C’est l’histoire d’un mec, tombé dans le chaudron du Rock dès sa plus tendre enfance, fasciné par les années 80 et la scène Glam californienne, qui décide un jour de devenir musicien professionnel et d’enregistrer ses propres chansons. Guitariste, chanteur et compositeur, ce mec a déboulé comme une next big thing en studio avec un paquet de titres à capter, et s’est même retrouvé à bosser avec la légende Ron Nevison (THE WHO, LED ZEPPELIN, BAD COMPANY, STARSHIP, HEART, KISS, OZZY, EUROPE, DAMN YANKEES). Ce petit mec de vingt-deux ans, c’est Eddie LEE, un genre de personnage de série à la Stranger Things, qui sort de nulle part et devient rapidement attachant dans son costume de second rôle, et en tout cas, beaucoup plus sincère que nombre de groupes plus établis que lui.
Alors évidemment, les hommages aux eighties sont tellement nombreux depuis vingt ans qu’on ne se laisse plus surprendre par la touche vintage, mais je ne peux m’empêcher de penser que ce deuxième album de LEE a ce tout petit plus que les autres n’ont pas : cette naïveté, cette sincérité, qui permettent de se détacher de la masse, sans devoir montrer patte blanche au niveau de l’originalité. Mais autant le dire, la musique présentée sur cet Invasion est très classique, plutôt cool, sentant de loin les soaps californiens d’il y a trente ans et plus, et incitant à ouvrir ses portes pour essayer de faire la fête ou à prendre sa Nissan pour cramer du bitume en bonne compagnie.
Evidemment, avec un titre pareil, et un guitariste compositeur aux commandes, on ne peut s’empêcher de penser à Vinnie VINCENT et son Invasion. Mais les deux hommes n’ont que deux choses en commun : ils composent et jouent de la guitare. Là où Vinnie prônait l’exubérance et le cocky à outrance, Eddie LEE se veut le chantre du cool, du mid tempo, et son chant, assez passe-partout ne peut guère rivaliser avec les plus grands hurleurs du cru.
Musicalement, l’homme se situe quelque part dans la galaxie du Hard-Rock de la seconde moitié des années 80, coincé entre BON JOVI et Bryan ADAMS. Entre Rock et Hard-Rock donc, avec en étendard publicitaire, un gigantesque calicot vantant les mérites de refrains catchy et de soli flashy.
Mettons donc les choses au point. Aussi frais soit ce disque, il se situe dans une moyenne honnête de nostalgie, la faute à un son un peu trop rêche, et à des riffs un peu trop passe-partout. Il semblerait que le jeune homme se soit donné pour mission de recopier mot pour mot les récitations Sleaze et FM de l’époque, sans tenter de tirer son épingle du jeu en insufflant sa propre personnalité à ses morceaux. Alors bien sûr, le tout se déguste sur le pouce, sans faire d’effort particulier, mais ce qu’Eddie a gagné en spontanéité, il n’a perdu en qualité et en culot.
La scène Glam et Hard de l’époque voulait transformer la Californie en club géant, blindé de créatures divines, et dont la sono crachait un barouf du tonnerre à réveiller les Dieux anciens. On ne retrouve pas cette énergie ici, ni cette débauche hédoniste, et l’album prend de faux airs de démo améliorée pour démarcher les labels, ce que le son de cette batterie qui n’en est peut-être pas une accentue encore plus.
Niveau solo, l’homme est loin des références de l’époque, loin d’un Lynch, d’un Michael Angelo Batio, et se contente d’interventions polies, mais désespérément raisonnables. Le tout mijote donc à basse température pour ne pas brûler, et c’est bien ce qu’on reproche à cet album qui manque de fougue. Plus travaillées, jouées par un vrai groupe, certaines chansons auraient pu passer la rampe et ne pas forcément ressembler à des inédits de Bryan ADAMS ou de John MELLENCAMP, comme ce plutôt sympathique « Love Comes Knockin’ », qui entre les mains d’ENUFF Z’NUFF serait devenu un classique Hard-Pop incontournable.
La recette a donc ses limites rapidement atteintes, et « Out For Blood » de sonner comme une reprise d’un classique par un orchestre de mariage. Dommage, d’autant qu’en mode intimiste, l’homme s’en tire plutôt pas mal, sa voix s’accordant beaucoup mieux de lumières tamisées (« Wasting My Time »).
N’enfonçons pas le clou, mais la linéarité du programme finit par avoir raison de notre patience, tant les titres peinent à décoller pour finalement rester sur le tarmac. Peu d’exceptions à cette règle, un manque cruel de dynamique, des influences par trop évidentes (la discographie d’HANOÏ ROCKS n’a pas du tomber loin de son berceau), pour un résultat somme toute moyen, pas mauvais, mais pas non plus inoubliable, loin s’en faut.
Plutôt terrasse de bar en été que le Cathouse un vendredi soir si vous voyez ce que je veux dire.
Titres de l'album :
01. Hot On Your Tail
02. Right Now
03. Whiskey Summer Blues
04. Wired For Love
05. Out For Blood
06. Love Comes Knockin’
07. Wasting My Time
08. Nothin’ But Trouble
09. Dirty Groove
10. Can You Feel My Love
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