La Grèce est la nouvelle Allemagne. Les groupes de pur Heavy Metal y poussent comme des aubergines pour la moussaka, et si la vie y est économiquement assez difficile, elle est artistiquement très riche. Nation fière et conquérante, la Grèce nous envoie encore aujourd’hui ses plus fidèles chevaliers, entièrement dévoués à une seule et unique cause : défendre celle du Metal de tous leurs becs et ongles, épées, dagues et autres lames affutées. 2024, nouvelle naissance, celle du power-trio ARYSITHIAN BLADE, qui ne manque pas d’imagination. Un premier album sobre au métrage raisonnable pour une collaboration tripartite équilibrée. Un projet sorti de nulle part, mais bien concret : Iriath, ou la célébration d’un Hard-Rock puissant et noble, gorgé de mélodies.
Trio venu de tous les horizons, avec des implications au sein de groupes comme AFTERIMAGE, PROTEAN SHIELD, ASTRAL DNA, WASTEFALL, RITUAL OF THE BLACK SUN, DECEMBERANCE, OCEAN'S EDGE, OMINOUS SKY, UNDERWATER MOON, SECRET ISLAND, ou REX MUNDI, ARYSITHIAN BLADE est une jolie surprise bien emballée prête à temps pour les fêtes de fin d’année. Les fans de Heavy classique seront donc aux angelots, et les autres, perméables à diverses influences pourront aussi trouver leur compte dans ces huit morceaux aussi variés que frais.
Un seul écueil, mais de taille. La voix de Chris Papadakis est très atypique, un peu nasillarde, et son phrasé dramatique tend l’exagération lyrique, alors que les compositions ne le réclament pas forcément. Si ce timbre vous sied, ou s’il ne vous dérange pas, la musique fera donc le gros du boulot, avec un instrumental solide et pour le moins coloré.
Mais avec un membre de WASTEFALL au casting, il était impossible de ne pas s’attendre à un beau cadeau. Yiannis Aktypis a pris en charge la guitare, les claviers et la programmation, laissant la basse aux bons soins de son collègue Petros Vasiliadis, qui la manie d’ailleurs avec beaucoup de dextérité et d’aisance. Subtilement ombragé par une tutelle MAIDEN prononcée, ARYSITHIAN BLADE résume les années pures et s’envole vers des paradis harmoniques voluptueux, osant l’épique concentré alors même que le genre exige de longues digressions. Sous le parrainage d’une NWOGHM qui fouille sur site pour trouver de nouveaux artefacts à mettre en lumière, le trio se contente donc de soigner une belle poignée de chansons, entre avant-hier et demain, en mettant l’accent sur des prestations techniques ne souffrant d’aucun reproche.
Légèrement maniéré à la QUEESNRYCHE, efficace et volontaire comme un SAVATAGE énergique, ARYSITHIAN BLADE sort l’épée de son fourreau et pourfend les dragons pour sauver la princesse dans un univers fantastique. Il faut évidemment être passionné par l’Heroic Fantasy pour s’intéresser aux textes, mais si d’aventure vous n’étiez pas réceptif aux aventures de chevaliers et aux dragons pourchassés, ne vous inquiétez pas. La musique se suffit à elle-même.
Assez proche de ce que nos NEMEDIAN CHRONICLES ont pu proposer sur leur premier album, Iriath célèbre les mélodies Folk, l’alternance entre fougue et attentisme, et l’enchaînement d’idées simples, mais extrêmement bien placées. « Temples of Obsidian Moonlight » ose même l’acoustique ciselée, à la manière d’un repos du guerrier médiéval avant la bataille. Cordes pincées avec délicatesse, chant qui baisse de quelques octaves, pour une transition subtile aux harmonies graciles.
Mais l’ADN du groupe reste ancré dans une chaîne classique. Et « Arysithian Blade » le fait savoir avec beaucoup d’emphase, restant sur les rails d’un Heavy Metal eighties fort et fier, mixant HELLOWEEN et BLIND GUARDIAN avec une belle assurance. Ce trio est décidément très impliqué, et ce qui aurait pu n’être qu’un projet de plus s’avère groupe à part entière, qui peut prétendre à une belle carrière.
Nulle démonstration inutile, les grecs ne sont ni des fanfarons ni ce Tartarin de Tarascon que méprise tant notre cher président Macron. Ils ne sont que des musiciens passionnés par leur sujet, osant même tutoyer les cimes à l’occasion d’un « The Crystal of Eaaren Zynn » vraiment puissant, et symptomatique de cette école de pensée anglaise des années 1980/1982.
De fait, ce premier long est décidément trop court. Nous aurions préféré qu’il s’incruste un peu plus longtemps pour nous raconter ses histoires, puisque son don de narration est évident. Il se montre même envoutant sur le final « In the Name of Eseth », processionnel et sentencieux, et digne de figurer sur l’un des meilleurs MAIDEN de ces vingt dernières années.
ARYSITHIAN BLADE n’est guère émoussé, et semble très motivé. Une optique à la grecque que les amateurs savoureront dans l’intimité de leur chambre, la lame près du lit et l’armure bien polie. Et juste assez pour être honnête.
Titres de l’album:
01. Iriath
02. Riders of Nimir
03. Crescent of the Two Moons
04. Dragonsword
05. Temples of Obsidian Moonlight
06. Arysithian Blade
07. The Crystal of Eaaren Zynn
08. In the Name of Eseth
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
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Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
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Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
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Toute ma jeunesse.Mais franchement, je ne regrette pas cette période : Le nombre d'heures "perdues" à remplir des K7s et faire les pochettes bordel... ... ...
10/02/2025, 10:16
Um som genuíno e nostálgico.Eu olho para Um poema morto, com grande carisma, com a esperança de que a boa e velha desgraça dos anos 90 ainda respire. Abstract Existence, talvez, seja o &(...)
09/02/2025, 11:22
Je milite pour le retour de la k7 et les lecteurs cd dans les voitures . spotify et compagnie
09/02/2025, 10:28