Et c’est reparti pour une grosse dose de Death à l’ancienne. Seul détail inédit de l’affaire, le groupe est bien de chez nous, et nous en vient de Bretagne. Ce qui ne les empêche nullement de jouer leur Death à l’américaine, avec des influences plus ou moins évidentes. Si j’ai bien compris les rares informations disponibles sur la toile, les AD VITAM INFERNAL cacheraient en fait un duo, composé de Jérôme Mahé à la guitare et programmation, et Samuel Girard, au chant et à la programmation aussi. C’est donc un à concept virtuel auquel nous avons affaire, mais dont les effets et retombées sont bien concrets. Formé en 2017, ce duo nous offre donc ses vues sur un Death de tradition via un premier LP distribué par les tchèques de Lavadome Productions, avec au programme, huit morceaux en trente-cinq minutes. De la concision donc, et surtout, une recherche de percussion sonore permanente qui nous fait friser les cimes du Brutal Death sans trop les frôler. Fondamentalement, pas grand-chose à dire de très précis sur ce premier LP qui tient fermement la barre de la brutalité en main, sinon de préciser que Jérôme lâche des riffs solides et des soli incendiaires, et que Samuel grogne juste comme il faut pour que l’ensemble respecte un classicisme de surface que quelques arrangements plus personnels viennent enrichir. Pour situer un peu plus précisément les débats, le label a la bonté de nous baliser un peu le terrain, pour que l’auditeur éventuel sache à qui il a affaire. Ainsi, les comparaisons vont bon train, et visiblement, les fans de CENTURIAN, IMMOLATION, DEICIDE, MORBID ANGEL ont le droit de se sentir concernés, ce que la musique terriblement brutale du groupe ne tarde pas à confirmer. Bien sûr, d’autres références peuvent être utilisées à plus ou moins bon escient, dont celles de SUFFOCATION, MASSACRA, AGRESSOR pour la french touch, mais à vrai dire, le caractère générique de l’affaire permettrait trop de rattachements pour tous les lister.
Le groupe tient d’ailleurs à mettre les choses au point, puisque dès la première milliseconde de « Ad Vitam Infernal », le ton grognon est donné. Rythmique à fond les blasts, cris en arrière-plan, riff catapulté, avant qu’un torrent de bile démoniaque ne vous gicle sur le coin de la gueule. C’est éminemment brutal, franchement violent, délicieusement grave, constellé de cassures et de reprises en accélération mach 3, légèrement technique sur les bords, mais aussi, subtilement possédé pour fasciner les plus diaboliques d’entre vous. Véritable mine de plans qui s’entrechoquent à la vitesse de la lumière, Infernal Comedy évoque l’enfer de Dante, ses divers niveaux de purgatoire, et nous entraîne dans une folle sarabande qui n’admet aucune limitation de vitesse ou de volume. On reste admiratif face à la débauche de moyens physiques investis, et le tout à des allures de maelstrom infernal dont nul ne sort indemne. D’un titre à l’autre, on guette le faux pas, la demi-croche posée à côté, le ralentissement fatal, mais rien ne vient, puisque AD VITAM INFERNAL a conçu son album comme une descente sans rappel en spirale, qui évoque les efforts les plus concentrés du cru. On pense évidemment à un mélange entre DEICIDE et SUFFOCATION pour cette concentration de force et cette méchanceté sans fin, mais les frenchies ont le mérite d’exploiter un filon à fond, sans aucune retenue. Ils assument leurs influences classiques, mais les transcendent d’une folie palpable, ce que le terrifiant « Abject » confirme de son titre et de son intensité. Bien sûr, inutile de le nier, les figures imposées sont toutes respectées, de ces passages subtilement mélodiques ou graves et aigus s’accordent d’une même gamme, en passant par ces écrasements soudains qui brisent la nuque, sans oublier cette dualité vocale très probante. Mais en incluant quelques inserts à l’ambiance plus poisseuse, les bretons permettent à l’auditeur de s’extirper d’une prévisibilité un peu trop prononcée, ce qui a le mérite de relancer l’attention. Ainsi, le passage lourd et scandé de ce même morceau évoque la scène Black arty de la fin des années 90, et nous offre une théâtralité bienvenue.
Deux morceaux se distinguent dans ce tracklisting de l’enfer, les plus longs, qui font montre d’une créativité formaliste certaine, et « Hell Hunger » d’appuyer encore un peu plus sur les plaies auditives pour les faire saigner abondamment. Tout y passe, du break catchy en diable à la fulgurance fatale, en passant par les couches de chant superposées, sans oublier les mélodies vénéneuses et maladives qui enjolivent la beauté morbide de l’ensemble. Jamais avares d’une petite prouesse technique en passant, les deux compères se sont visiblement fait plaisir en enregistrant cet album, comme en témoigne l’envoutant « To Cross the Rivers » et ses six minutes de démonstration de savoir-faire. Rois de l’attaque franche et sans ambages, les deux bretons appuient sans cesse sur l’accélérateur pour nous noyer d’informations, et ainsi retrouver la pugnacité des premiers efforts brutaux du genre qui plaçaient la technique au biseau au même niveau que la démence instrumentale. Les quelques dissonances ne sont pas sans rappeler l’art du biais de MORBID ANGEL, et si le tout est fort traditionnel dans le fond et la forme, il s’en dégage un parfum d’euphorie brutale qui ne peut laisser indifférent. Belle démonstration de force toute en muscles que cet Infernal Comedy, qui sans repousser les limites les atteint sans peine, et s’avère une présentation très peaufinée d’un univers de chaos, de violence et de malséance.
Titres de l’album :
01. Ad Vitam Infernal
02. Abject
03. Hell Hunger
04. God Shall Not Take Your Hand
05. No Sides
06. To Cross the Rivers
07. Rise! Our Souls...
08. Insane Prayer
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