Vingt-huit ans d’existence, seulement trois albums, et à chaque fois, des années de silence. On ne peut pas vraiment dire que les australiens de NAZXUL caressent leurs fans dans le sens du poil, puisque entre Totem, le premier LP et Iconoclast, le second s’étaient écoulées quatorze années, alors que douze séparent cet Irkalla de son prédécesseur. Alors que les acteurs underground empilent les créations comme des verres à pied sur la table d’une réception, les australiens jouent l’économie, et s’excusent de l’instabilité de leur line-up. L’excuse est certes recevable, mais un peu facile, et si le trio d’origine n’a jamais changé (Wraith - basse/guitare/claviers, Lachlan Mitchell - claviers/guitare, et Dalibor Backović - chant/basse, parti plusieurs fois, mais revenu systématiquement), ses partenaires ont quant à eux effectué une sacrée valse. Mais depuis 2010, la donne semble avoir changé, puisque le batteur Yonn McLaughlin (BURDEN MAN, CRONE, DAMARILL, HORRISONOUS, ILLIMITABLE DOLOR, PESTILENTIAL SHADOWS, TEMPLE NIGHTSIDE, THE SLOW DEATH, ROOKWOOD, ex-BACKYARD MORTUARY, ex-AUTOKANNON) et le chanteur/guitariste Luke Mills (DROWNING THE LIGHT, PESTILENTIAL SHADOWS, RIFT, ROOKWOOD, ex-ANWARIAD, ex-SECRATAIN, ex-AGAILIAREPT, ex-KINSTRIFE & BLOOD, ex-ZAEBROS, ex-MALICE, ex-BAAL GADRIAL) entourent les trois compères depuis plus d’une décennie.
Alors, il est certain que NAZXUL n’a pas eu de chance, puisque nombre des tournées que le combo aurait dû effectuer se sont vues annulées à la dernière minute par les têtes d’affiche. Il était alors assez difficile de faire la promotion d‘albums sans les défendre sur la route, ce qui a conduit l’entité à rester dans un anonymat fort peu mérité. Qu’attendre dès lors d’un album attendu depuis douze ans, et qui s’arrête pile au-dessus de la demi-heure réglementaire ? Beaucoup de choses, puisque Iconoclast semblait proposer de nouvelles pistes, et prolonger le travail entrepris en 1995 sur le légendaire Totem.
Sauf qu’une fois encore, le combo de Sydney a décidé de surprendre sa fanbase en retournant vers ses racines, et en proposant une œuvre qui aurait pu servir de suite à leur premier longue-durée. Et bien que le quintet ait proposé quelques témoignages depuis son absence en format album (un split et un EP, mais la même année…en 2010 !), nous le retrouvons tel que nous l’avions quitté dans les nineties, jouant un Black Metal sans concession, épais, aux proportions emphatiques et épiques, et sombre comme un réveil de Ray Charles. Mais cette absence de surprise ne cache pas le fait que cet Irkalla est une réussite totale, et une reprise de contact très efficace et légèrement morbide sur les bords. Avec seulement quatre nouveaux morceaux, NAZXUL n’a pas été très généreux, mais délivre une partition impeccable et finement rédigée. Nous retrouvons donc tout ce qui a toujours fait le charme occulte de ce groupe, ces riffs prétextes, linéaires, cette voix d’outre-tombe, ces claviers envahissants servant à imposer des contextes plutôt oniriques, et ces cassures Heavy permettant d’allumer une torche pour y voir au milieu d’une épaisse pénombre.
Très formel, ce troisième album en négocie le virage avec beaucoup d‘intelligence. Au lieu de laisser s’exprimer leur créativité de façon débridée, les musiciens ont préféré la concentrer sur des morceaux forts et impressionnants. Et si la nouvelle aventure commence avec le plutôt raisonnable et prévisible « Divine Death », le long et tortueux « Rising Storm » a tôt fait de nous ramener sur la piste de « Eternum », le final épique du séminal Totem. Même envie de grandeur, même propension à laisser des thèmes classiques s’éterniser, même façon de contrôler la violence sans l’édulcorer, le Black des australiens est toujours aussi traditionaliste, mais fait montre d’une efficacité cryptique assez incroyable.
Les arrangements sont sobres, mais présents. Le chant, toujours aussi invocatoire est ferme, et la rythmique toujours aussi efficace dans le soutien des blasts comme dans l’imposition d’un mid tempo pesant et éprouvant. Les claviers, omniprésents, ne jouent pas le cheap et parviennent à rappeler la Hammer, et c’est encore une fois ce don pour instaurer des atmosphères étranges qui permet à NAZXUL de se distinguer de la masse, même si « Inferno », en interlude à la BATHORY, reprend contact avec la réalité crue des premiers pas du BM des eighties.
Heureusement, cet interlude assez agréable n’est qu’une simple transition vers le final homérique et diabolique de « Stygian », qui encore une fois joue avec le chrono pour juxtaposer les approches et rendre la musique du quintet encore plus obscure. Il ne faut pas chercher la petite bête en écoutant ce troisième album, ni s’attendre à une Epiphanie vous irradiant de ténèbres. Irkalla est dense, mais simple, facile d’accès mais intense, et recèle en ses sillons numériques une bonne part de mysticisme qui nous immerge dans un monde assez terrifiant, que les breaks silencieux de « Stygian » dévoilent avec beaucoup de malice. Nous aurions pu nous attendre à plus, ou à autre chose, mais avec ce troisième album, NAZXUL réussit son pari, et revient au-devant de l’actualité avec beaucoup de sincérité et d’intelligence. Et bien qu’Irkalla soit moitié moins long que n’importe quel autre album du groupe, bien qu’il ne présente aucune percée, il n’en reste pas moins un troisième chapitre essentiel de cette saga qu’on aimerait plus régulière.
Titres de l’album:
01. Divine Death
02. Rising Storm
03. Inferno
04. Stygian
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