Vendu comme une simple démo sur un site, il semblerait que ce premier long éponyme des américains d’IT LIVES soit un véritable album, et non une simple maquette de luxe. Mais l’un dans l’autre, quelle importance, puisque la musique proposée par ce quintet furieux est d’une qualité indéniable et d’une puissance phénoménale. Fondé en 2018 à Pittsburgh, IT LIVES fait partie de ces groupes qui agitent l’underground, et qui se trouvent toujours une bonne place au chaud dans les webzines, sites spécialisés et autres bouche-à-oreille positifs. Ce qui est tout à fait logique au regard de ce répertoire fabuleux, musclé comme un adepte de fonte, mais nuancé comme tout bon groupe de Heavy se doit d’être.
Il est d’ailleurs étonnant de les retrouver sous la bannière Death/Groove sur le site de référence The Metal Archives. Ces morceaux n’ont en effet aucun lien avec le Death mais sont très attachés à un Heavy Metal classique, fort en tympans, celui-là même que les USA exportaient à tour de bras dans les années 80.
Chad Baker (basse), Chris Kinney (batterie), Codi Newkirk & Jay Ruetschi (guitares) et Boa Mitnik (chant) nous proposent donc après leur premier EP éponyme une relecture augmentée de leurs gospels, puisqu’on retrouve les trois titres d’It Bites, carte de visite distribuée en 2019, et aujourd’hui transformée en CV complet. Du coup, la sempiternelle question du chaland au pêcheur qui n’a rien demandé : ça mord ? Oui, et pas qu’un peu, mais le poisson se défend et en se laisse pas berner par un pauvre asticot mort au bout d’un hameçon.
Soyons clair, si vous aimez des références comme TESTAMENT, OMEN, METAL CHURCH, PRIMAL FEAR, LAAZ ROCKIT, METALLICA, et autres icones 80’s, alors vous adorerez ce premier album qui s’enivre de formalisme pour mieux le restituer en nectar personnel, léger en bouche, mais corsé en foie. Alors que l’affaire paraît simple au prime abord, IT LIVES prouve qu’il a plus d’un tour et demi dans son flight-case, et ose nous servir en plein milieu d’album un morceau aussi pur que cristallin comme « Communion », loin des blue-songs de rigueur et autres accalmies acoustiques de rigueur.
Ce titre, étonnamment pur, démontre que le quintet américain n’est pas comme les autres, et qu’il a des ambitions non négligeables. Alors évidemment, avant d’en arriver là, il faut d’abord encaisser une bonne partie du répertoire vintage, avec en tête de gondole l’explosion AZT de « Among the Shadows », qui après une courte intro au piano lâche les watts pour se rapprocher d’un Power Metal très mélodique, mais méchamment carré des épaules. Rythmique épaisse et percussive, guitares toutes cordes aiguisées, et chant rauque mais lyrique, les armes sont conventionnelles, mais la façon de les utiliser très effective. On pense à un doppelgänger plus méchant d’ANNIHILATOR, mais aussi à un JUDAS PRIEST dopé aux amphétamines, et, somme toute, à un revival Heavy sincère et vraiment convaincant.
Et finalement, on se satisfait amplement de cette relecture moderne de partitions anciennes. D’autant plus que le groupe survole les débats avec une facilité déconcertante, maniant le Heavy comme un ACCEPT dopé aux écoutes de FIGHT (« Eyes of the Death March »), osant l’accélération musclée à la Power Metal échevelé (« Wolfmoon »), les riffs syncopés pour rester dans l’air du temps (« 13 »), avant de nous entraîner dans une suite complexe et atmosphérique aux relents Folk et aux mélodies anciennes (« Blairsville Witch »). Comme vous le constatez, à la croisée des chemins entre BLIND GUARDIAN, SAVATAGE, le ONSLAUGHT période Steve Grimmett (décédé hier, RIP), et une vision toute personnelle du Heavy du PRIEST des nineties, It Lives vit, respire, se meut, et s’insinue en vous comme un virus délicieusement vicieux.
Certes, tout n’est pas parfait, et de temps à autres l’originalité fait cruellement défaut (« Sycophants Demise », qui reprend encore tièdes des plans déjà servis bouillants), mais l’ensemble est d’une qualité quasiment sans failles, avec un subtil mélange de douceur impromptue et d’accélérations dentues. L’amateur de sensibilité louera la caresse de « Crucifixion Crown », tandis que les plus nostalgiques salueront la reprise étrange du classique « Slave to the Grind » de SKIDROW, groupe relativement peu salué.
Notons pour être exhaustif que la performance vocale de Boa Mitnik reste exceptionnelle, avec une puissance incroyable et un vibrato lyrique très assuré, et que ce premier album a tout d’un grand. Et en imaginant l’impact de ces morceaux sur scène, on sent déjà la sueur perler sur son front.
Titres de l’album :
01. Among the Shadows
02. Eyes of the Death March
03. Wolfmoon
04. 13
05. Blairsville Witch
06. Communion
07. Sycophants Demise
08. Crucifixion Crown
09. If I Should Die
10. Slave to the Grind
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