Peut-on être Glam et méchamment Heavy à la fois ? Vous avez quarante-deux minutes.
Inutile de vous torturer sur la question, j’ai déjà sa réponse. Elle est simple, s’appelle In for the Kill, et vous est offerte par les suédois de TOXICROSE. TOXICROSE, c’est un peu la fleur la plus séduisante et dangereuse du jardin botanique suédois de ces dernières années, celle que l’on découvre au fond de la serre déjà envahie par les espèces protégées, et exportées aux Etats-Unis et dans le reste de l’Europe. Une rose noire, qui à peine effleurée répand son poison sous votre peau, contaminant votre organisme de ses hymnes imparables et de son énergie incroyable. Je l’avais caressée à l’occasion de sa floraison éponyme en 2012, puis encore embrassée du bout des lèvres il y a cinq ans lorsque les boutons Total Tranquility s’étaient transformés en magnifiques pétales aux reflets bleutés, et malgré les dommages occasionnés à mon organisme, j’y suis revenu cette année, pour une fois encore admirer sa beauté létale.
Il aura quand même fallu attendre cinq ans pour admirer de nouveau cette fleur soyeuse aux épines fatales, mais autant dire que cette novelle bouture a bien poussé pour devenir un petit bijou de noirceur. Ce second album des suédois tient donc toutes les promesses contractées par son prédécesseur, et démontre une bonne fois pour toutes que le Sleaze et le Glam peuvent très bien être mis en forme avec un art certain de la violence musicale.
Lors de ma précédente chronique pour « Cuir et Jardins », j’avais établi quelques parallèles entre ces quatre musiciens et certains de leurs ainés. Ces parallèles sont toujours aussi valides aujourd’hui, et en écoutant les dix morceaux de ce second longue-durée, je n‘ai pas pu m’empêcher de penser à nos BLACKRAIN, aux SHOTGUN MESSIAH, mais aussi aux TIGERTAILZ version « Sick Sex ». Du Glam donc, des paillettes d’Halloween, mais aussi une musculature imposante sous le costume, et des tatouages qui en disent long sur le parcours.
Le chanteur Andy TXR, le guitariste Tom Wouda, le batteur Michael Sweet et le bassiste Johannes Sandberg continuent donc sur leur lancée, et nous livrent leur propre vision de la chose Sleaze, avec toujours en exergue cette volonté de ne pas sombrer dans le gouffre des refrains putassiers et des couplets Hard-Pop que la génération 86/89 a popularisés histoire de se faire une place au sein du sacro-saint Billboard. Inutile donc de vous attendre à du POISON revisité et à peine durci, puisque les TOXICROSE sont toujours aussi Heavy, et même Power à l’occasion, lors de certains titres qui suintent la méchanceté musicale et le ressenti vocal.
With 10 fist pumping tracks filled with big choruses, In For The Kill is an album that fires from all cylinders from start to finish.
Le groupe est donc tout à fait conscient d’avoir lâché un monstre sur le monde post-pandémie, qui se demande encore à quoi le futur va pouvoir ressembler. Eux ne se posent pas la question, puisque leur univers est clos, et proche d’une version plus romantique de Mad Max, avec cuir obligatoire et maquillage post-apocalyptique. Et lorsqu’une bête s’échappe de sa cage, elle ne le fait pas en crochetant la serrure, mais bien en explosant les grilles. Et pour bien illustrer cette évasion, le quatuor suédois nous a réservé une explosion en règle dès le début de l’aventure, mettant la basse en avant et poussant les amplis à fond pour une doublette sacrement épaisse.
Dès « Blood On Blood », la production prévient gentiment les auditeurs que les ballades sucrées ne seront pas en terre sainte. La voix toujours aussi rauque et écorchée d’Andy TXR accroche l’oreille et captive l’attention. Mais c’est - une fois n’est pas coutume dans le genre - la section rythmique qui sert de menace directe. Mid tempo frappé comme sonne une trompette de Jéricho, double grosse caisse, le tout sur un tapis de riffs efficaces qu’un refrain mélodique ne parvient pas à castrer.
« Heroes » accentue encore plus cette sensation de menace tapie dans l’ombre, et propose même une version très crédible de Sleaze Thrash, hybride qu’on n’aurait jamais pensé valide. Les chœurs sont certes ancrés dans la tradition lipstick, mais sonnent plus allemands qu’américains. On se rassure donc assez vite sur les intentions du quatuor, qui n’a pas l’intention de vendre son âme au show-biz pour réussir sa vie.
L’art consommé des suédois est justement d’avoir trouvé le très juste milieu entre Metal et Glam, et leurs arguments promotionnels sont donc tout à fait vrais. On connaît ce talent de métissage chez les musiciens scandinaves et les TOXICROSE n’échappent pas à la règle. Les morceaux sont taillés pour faire un malheur live, dès que la situation permettra de mettre une tournée sur pied, et entre le très remonté « Remedy », synthétique et bondissant, et le furieux « Domination » qui claque les coups de fouet comme une maitresse punit son esclave, In for the Kill ne fait pas de quartiers et rentre dans le lard.
Impeccablement produit pour faire briller les chromes sans donner l’impression du neuf « à peine sorti du garage », In for the Kill est un dragster custom qui force l’admiration dans les rues. Un dragster qui dégage une impression de puissance phénoménale, mais qui sait aussi aborder les virages en saccades (« Open Up N’ Bleed », limite Metalcore sur l’intro), pour venir se garer en souplesse et récupérer l’amour d’un soir (« New Breed »). Confirmation ferme, ce second album des TOXICROSE est une petite perle de Sleaze hargneux, et sans doute la rose la plus belle et mortelle du jardin d’Eden suédois.
Titres de l’album:
01. Blood On Blood
02. Heroes
03. In For The Kill
04. Remedy
05. Angel Down
06. Outta Time
07. Domination
08. Open Up N’ Bleed
09. New Breed
10. The Great Escape
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