Ioldar est un de ces personnages mystérieux dont l’underground raffole tant. On ignore son identité, et sait-on tout au plus qu’il s’active au sein de deux projets distincts, ALDAARON et ORDALIE. Et c’est le deuxième qui nous intéresse aujourd’hui, puisqu’il sort ce mois-ci son second album, un an à peine après Mass of Perdition. Ce premier long se faisait l’écho de la première démo, éponyme, distribuée confidentiellement en 2015 et qui définissait les grandes lignes de l’orientation musicale. Un Black Metal sombre, classique mais riche, et fasciné par le cosmos et le chaos, la quête du sens et autres terreurs cosmiques.
ORDALIE nous propose donc en 2024 de nous pencher sur cet Indifferent Universe, univers indifférent qui résonne du dédain de l’espace pour notre espèce en perdition.
En charge de toute l’instrumentation, de la composition et de l’écriture, Ioldar explore une fois encore les limites d’un Metal sombre et tourné vers les étoiles, et nous déroule le tapis noir d’un BM d’obédience nordique, froid, rigoriste, presque ascétique, mais enrichi de textures sonores et de mélodies fielleuses. On se sent immédiatement en terrain connu, et passé une intro bien troussée, on plonge dans l’infini via « Dans ce Néant Glacial » hurlé dans la langue de Molière.
Première constatation : le son est bon, rond, mais tranchant, un peu sec sur la guitare, mais profond sur la rythmique. La présence de chœurs évanescents qui résonnent comme des appels cosmiques renforce cette sensation de voyage stellaire, et le tout est très bien agencé, ponctué de nombreux breaks, et évidemment fasciné par la violence d’un genre qui n’est jamais aussi pur que lorsqu’il se tourne vers ses racines.
Indifferent Universe est donc un passage de témoin entre un musicien omnipotent et lui-même, mais surtout, un album complet, à l’imagination concrète, et aux rêves très accessibles. On appréciera cette manière de combiner les dissonances et les assonances, les harmonies et les montées en puissance, ce qu’illustre à merveille le fabuleux « Quasar ». Très proche de la définition de l’entité qu’il décrit, ce titre offre un beau contraste entre une lumière très pure et des ténèbres insondables, et pompe notre énergie dans un vortex de mystère, de puissance et de questionnement.
Relevant le défi de se montrer aussi versatile que cohérent, ORDALIE continue donc son exploration des galaxies, mais reste accroché à des méthodes de propulsion naturelles et traditionnelles. Un peu d’audace quand il le faut, des boucles de guitare aux effets circulaires, et une tendance à la brutalité la plus ouverte, qui permet à « Pillars of Creation » d’exploser comme une catastrophe spatiale d’envergure majeure.
Un peu War sur les bords, très influencé par la vague norvégienne, mais attaché à des valeurs bien de chez nous, Indifferent Universe est une immersion dans un flot d’obsessions et d’interrogations, qui tente justement d’en approcher le fond pour y trouver des réponses. Ces réponses sont aussi absconses que les questions auxquelles elles répondent partiellement, « An Epitaph for Reason » en décrivant plus ou moins le processus avec force effets, accalmies, désir Ambient et mélancolie acide. Tout au long de ces six longs morceaux, Ioldar maintient le cap, et se penche sur le passé de MAYHEM par petites touches, avec cette optique fielleuse et faussement doucereuse.
Ce deuxième chapitre de la saga est donc professionnel jusqu’au bout des ongles. Très proche de cette pochette qui pointe une direction vers l’inconnu, Indifferent Universe joue admirablement bien sur l’opposition clair/obscur, manifestant son attirance pour le vide par des ambiances étranges, feutrées, ou au contraire effrayées comme sur le final « Void Meditation », qui en quatre minutes se dispense de bande instrumentale pour se satisfaire de strates grondantes et gravissimes, en réponse d’un univers qui finalement, ne fait que nous renvoyer les ondes que l’on émet naturellement.
Excellent disque, qui assied encore un peu plus la réputation d’un musicien solitaire, mais qui n’a besoin de personne pour donner corps à sa vision. N’y voyez pas une quelconque misanthropie, mais plutôt une autosuffisance très humble, et totalement justifiée.
Titres de l’album :
01. Intro
02. Dans ce Néant Glacial
03. Pillars of Creation
04. Where Time and Space Part Ways
05. An Epitaph for Reason
06. Quasar
07. Void Meditation
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