Imaginez une vielle grange, à côté d’une ferme délabrée. De vieilles planches de bois à l’extérieur, mais des panneaux d’acier à l’intérieur. La porte, mal fermée, vous permet d’entrer, et immédiatement, une odeur nauséabonde vous empeste les naseaux. Une odeur de putréfaction, de cadavre en décomposition, et une fois cette horrible sensation acceptée, vos yeux commencent à détailler le décor. Sur les murs, près de l’établi, des outils, marteau, scie, varlope, clous, tronçonneuse, machette, palan, crochets. Une sorte de fauteuil de dentiste au milieu de la pièce. Sur le fauteuil, une pauvre fille, les larmes de sang coulant sur les joues, pleurant sans doute l’amputation forcée de son bras gauche et de sa jambe droite. Vous avancez doucement vers elle, dans un mélange de peur et de fascination, désireux de lui venir en aide en luttant contre cette incompréhension, sans remarquer qu’une gigantesque ombre se déplace derrière vous, adoptant les formes plus malingres de la vôtre. Et le dernier souvenir que vous aurez de cette scène sera le regard exorbité de cette pauvre fille, faisant ce qu’elle peut pour vous avertir du danger qui vous guète. Trop tard, la masse s’est abattue sur votre pauvre crane, et maintenant, c’est vous qui trônez sur ce fauteuil. Et alors que les crochets s’enfoncent dans vos chairs, vous sentez la terreur perler de vos aisselles…L’urine commence à inonder votre pantalon, et à souiller le peu de dignité qui vous restait. Félicitations, vous êtes tombé entre les mains d’un psychopathe rural qui ne souhaite qu’une seule chose : vous faire souffrir, vous faire encore souffrir, jusqu’à votre dernier râle. Pas cool, mais en même temps, il vous suffisait de vous mêler de vos affaires.
Ce scénario, bien connu des amateurs de films d’horreur et autres démonstrations torture porn s’applique aussi au nouvel EP des américains de MUTILATRED. Leur première trace discographique remonte à 2014, et la publication d’une démo, avant un premier LP un an plus tard, Dissecting Your Future. Originaire de Toledo, dans l’Ohio, ce quatuor (Eli Fakes – basse, Clay Lowe – batterie, Patrick Meyers – guitare, Patrick McDonagh – guitare/chant) est ce qu’on pourrait appeler un archétype de Brutal Death band à l’ancienne, encore fasciné par les exactions de CANNIBAL CORPSE, SUFFOCATION, IMMOLATION, voire MORTICIAN dans une version plus analogique et viscérale. Dieu sait si je suis hermétique au style depuis les premières percées des fondateurs du style, mais je sais encore reconnaitre de bons et passionnés musiciens lorsque j’en croise. Et ces quatre-là en sont, sans aucun doute, les six bas morceaux de ce nouvel EP en étant autant de preuves irréfutables. Maniant la brutalité comme Jason la machette ou Leatherface la tronçonneuse, MUTILATRED fait partie de ces groupes qui ne cherchent pas à révolutionner un style, mais bien à le tirer vers le haut et le sauver du marasme. C’est ainsi que toutes les figures les plus imposées du genre se retrouvent transcendées ici, des vocaux gravissimes et limite intelligibles jusqu’à cette rythmique infatigable au son si vintage (palme d’or à la batterie, qui sonne vraiment comme un baril de lessive recyclé par Lars Ulrich), en passant évidemment par ces riffs plus gras qu’une couenne de porc suintant de tous ses poils. Parfaitement rodé, le répertoire du quartet est impitoyable, et leurs dernières exactions ne vous laissent aucune chance ni issue. Mais avec une ouverture aussi tonitruante et claire que « Fuck Everything », aucun doute ne planait sur les intentions de ces sauvages, qui sont finalement beaucoup plus sadiques qu’une simple assemblée de psychopathes.
Se partageant finalement le choix de la torture entre vitesse excessive et lourdeur oppressante, Ingested Filth est un petit concentré de pourriture Death bien faisandé, mais dégusté avec beaucoup d’appétit. Le genre de format court en bocal pas vraiment sous vide, qui pue un peu une fois ouvert, mais qui coule en gorge comme un ragoût parfaitement cuit. Rois du carpaccio servi sur nappage de sang, les MUTILATRED sont vraiment des orfèvres de la cuisine rustre sur le pouce, et des massacres de la trempe de « Snap Your Own Neck » sont de vrais petits plaisirs coupables qu’on avale sans aucun remord. Section rythmique capable, guitariste qui riffent plus vite que l’éclair mais qui ne crachent pas sur une ambiance glauque et lourde, arrangements épars mais bien choisis, le tableau est ignoble, mais réchauffe les plus bas instincts. Assez techniques dans leur approche, et avec de légers accents du MORBID ANGEL le plus occulte mélangé au SUFFOCATION le plus aplatissant (« Ingested Filth »), les instrumentistes s’en donnent à cœur joie dans ce ballet dansé en l’honneur de l’ultraviolence la plus crue, qui louvoie constamment entre vitesse déraisonnable en blasts et lourdeur moite en blanche. Evidemment, rien de nouveau dans le sous-sol de l’horreur, mais un titre aussi efficace et imposant que « Tortured » suffit à comprendre l’intérêt de la chose et se découvrir des penchants masochistes sévères. Un EP qui exhale des doux relents de chair putréfiée dans une vieille cave de gros taré amateur de jeunes filles méchamment malmenées, mais un vrai délice pour tous les déséquilibrés qui aiment leur Death compact et légèrement trop fait.
Titres de l’album :
1. Fuck Everything
2. Snap Your Own Neck
3. Ingested Filth
4. Sifting Through Needles
5. Tortured
6. Scooping Out the Brains
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