Ils auront mis le temps, comme disaient les supporters de l’équipe de France lors de la finale contre l’Italie en 2000. Oui car bien que formé en 2005, ce quatuor de Cascavel n’avait jusqu’à présent rien produit en dehors d’une démo en 2010, démo suivie d’une longue période de silence, enfin rompue en 2022 par un longue-durée. Et si jamais les HEADTHRASHERS disposent d’une fanbase locale solide, gageons qu’ils ont dû faire face à une impatience somme toute justifiée.
Alors, dix-sept ans pour un premier longue-durée, certes, mais est-ce pour autant que cet Insurreição justifie ce laps de temps totalement déraisonnable ? Oui et non, puisque les musiciens (Tony "Hell" - batterie, Vinicio "Banger" Schenato - guitare/chant, Ricardo - basse et Fernandinho - guitare) s’épanouissent dans un Thrash plutôt formel, assez corsé par moments, mais nostalgique à souhait et sans aucune prise de risques.
De là, j’aurais pu conserver cet album pour l’intégrer à une notule plus collégiale, puisque son contenu est prévisible au premier degré, mais enthousiaste. En fait, le jeu consiste surtout à deviner les influences des brésiliens, entre RATOS DE PORAO, TURBO, HOBBS’ ANGEL OF DEATH, un SEPULTURA moins sombre ou un OVERDOSE en forme, et de mélanger le tout pour obtenir ce délicat parfum de violence que l’on hume sur un titre aussi radical que « Guerra sem Fim ». Et si pour eux, la guerre est sans fin, elle est livrée contre le Thrash édulcoré ou trop propret que proposent souvent les DJ old-school traumatisés par la Bay-Area ou la Ruhr.
Du sud-américain donc pour ces inflexions vocales sauvages, mais l’Amérique du Nord pour cette précision dans les riffs et le tempo. Le meilleur des deux mondes donc pour du bestial poli, et un intérêt certain pour les OS les plus obscurs des années 80 et 90. Une cadence rapide mais raisonnable, un jeu fluide, quelques interventions mélodiques de bon aloi, pour une œuvre qui se tient, sans chercher à passer le virage avant tout le monde.
On appréciera cette diversité de ton, entre morceaux courts et lapidaires et interventions plus longues et évolutives, et disons-le, « à climat », à l’image sonore de « Metal Voraz », dont l’appétit de riffs semble insatiable.
De là, à vous de faire le tri, bien que la brièveté de ce premier album empêche toute redite gênante. Le quatuor ose même se lancer dans l'exercice passéiste de l’instrumental, rejoignant METALLICA, DEATH ANGEL, DEATHROW au panthéon des artistes se passant momentanément de chant. D’autant que l’instrumental en question exhale d’un petit fumet ASSASSIN assez agréable, malgré son mid tempo assez sage.
Un tiers de brésilien, un tiers d’américain du nord, un tiers d’allemand, voici donc la recette des HEADTHRASHERS dévoilée sans mystère, mais avec envie, énergie, et l’honnêteté d’un groupe de série B qui sait pertinemment qu’il y sera toujours cantonné. N’en reste pas moins un épilogue fameux, déroulé de plus de six minutes et synthétique des tendances Thrash de ces trois dernières décennies, qui offre une sacrée plus-value au moment de refermer les portes de l’enfer brésilien.
Insurreição ne laissera pas grande trace dans l’histoire de l’extrême, mais est déjà une victoire pour les HEADTHRASHERS, après dix-sept ans d’existence. Il restera donc un témoignage de leur passage sur la scène, témoignage sympathique, mais évidemment très convenu.
Titres de l’album :
01. Prefácio
02. Perseguir e Aniquilar
03. Guerra sem Fim
04. Anti-fascista
05. Metal Voraz
06. Heavy Metal (Instrumental)
07. Insurreição
08. Câncer
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