Je me suis dit, lundi matin, juillet, temps variable, je vais commencer la semaine doucement histoire de ne pas cramer mes neurones disponibles sur sept jours roulant. Et j’ai justement remarqué que les italiens d’INDECENT EXCISION sortaient leur nouvel album, quasiment dix ans après Aberration, leur second long. Parfait me dis-je, puisque nos amis transalpins sont du genre calme et posé, et que leur musique est un modèle de laidback aussi cool qu’une Rickenbacker posée sur le siège arrière d’une décapotable. A côté d’une planche de surf. En Californie.
Mais nous ne sommes pas en Californie. Nous sommes à Bolzano, province du Tyrol du Sud, entourée de collines et de vignobles. Alors pour le surf on repassera. Et pour la Rickenbecker aussi. Les INDECENT EXCISION ne sont ni calmes ni posés, et encore moins laidback. Tant pis pour les neurones, je les dépense à crédit. On verra bien ce que ça donne samedi.
Ce quatuor de vrais méchants s’épanouit depuis la nuit des temps dans une violence outrancière que l’on nomme pour rester poli Brutal Death Metal. Deux albums plus un, une réputation à tenir, et un résultat qui ne surprendra personne. Le style étant assez réputé pour son statisme et son respect des dogmes, inutile d’attendre autre chose qu’une gigantesque bousculade faisant plusieurs dizaines de victimes, ou un tremblement de terre à 19 sur l’échelle de BC Richter. Toujours aussi primesautière, la musique de ces musiciens un tantinet bourrins est de celle qui filerait le sourire à un embaumeur qui vient de remplacer le liquide par de la sauce Worcestershire.
Into The Absurd est donc aussi absurde que son titre ne l’indique. Chaque titre contient assez de plans pour meubler un disque entier de Death classique, et le calcul breaks + cassures + fulgurances est évidemment complexe, pour peu que vous essayiez de calculer la dérivée de la fonction. Tout ceci est donc hautement prévisible, mais terriblement joyeux. Hannes Gamper (guitare), Matteo Bazzanella (chant), Giancarlo Mendo (basse) et Davide Farabegoli (batterie) s’y entendent comme personne pour transformer une journée banale en évènement international, et leur appétit de brutalité trouve son pinacle toutes les dix secondes, lorsqu’une idée géniale et bestiale gicle de nulle part.
Une partition dure à déchiffrer donc, et entièrement portée par un batteur en constante représentation, qui joue avec les triples croches comme Ed Gein avec les cadavres. Davide Farabegoli est donc le centre de l’attention, immédiatement suivi sur le podium par le chant porcin et vindicatif de Matteo Bazzanella, qui renvoie Chris Barnes à ses chères études de régurgitation.
Tiens voilà du bourrin. Visiblement, le paysage bucolique de ce Tyrol du Sud n’influence pas outre-mesure nos cousins malins, qui se laissent plutôt tenter par une cauchemardesque aventure dans une morgue décatie aux carreaux maculés de sang séché.
Mais…
…le bordel est évidemment agencé, bien rangé, et la sensation de folie qui émane du disque presque palpable dans l’air environnant. Aussi formel qu’un excellent album de Brutal Death peut l’être, Into The Absurd nous pulvérise la santé mentale à grands coups de blasts, de roulements de grosse caisse mécaniques, et de riffs prétextes qui sifflent plus qu’ils ne charcutent. Telle est la méthode, et son discours est toujours aussi clair. Aller plus loin, en coller plus, charger les mesures au maximum, sans se faire passer pour des élitistes de la technique, qui est quand même méchamment prononcée.
INDECENT EXCISION est en quelque sorte le parangon absolu de cette méthode de composition fouillée et soupesée, et reste l’un des représentants les plus habiles dans le classicisme de ce genre musical qui déteste l’imperfection et l’approximation.
Après, en étant honnête, pour un lundi matin, vous devriez pouvoir trouver plus abordable et moins énervé. Mais n’est-ce point plaisant d’entamer une semaine sur les chapeaux de roue avec des boyaux moisis qui dépassent de partout ?
Titres de l’album :
01. Hideous
02. Hallucination of Murder
03. Psychotic Urge to Dominate
04. Into the Absurd
05. Thy Befouled Flesh
06. Fragments of Sanity
07. Schlachtturmin 931
08. Transfigured Corpse Mutilation
09. Delirious Omnipotence
10. Ritualistic Execution
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