Moi, mes rêves sont rarement jolis. Ils sont bizarres, inexplicables, souvent lubriques, parfois incompréhensibles, mais en tout cas, ils ne sont pas le terrain fertile à la composition d’un album de Hard-Rock mélodique, à moins de vouloir associer les univers de PERE UBU et JOURNEY après une bonne murge au Cointreau. Alors, laissons les nouveaux romantiques nous éclairer de leur univers fantasmagorique et de leurs nuits magiques, eux qui savent transposer en musique des images de sommeil paradoxal, et nous enchanter de leurs harmonies oniriques et de leur réalisme énamouré.
Ainsi, ZELBO, projet au nom bizarre, se sert de ses fantasmes nocturnes pour éclairer nos journées d’un soleil harmonieux et doux sur la peau. Si le nom de ce projet vous est encore inconnu, c’est chose normale. Il s’agit là d’un premier album pour un nouveau concept, mais mis sur pied par un musicien bien connu des amateurs de Hard Rock mélodique des années 80 et 90. ZELBO, le groupe, cache donc en son sein Dag Selboskar, claviériste norvégien capé, dont les prouesses pouvaient se faire entendre sur les albums de DA VINCI, Da Vinci et Back in Business. Mais la carrière du musicien ne s’est pas arrêtée à cette confidentialité de connaisseur, puisqu’il a aussi connu des fortunes diverses au sein de TRINE REIN, STREET LEGAL, et EIDSIVATING, avant de ressusciter son premier groupe en 2017.
Le désir de jouer sous son propre nom le titillait donc depuis longtemps, mais c’est sous le pseudo de ZELBO qu’il a choisi de s’exprimer, et pour l’occasion, Dag a su s’entourer d’autres pointures comme lui, rompues à l’exercice d’un Hard-Rock à haute teneur mélodique suave. On retrouve donc à ses côtés son vieil ami Ken Ingwersen, guitariste d’EVENRUDE dans les eighties, puis de RAGS et STREET LEGAL, mais aussi les moins exposés mais néanmoins talentueux Frode Vassel au chant et Sturla Nostvik à la batterie, pour compléter un line-up de première classe.
De fait, il n’est guère étonnant que Frontiers recommande l’écoute de cet album aux fans de DA VINCI, WORK OF ART, ou même EUROPE, puisque les similitudes sont plus que criantes. On y reconnait cet amour de la mélodie, ces claviers satinés et ce chant velouté, cette sincérité d’opinion harmonique, et cette science imparable du refrain qui tue, qu’on remarque évidemment sur le hit « Wild Young And Free », doux comme du satin ou comme la peau d’une femme au soleil levant.
Evidemment, rien ne viendra surprendre ceux qui ont suivi le parcours sans faute de Dag Selboskar depuis ses débuts dans DA VINCI. Les deux projets partagent cet amour du travail bien fait, et cette envie de caresser dans le sens du poil les accros au Hard mélodique le plus soft, tirant même parfois sur la Pop-Rock la plus radiophonique. Loin des gros riffs qui strient les couplets de leur rage, In My Dreams joue donc la carte de la modération, de la nuance, et des proportions respectées pour ne heurter aucun tympan, et si ce généralisme pourra rebuter ceux qui ne supportent pas l’absence de distorsion sur tous les titres, elle attirera dans ses filets les plus sensibles.
Néanmoins, ne pensez pas que ce premier album sous la bannière ZELBO ne soit qu’un somnifère destiné à vous attirer dans les bras de Morphée pour une nuit de rêves made in Norway. L’énergie n’y est pas absente, juste formulée différemment et plus AOR, et une entame jumpy de la trempe de « In My Dreams » vous le confirmera assez rapidement. Up-beat, nappes de chœurs, voix doublée sur le refrain, guitare en support, pour une dominante de claviers qui n’est effectivement pas sans rappeler le EUROPE du virage commercial. L’enthousiasme est là, et si la production a gommé toutes les aspérités possibles pour adoucir les angles tranchants, l’euphorie est au rendez-vous, exprimée d’une façon plus feutrée comme le souligne « Fortune & Fame », modéré et raisonnable, mais entêtant come un hymne live.
De fait, les hits s’enchaînent comme à la grande époque des charts des années 80, Dag Selboskar se montrant omniprésent comme sa paternité du projet le lui permet. Mais les éclairs Hard-Rock électrisent parfois un ciel bien calme, et « Head’s Down » d’agiter la nuit de son riff dominant et de son up tempo nerveux. On reprochera sans doute à la voix de Frode Vassel de se montrer trop tendre lorsque le lyrisme le réclame, on regrettera un choix de production assez linéaire pour la batterie, mais on gardera pour la bonne bouche des duels claviers/guitare assez nerveux et stimulants, et surtout, des motifs harmoniques qui contaminent la mémoire à long terme.
Au niveau des griefs formulables sans arrière-pensée, cette propension à privilégier la tendresse sur la virilité, qui aboutit à un léger déséquilibre au niveau du tracklisting. Et si les ballades ou assimilées sont toujours pertinentes et de toute beauté, quelques accents plus poussés auraient permis au grand public de s’y retrouver plus facilement, au lieu de se sentir lésé par un album trop porté sur la fragilité.
Mais heureusement, des saillies bondissantes à la Joey Tempest en solo (« Next Flight To Venus »), quelques clins d’œil à l’Americana radiophonique (« Small Town Girl »), et un final emphatique au possible (« Every Little Thing ») tirent In My Dreams vers le haut du lit, pour ne pas vous laisser vous réveiller l’esprit embrumé et les muscles endoloris.
Un album qui reste fidèle à la personnalité de son auteur, mais qui aurait pu appuyer sur l’accélérateur et laisser parfois les bons sentiments de revers.
Titres de l’album:
01. In My Dreams
02. Fortune & Fame
03. Phoenix Rising
04. Head’s Down
05. Wild Young And Free
06. Get Up Get Over It
07. Beautiful Flyaway
08. Next Flight To Venus
09. Small Town Girl
10. Waiting For The End
11. Every Little Thing
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