Chez Alexandre Dumas, il y avait Portos, Athos et…d’Artagnan ? Oui certes, mais aussi ARAMIS, et je vous serai gré de ne pas l’oublier la prochaine fois. Tout le monde connaît les aventures de ces fines lames de la couronne, mais tout le monde ne connaît pas l’homologue US de ce cher ARAMIS. Alors que l’étroite moustiquaire, pardon, les trois mousquetaires étaient justement trois, et unis comme les trois doigts d’une main dépourvue d’auriculaire et de majeur, Nik Hayes est lui seul aux commandes de son épée, pour pourfendre le Metal le plus compromis par la génération old-school ou les maniaques de la déformation en crossover. Originaire de Dublin, non en Irlande mais bien en Californie, ce cher Nik est du genre homme à tout faire, guitariste, batteur, chanteur, ingénieur du son, programmateur, mixeur, four à micro-ondes et tire-bouchon, et nous propose après deux singles son premier EP, qui a l’envergure d’un véritable LP.
Evoluant dans un registre pluriel, le musicien américain nous offre donc une tranche de vie Death/Heavy/Thrash, sinuant selon son inspiration dans les couloirs de la violence, pour proposer l’un des premiers jets les plus frais de ce chaud mois de juin 2021. Impeccablement produit, impeccablement interprété, son Insignificant Memories laisse au contraire de son titre un souvenir assez marquant d’une musique jouée avec conviction, qui emprunte à tous les sous-genres quelques-uns de leurs tics les plus symptomatiques.
Outre ces compositions solides, on constate assez rapidement le très bon niveau du bonhomme à la guitare. Peu avare en riffs efficaces, mais aussi très généreux en soli précis et rapide, Nik fait honneur à sa solitude, et prouve qu’il n’a pas besoin de deux ou trois sidekicks pour s’en sortir. On pense à beaucoup de choses en écoutant sa musique, à pas mal de références, et pourtant au moment d’en citer une ou deux, la mémoire flanche justement, tant le bonhomme parvient facilement à brouiller les pistes du passé.
Excellent chanteur, Nik se distingue donc de la majorité de ces side-projects en exutoire qui la plupart du temps ne satisfont que l’ego de leur auteur. Chanteur capable, doté d’un timbre grave et d’un phrasé ferme, Nik nous offre des moments en mid tempo assez redoutables, à l’image de ce terrible « Pursuer », qui n’est pas sans évoquer un duo improbable entre PANTERA et MEGADETH.
Sans chercher l’originalité à tout prix, qu’il ne trouvera pas de toute façon, Nik via ARAMIS flatte les amateurs d’un Heavy vraiment corsé dans le sens de la toison. On apprécie cette dualité entre des riffs vraiment épais et des soli fluides, et cette pertinence dans la composition qui nous évite les idées les plus dispensables. Je ne vais évidemment pas vous vendre cet EP comme la révélation agressive de l’année, mais sa spontanéité, son professionnalisme et son propos ferme permettent quand même de le faire émerger de la production actuelle, ne serait-ce que par ce sens de l’à-propos qui sépare les riffs meurtriers des simples licks en gimmicks.
Presque axé sur un Heavy/Death aux ambitions palpables (« Nebulous », à la construction évolutive et aux mélodies prononcées et séduisantes), ARAMIS ne se contente donc pas du minimum de puissance, et nous entraine dans les dédales de l’extrême made in 90’s avec un flair indéniable. C’est d’ailleurs ce que prouve la seconde moitié de cet EP, et notamment son long final hypnotique de plus de sept minutes. Doté d’une intro sci-fi simple mais efficace, cet épilogue éponyme est la concrétisation d’efforts de composition notables, et l’affirmation du potentiel d’un musicien certes isolé, mais en très bonne compagnie avec lui-même.
Voix caverneuse, ambiance lourde et oppressante, le vocable Death est donc mis en avant, et cite la Suède, les Etats-Unis, mais aussi la France des SUP et MASSACRA, pour un best-of de tous les réflexes les plus dangereux du genre.
Bon équilibre trouvé entre l’envie de se démarquer et de faire encore ses preuves, Insignificant Memories est une excellente entame de carrière pour ARAMIS et son maître Nik Hayes, pour un EP conséquent, solide et convaincant. On n’en demande pas plus.
Titres de l’album:
01. Arrogance Project
02. Pursuer
03. Nebulous
04. Born of Man
05. One Above All
06. Insignificant Memories
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