« Un quartet de Death Metal de Caroline du Sud ».
Voici à peu près tout ce que vous pourrez glaner comme information à propos des CRYPTDWELLER, qui ont sorti en mai dernier leur premier longue-durée. C’est somme toute assez chiche, et mérite un peu plus d’explications. Sauf que d’explications, il n’y a guère, puisque le combo ne prend même pas la peine de donner un line-up, une année de formation, ou quoi que ce soit d’utile. Qu’à cela ne tienne, seule la musique parle ? Ça tombe bien, parce qu’elle est fameuse, et dans les faits, Inevitable Obliteration pourrait être l’un des meilleurs LPs du genre que vous puissiez écouter ces temps-ci. Livrons-nous une fois encore au petit jeu de la chronique éclair, puisque visiblement l’approche sied particulièrement bien à ces musiciens de l’extrême. Plus qu’une chronique d’ailleurs, ce laïus se voudra uniquement informatif, comme une notule un peu développée pour vous avertir du caractère hautement indispensable de cette réalisation. Connaissant le style depuis sa création, et ayant essuyé les plâtres de trois décennies d’expérimentations, je m’arroge le droit inaliénable d’affirmer que ce premier album est un modèle du genre, pour peu que des influences comme MORBID ANGEL ou CRYPTOPSY fassent partie de vos mélomanes préférés. Reprenant à leur compte les formules déjà éprouvées par ces deux icônes, en les accommodant d’une violence chère à CANNIBAL CORPSE, mais agrémentant le tout d’une fantaisie technique qui n’est pas sans rappeler les NILE, CRYPTDWELLER signe un manifeste de haine incroyablement intelligent et pertinent, d’autant plus que les originaires de Caroline du Sud ont eu le flair de ne pas faire traîner leur premier jet au-delà de la demi-heure.
En résulte un effet bœuf, efficient et palpable dès l’intro boulet de canon de « Labyrinth of Forsaken », qui en moins de deux minutes résume admirablement le propos. Rythmique compressée mais sonnant clairement analogique, guitare sombre qui millimètre ses riffs sans leur faire perdre de leur sauvagerie, chant bien grognon qui se rapproche légèrement du timbre de Steve Tucker et David Vincent, et vogue la galère, maintenant un cap de brutalité brillamment agencé, entre vélocité assumée et lourdeur étouffée (« Throne of Grief »). Très carré mais suffisamment abreuvé d’idées pour ne pas se montrer monolithique, le Death des américains est quelque part la quintessence d’une approche technico-brutale aussi efficace que captivante, le quartet n’hésitant pas à utiliser les dissonances, les mélodies morbides et toute autre astuce susceptible d’enrichir leur vocabulaire musical. Et malgré le caractère formel de l’affaire, on est foutrement séduit par cette efficacité qui se manifeste sur chaque plan, et admiratif de cette technique qui ne prend jamais le pas sur la bestialité. Un peu froid dans le fond (au niveau de la précision des constructions), mais bouillant dans la forme, Inevitable Obliteration se base sur des morceaux assez courts (la moitié ne dépassent pas les trois minutes), truffés d’idées porteuses, et claque dans la gueule sans nous prendre pour de gros bourrins avinés.
Avec une production remarquable pour une autoproduction, ces dix morceaux semblant émaner de nineties pas encore digérées font admirablement bien le job, dans une optique nostalgique remise au goût du jour, et dament le pion à toutes les formations old-school du créneau, en toute humilité. Sans jamais baisser en pression, CRYPTDWELLER nous cueille d’abord avec l’évolutif « The Precursor », aux nombreux changements de tempo, et nous achève d’un impitoyable « Abhorrent Realities » aux blasts chirurgicaux suggérant des accointances avec GORGUTS (en moins complexe). Entre temps, pas mal de sang qui gicle, des blessures causées par « Vile Nexus », l’un des plus symptomatiques de l’école MORBID ANGEL, et des plaies béantes laissées par « Proxima Centauri », à la lourdeur étouffante. Impossible de trouver le moindre temps mort ou le moindre point faible dans cette réalisation brillante, qui le confine à la perfection dans le genre, pourtant pas facile à atteindre. D’ordinaire, les efforts du cru ont tendance à jouer les excès ou la montre, ce qui n’est pas le cas ici, et malgré le timing réduit, la créativité n’en est pas pour autant aux abonnés absents, puisque chaque titre possède sa propre ambiance. Et tous sonnent comme des tubes post-mortem (mention spéciale au gigantesque et giclant « Pounds of Flesh »), ce qui me pousse donc à deux conclusions. La première est que comme d’habitude, je n’ai su me montrer concis, et la seconde, que les CRYPTDWELLER sont des musiciens à suivre de très près. Car ils sont beaucoup plus qu’un simple « quartet de Death Metal de Caroline du Sud ».
Titres de l’album :
1.Labyrinth of Forsaken
2.The Precursor
3.Vile Nexus
4.Inevitable Obliteration
5.Throne of Grief
6.Heaven in the Void
7.Pounds of Flesh
8.Proxima Centauri
9.Of Legion
10.Abhorrent Realities
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