A la pêche aux moules, ma mère ne veut plus que j’y aille, mais à la pêche aux infos, pas de contraintes particulières. Sauf dans le cas des groupes Russes qui prennent un malin plaisir à dissimuler leur histoire derrière un paravent de…vide.
Non, sérieusement les mecs, je sais qu’avec Vladimir les choses ne sont pas faciles, mais un VK en langue natale et rien d’autre, pour un chroniqueur, ça n’est jamais suffisant. Pas cool, mais ça ne m’empêchera pas de parler de votre musique beaucoup moins mystérieuse que votre biographie.
Avec un patronyme comme HORRORAISER, peu de chances de se tromper, et pour une fois, vous avez bien planté l’anneau dans le clou, puisque c’est bien du Death Metal qui sera notre débat du jour. Un Death « à la Russe », fortement teinté de Thrash et de Punk, mais impitoyable dans le fond et la forme.
Il semblerait donc selon les bribes de renseignements que j’ai pu collecter qu’Infestation soit la première réalisation de ce quintette (mais trio sur les photos, étrange), composé de Mikhail Veselov (guitare), Alexey Drelin (chant), Vyacheslav Gromov (basse), Konstantin Chuykin (batterie) et Alexandr Udalov (guitare), qui ont donc visiblement tout l’avenir devant eux, pour peu que les fans du style accrochent à leur approche d’un Death fatal qui ne s’aventure que très rarement en dehors des sentiers battus.
On y trouve en effet toutes les composantes du style, telles qu’elles ont été énoncées à une époque passée, mais traitées par le prisme slave, ce qui les rend encore plus efficaces à défaut d’être originales.
On retrouve donc au générique de ce premier longue durée des riffs macabres, visiblement hérités de la froideur scandinave, mais aussi quelques staccato purement Thrash, et une atmosphère subtilement Punk qui transforme les interventions les plus classiques en ponçage au papier de verre grain fin.
Quelques mélodies glacées parviennent à se frayer un chemin dans le dédale de gravité ambiant, et si le chant d’Alexey, bien rauque et sombre n’offre rien de particulier question innovation, il sait se montrer bien démoniaque quand il le faut (« Fire Tomb »), et développe un phrasé coulant assez séduisant, pour peu que le terme puisse être usité dans un contexte pareil.
De là, et de ci, la recette est éprouvée, et le quintette mélange tous les courants possibles, tombant même parfois dans des digressions tout à fait intéressantes et plus Heavy que la moyenne. Ainsi, l’accrocheur « Waltz Of The Damned » se réjouit d’une atmosphère à la AT THE GATES qu’il impose à un contexte purement GRAVE/UNLEASHED, et laisse traîner quelques riffs en mid qui permettent de se focaliser sur un thème vraiment catchy et plus léger que la moyenne. Hit de l’album ? Sans conteste mais ne négligeons pas pour autant quelques autres point forts, dont un diptyque qui finalement, prouve que les HORRORAISER ont peut-être plus de choses à dire qu’on le pensait au prime abord.
Cette approche est d’ailleurs appliquée dans une certaine mesure au terrifiant d’efficacité « Infestation I: Swarm », qui superpose une rythmique atomique et infatigable à des parties de guitare mémorisables, qui exposent des thèmes sympathiques et presque « joyeux ». Une sorte d’ultraviolence colorée, aussitôt nuancée d’interventions mélodiques à la façon de l’école Néo-Death suédoise, pour un mélange pas si contre nature que ça et un choc des cultures qui peut laisser pantois.
Pas forcément d’admiration, mais au moins de la raison, celle d’admettre que le quintette de Kovdor n’est pas qu’un simple combo de Brutal Death supplémentaire, mais bien un groupe aux idées tangibles et valides et qui va chercher plus loin que le bout de sa concession les réponses à certaines questions.
Exemple :
Peut-on rester violent à l’extrême sans verser dans le roboratif Death convenu ? Oui.
Peut-on intégrer la mélodie dans un cadre putride sans oser la mièvrerie harmonique ? Oui.
D’ailleurs, la seconde partie de ce triptyque continue le travail de sape en développant une attaque purement Thrash qui déboule sur des arythmies originales, ce qui démontre bien que les HORRORAISER sont plus aventureux qu’une congrégation de bêtes de foire.
Certes, le son uniforme nous perd parfois dans des similitudes de riffs qui finissent par se ressembler dans leur tranchant le plus systématique (l’ouverture du final « Labyrinth » le démontre), mais le groupe se débrouille toujours pour trafiquer les couplets et les dissocier de fait, et ainsi offrir une jolie ouverture, qui parfois se permet quelques borborygmes à la limite du gore sur le même morceau.
Mais comme ces débordements sont immédiatement suivis d’interventions harmonieuses séduisantes, on pardonne facilement les réflexes trop prononcés…
Il n’est bien sûr pas certain que les HORRORAISER parviennent à se faire remarquer hors des frontières de leur Russie natale avec Infestation, qui reste encore un peu trop homogène et timide pour créer un choc transversal.
Mais les quelques idées rafraichissantes dont il fait preuve pourraient capter l’attention de fans de Death qui attendent un peu plus qu’une simple succession de plans morbides et éculés, et un enfilement de grognements stériles qui ne font plus peur à personne depuis longtemps.
Mais gageons que les Russes sauront miser sur leurs qualités et atténuer quelques-uns de leurs défauts pour progresser et devenir une machine bien huilée.
L’intention est là, ne la tuons pas dans l’œuf avant que la poule ne s’en remette. Poule, moule, ça rime, et ça me permet de refermer cette parenthèse sur une pirouette, mais en dehors de ces quelques blagues de bon ton Infestation mérite qu’on se penche un peu sur lui, ne serait-ce que pour ces quelques déviations mélodiques et ces parties rythmiques diaboliques qui rendent son écoute un peu moins prévisible que la moyenne des groupes de la mort de l’Est.
Titres de l'album:
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