Huit ans de carrière, quatre albums, ça commence à devenir méchamment sérieux pour les florentins de RAWNESS OBSOLETE, dont le nom trahit les convictions : jouer un Black Metal classique, âpre, dur, et sans aucun compromis. Et trois ans après le sévère Il Cantico della Morte, le trio infernal revient avec un nouveau longue-durée dans la hotte enflammée pour nous tacler sévère sur fond d’apocalypse sèche.
Invectiva In Omnia confirme donc la bonne santé productive et créative de Malebranche (basse), Tyrsenos (guitare) et Hellbanno (chant), et nous entraîne sur la piste d’une musique certes très violente, mais non dénuée de nuances plus ou moins mélodiques. Enregistré, édité mixé et masterisé au studio Audiovolt de Florence, ce nouveau-né a un langage plutôt cru, et une syntaxe musicale assez rétrograde. Mais loin d’un simple exercice vintage ce nouvel album se veut convergence des genres, nous entraînant parfois sur la piste du Folk, comme si le Raw Black des années 2000 se mettait à la colle avec les pères fondateurs Viking sans vraiment adopter leur culture.
En découlent des morceaux faussement simples, mais réellement riches. Entre deux riffs classiques, la voix infâme d’Hellbanno débite ses textes avec une gravité indéniable, et le tout s’apparente à une course en avant ou en profondeur, à la recherche des idoles païennes d’antan. Une puissance Metal pour une énergie quasiment Punk, voici donc la recette d’une œuvre qui parlera à tous les passionnés, et qui pourrait même convertir quelques athées.
Entrecoupées de samples, les pistes remplissent leur office, entre deux cris de feedback et une entame plus lourde que la moyenne. On patauge parfois dans le marigot d’une fosse commune à ciel ouvert, remplie d’ossements et de chaux séchée, image parfaitement restituée par une batterie au son délicieusement analogique. « Pars Destruens » est l’illustration parfaite de cette comparaison, avec sa double grosse caisse qui fait trembler le béton, et son riff acide de saison. Formel tout en étant singulier, la performance n’est pas anodine, et RAWNESS OBSOLETE démontre que sa cruauté n’a rien d’obsolète, et qu’elle sait rester en prise avec les tendances de son époque.
Entre la démo professionnelle et l’effort enregistré sur du matériel de fortune, Invectiva In Omnia explore toutes les possibilités, et se montre très mature. Après trois albums impeccables, et un début de carrière entamé sous d’autres auspices, RAWNESS OBSOLETE a trouvé sa formule, et l’applique pour mettre en forme des idées cruelles, aggravées par une production rêche, qui gratte les tympans comme un drap neuf trop épais.
Le chant en italien natal transforme en opéra sauvage et maudit cette longue litanie de cris et de fureur, et bien qu’homogène, ce nouvel album montre des signes de versatilité, changeant d’ambiance comme de haine, pour imposer un point de vue cru, mais réaliste.
Les titres les plus bruyants sont aussi les plus intenses, à l’image de « Ad Nauseam » qui peut en effet donner la nausée de ses fills répétitifs et de ses riffs qui écorchent, mais le groove presque Rock n’Black, les bases thrashy et la liberté de ton permettent de garder son souffle et d’appréhender la réalité d’une inspiration multiple.
En optant pour la concision, entre la brièveté choc et la longueur traumatisante, RAWNESS OBSOLETE a fait le bon choix, d’autant que le tracklisting d’Invectiva In Omnia ose à intervalles réguliers des atmosphères déliquescentes, entre BATHORY, DARKTHRONE et l’IMMORTAL des débuts (« Invectiva In Omnia »). Et si les plus pointilleux argueront d’une régularité rythmique chancelante, les amateurs de sincérité et d’honnêteté instrumentale salueront la franchise d’un groupe qui ne cherche pas la perfection, et même loin de là.
Sans incarner la nouvelle vague de BM italien, les RAWNESS OBSOLETE surnagent avec aisance dans l’underground, avec le sentiment rassurant du travail bien fait. Et si l’artwork de la pochette semble orienter vers un Heavy Metal d’obédience classique, la musique elle s’abandonne dans les travers d’un Metal noir très sombre, mais acceptant la lumière filtrée et bien tamisée.
Un bon disque, sans conteste possible, pas franchement audacieux, mais qui exhale d’effluves du passé sans en copier les fragrances à la note faisandée près.
Titres de l’album :
01. Suum Quique Tribuere
02. Reietti
03. Disgusto
04. Il Rombo del Cannone
05. Pars Destruens
06. Ad Nauseam
07. Invectiva In Omnia
08. Evemerismo
09. A Chi Osa
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