Encore un nouveau-venu sur la scène Thrash old-school, un quatuor aux dents taillées en pointe et à l’appétit féroce, qui en 2022 nous offre sans détour son premier album. Sans passer par la case démo ou EP ni toucher les francs 20.000, les INVOKER invoquent donc le succès vintage via huit titres bien troussés, évidemment sous influence, mais suffisamment charnus pour être dégustés au barbecue auditif.
Né à Medellin, ce groupe cherche donc la reconnaissance classique et formelle, en lâchant bien agencés un paquet de riffs performants, rappelant au gré des humeurs EXODUS, FORBIDDEN, DEATH ANGEL, et pas mal d’autres cadors de la scène légendaire des années 1987/1990. Le tout étant très fluide et interprété comme à la parade, cet Invoking The Evil passe crème dans la platine, et laisse une sensation de plénitude Thrash très agréable, bien qu’évidemment convenu comme un clin d’œil de Gary Holt à la foule.
Accueillons donc comme il se doit Chretien Monsalve (basse), Miguel Sierra “Metal Hammer” (batterie), Esteban Muñoz "Night Crawler" (guitare) et Carlos Lopez "Crusader" (chant), des musiciens au potentiel technique affuté, et au sens de la composition affirmé. Mais des musiciens qui assument aussi leurs références, et qui citent dans leur bio les inévitables EXODUS, SODOM, KREATOR, SLAYER et DESTRUCTION, mais aussi beaucoup d’autres implicitement. Le meilleur des Etats-Unis et de l’Allemagne donc, pour un combat de titans qui n’ont pas les chevilles fragiles, et qui portent des coups aussi fatals qu’ils ne cavalent comme des guépards en chasse.
Entre mid enfoncé et vélocité soulignée, ce premier album ose un équilibre très stable, et le seul « Amen » suffit à justifier l’écoute de ce premier pamphlet. A cette occasion, le quatuor sort ses armes les plus létales, tire tout azimut, utilise la puissance brute de KREATOR qu’il distille de la fluidité si chère à la Bay-Area, pour produire une machine de guerre terriblement performante. On notera évidemment le talent d’un guitariste qui n’a pas les riffs dans ses baskets, mais aussi les harangues convaincantes d’un chanteur au timbre subtilement éraillé, et à la diction anglaise parfaite. Ajoutez à ça une section rythmique inépuisable, et vous tenez le groupe le plus en forme du moment dans le créneau du revival Thrash.
Revival Thrash, l’expression qui fait craindre une énième resucée plus ou moins habile. Et sans vraiment totalement se détacher de la concurrence en photocopie, les colombiens parviennent quand même à pointer du manche leur propre identité, construite sur les enseignements de professeurs célèbres. La qualité du groupe est d’être à l’aise en toute circonstance, et surtout, à utiliser le mid tempo comme une arme fatale. Ainsi, l’aplatissant « Demon Parasite » provoquera un headbanging inévitable chez les thrasheur les mieux peignés, avec son lick redondant comme du FORBIDDEN/MORTAL SIN, et « The Empty Land of God » ne manquera pas de faire bouger les petons des rejetons les plus grognon, avec cette double grosse caisse ludique et cette mélodie en filigrane qui s’incruste dans le crane comme une lobotomie du SEPULTURA le plus modéré.
Alors, sud-américains évidemment, de par leurs origines mais aussi ce groove incroyable insufflé à une musique brutale, mais nord-américains par l’affiliation immédiate, INVOKER propose le meilleur des deux mondes, et réussit la gageure de signer un premier album quasi parfait sur tous les niveaux de jeu. Accélérant toujours au bon moment en se fiant à un feeling à boussole, pondant des hymnes pusillanimes avec une facilité déconcertante (« Reanimator », jolie leçon de syncopes qui pourrait intéresser l’EXODUS le plus radical), le groupe trouve toujours le plan parfait au moment opportun, et donne une belle gifle à toutes les feignasses old-school se satisfaisant très bien d’une simple copie à peine rectifiée 2K.
En sus d’être efficace, les colombiens montrent aussi des signes patents d’ambition, et se paient une sortie de piste en grandes pompes, via l’épilogue « Harvesting Souls », mid tempo surpuissant strié de mélodies vocales déviantes et de montées dans les tours raisonnables, mais effectives.
Un premier album qui marque, et une entame de carrière qui se remarque. Je ne sais pas si les INVOKER ont invoqué le démon de la chance avant d’enregistrer cet album, mais leur flair leur permet d’entrevoir un avenir plus que clément sans avoir à vendre leur âme.
Titres de l’album :
01. Invoking The Evil
02. The Empty Land of God
03. Amen
04. The Color of Shadows
05. Demon Parasite
06. Reanimator
07. Seventh Circle
08. Harvesting Souls
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