Evacuons immédiatement les ragots pour nous concentrer sur la musique, oui, BASTARDANE est bien le groupe de Castor Virgil Hetfield, 21 ans, fils de James « yeah » Hetfield. Oui, BASTARDANE est un groupe de Hard-Rock, mais très éloigné de tout ce qu’a pu produire papa depuis ses débuts. Et non, papa Hetfield n’est pour rien dans cette affaire, même si sa personnalité, son métier et l’éducation musicale qu’il a pu prodiguer au fiston ont certainement pesé dans la balance du destin. Mais après tout, les « fils de » se débrouillent très bien tout seuls comme l’engeance double de Lars « fuck the click » Ulrich dans TAIPEI HOUSTON…Nous avons donc réglé le cas de la parenté célèbre, concentrons-nous maintenant sur ce premier album, qui évidemment intrigue pas mal de monde, et qui finalement, mérite amplement cette curiosité, mais pour des raisons plus artistiques que voyeuristes.
Je le mentionnais plus en amont, aucune ressemblance entre le fils et le père musicalement parlant, même si quelques potes de James ont dû laisser des traces dans la passion de Castor. Loin du Heavy Metal, Thrash et extensions de la Bay-Area, le Hard-Rock proposé par le trio, complété du chanteur/bassiste Jake Dallas et du guitariste Ethan Sirotzki, trouverait plutôt ses racines dans le sud des Etats-Unis, du côté de la Louisiane, de la Nouvelle-Orléans, et de groupes comme KYUSS, DOWN, et CORROSION OF CONFORMITY. Du gros Hard à la sudiste, mais pas versant LYNYRD, et constellé de lourdeurs héritées du SAB’, soit la recette parfaite des amoureux des marais et des caisses de bière enfumées par les joints.
En totale autoproduction, Is This Rage entre en pleine ironie de son propre titre, puisque sa musique est plutôt du genre peinard, tranquille, allongé sur le capot d’un pick-up à la fin d’une journée. Avec ses influences évidentes, et son parfum délicatement seventies trempé dans la sueur des nineties, Is This Rage est donc une rage très contrôlée, à l’image de celle de Pepper Keenan lorsqu’il chantait les classiques de Blind ou Deliverance. Et à la rigueur, un mix impromptu entre le COC et DOWN durant une soirée célébrant la fin de la saison de chasse serait la plus parfaite illustration pour ces chansons simples, efficaces, mais dégoulinantes de feeling.
Trois jeunes musiciens parfaitement en place, et une entrée en matière pour le moins trompeuse utilisant un mid tempo lâché par la suite, voilà de quoi intriguer et donner envie de se plonger sans cet univers aux décors très crédibles. De fait, ne vous fiez pas trop à « Above All » pour juger du concept musical développé par BASTARDANE, le reste du répertoire étant beaucoup plus connoté et marqué par les référencés précitées.
Autre incongruité du tracklisting au demeurant, l’instrumental « Revolt », qui lui au contraire fait les yeux doux au passé de papa Hetfield, avec ses riffs purement METALLICA et ses allusions directes à l’époque glorieuse des METS entre Ride The Lightning et Master of Puppets. Même la basse de Jake Dallas singe les tics de la légende Cliff Burton, avec ses graves ronds et purement Rock, et la fête est donc plus folle, l’espace de quelques minutes.
Et loin de nuire à la cohérence de l’œuvre, ces quelques fausses pistes renforcent le sentiment de plaisir simple qui se dégage de cet album, qui n’a d’autre ambition que de faire plaisir aux fans éventuels via le plaisir éprouvé par ses propres créateurs. On sent que les trois potes se sont véritablement éclatés à enregistrer ce disque, qui transpire la passion et la variété de ton. Et si « Chum » représente à n’en point douter l’image la plus fidèle qui puisse illustrer le groupe, avec sa rythmique traînante et sa voix bluesy (qui d’ailleurs pourrait se concevoir comme celle de l’enfant illégitime des amours musicales entre Phil Anselmo et Pepper Keenan), chaque titre est un indice sur la volonté de BASTARDANE de ne pas se laisser enfermer dans une petite case.
Alors, on apprécie grandement la classe nonchalante de « Let The Wasted Die », hit qui aurait pu figurer sur le mythique Nola, mais aussi la puissance dévastatrice type ouragan du long et pulsé « The Cavalier ». Et de fil en aiguille, de titre en titre, d’ambiance en ambiance, on se prend d’affection pour ce premier jet très propre, très bien recopié, qui ne laisse aucune faute ni tâche sur la feuille. D’ailleurs, la conclusion est d’une beauté rare, avec cet interlude mélodique magique « Ad Infinitum » qui trouve un formidable écho en « Faint-Hearted Soul » et sa mélodie pastorale douce-amère.
De l’excellent travail pour un Southern Hard de grande classe, ni Sludge ni Doom, pas vraiment Stoner, mais gorgé de feeling et de sincérité. De quoi se forger une identité forte dans le milieu, en faisant rapidement oublier qu’on est le « fils de ». Et puis après tout, un batteur est rarement frontman, alors gardez vos oreilles braquées sur ces trois musiciens, qui nous promettent des lendemains chauds, ensoleillés et moites de Heavy Blues.
Titres de l’album:
01. Above All
02. Praise No Bliss
03. Gaslight
04. Chum
05. Revolt
06. Let The Wasted Die
07. Imposter
08. The Cavalier
09. Ad Infinitum
10. Faint-Hearted Soul
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