se retirait pour problème de santé.J'espère que ça ira pour lui.En tout cas avec Dukes sur scène, ça va envoyer le pâte.
16/01/2025, 18:21
Super nouvelle pour moi, le chant de Zetro m'est difficilement supportable. Celui de Dukes n'a rien d'extraordinaire mais il colle assez bien à la musique et le gars assure sur scène.
16/01/2025, 12:15
Eh beh... Étonné par ce changement de line-up. Vu comment Exo était en forme sur scène ces dernières années avec Souza ! Mais bon, Dukes (re)tiendra la barque sans soucis aussi.
16/01/2025, 10:22
Super. L'album devrait être à la hauteur. Beaucoup de superbes sorties sont à venir ce 1er semestre 2025. P.S. : le site metalnews devrait passer en mode https (internet & connexion sécurisé(e)s) car certains navigateurs le reconnaisent comme(...)
15/01/2025, 12:58
Je viens de tomber dessus, grosse baffe dans la gueule, et c'est français en plus!Un disque à réécouter plusieurs fois car très riche, j'ai hâte de pouvoir les voir en concert en espérant une tournée pour cet album assez incr(...)
14/01/2025, 09:27
Capsf1team + 1.Je dirai même plus : Mettre cela directement sur la bandeau vertical de droite qui propose toutes les chroniques. En gros faire comme pour les news quoi : Nom du groupe, titre de l'album et entre parenthèse style + nationalité.
13/01/2025, 08:36
Oui en effet dans les news on voit bien les étiquettes, mais sur la page chronique on a juste la première ligne de la chro, peut-être que ce serait intéressant de le mettre dans l'en-tête.
13/01/2025, 07:59
Capsf1team : tu voudrais que l'on indique cela où exactement ? Dans l'entête des chroniques ? En début de chronique ?Aujourd'hui le style apparait dans les étiquettes que l'on met aux articles, mais peut-être que ça ne se voit pas d&(...)
12/01/2025, 17:38
Poh poh poh poh... ... ...Tout le monde ici à l'habitude de te remercier pour la somme de taf fournie mortne2001, mais là... Là, on peut dire que tu t'es surpassé.Improbable cette énumération.Et le pire, c'est qu'a(...)
12/01/2025, 14:27
Jus de cadavre, putain mais merci pour la découverte Pneuma Hagion. C'est excellent! Du death qui t'envoie direct brûler en enfer.
11/01/2025, 12:16
Merci pour tout le travail accompli et ce top fort plaisant à lire tous les ans. Moi aussi je vieilli et impossible de suivre le raz de marée des nouvelles sorties quotidiennes... Suggestion peut-être à propos des chroniques, est-ce que l'on ne pourrait pas indique(...)
10/01/2025, 09:12
J'aurais pu citer les Brodequin et Benighted que j'avais bien remarqués en début d'année, aussi, mais il faut choisir... Quant au Falling in Reverse, cette pochette ressemble trop à une vieille photo de J-J Goldman dans les années 80, je ne peux p(...)
09/01/2025, 19:49