« Le sexe est une démangeaison dont on peut se soulager seul. L’amour est une démangeaison dans le dos, et il faut être deux ».
Alors, si d’aventure votre dos vous démangeait, ne craignez-rien. Tout ça ne résulte probablement pas d’une peine de cœur, mais tout simplement d’un manque de Rock, de vrai. Du couillu, qui place les guitares en avant, mais qui ne rechigne pas à nuancer la puissance de quelques sentiments plus modulés des années 80. Dans les années 80 justement, la scène Hard/Glam internationale était dominée par les américains, évidemment, les rois du style et les plus aptes à mixer le Hard et la Pop. En Angleterre, mis à part le géant DEF LEPPARD, on ne peut pas dire que les concessions radiophoniques étaient à la mode, et mis à part quelques pauvres représentants au potentiel très limité comme Lisa Dominique ou les très fardés WRATHCHILD, personne ne paraissait apte à défier les américains sur leur propre terrain. Les SHY, trop soft étaient disqualifiés d’office, mais en 2021, la donne et l’époque ont changés, et les anglais sont désormais plus armés pour ramener la nostalgie au premier plan des débats.
Ainsi, depuis 2017, nous pouvons compter sur l’appétit des MIDNITE CITY. Fondé par le frontman des TIGERTAILZ, Rob Wylde, le groupe a déjà produit eux longue-durée, Midnite City en 2017 et There Goes The Neighbourhood prônant des valeurs d’agressivité et de mélodies prononcées. Si leur premier effort était plutôt concerné par un Hard-Fm légèrement musclé, leur second chapitre avait redressé la barre et imposé le Hard dans les discussions. Et au moment d’aborder leur troisième album, les anglais ont donc opté pour le choix le plus raisonnable, celui d’un crossover malin entre leurs deux premiers tomes, en trouvant l’équilibre le plus parfait entre la virilité et le sentimentalisme. On le comprend assez rapidement, et trois titres suffisent à piger l’optique.
Bénéficiant toujours d’un mastering soigné aux petits oignons par la légende HAREM SCAREM Harry Hess, le quintet avance donc en terrain connu, sûr de son fait. Composé aujourd’hui de Rob Wylde au chant, Miles Meakin à la guitare, Josh Williams à la basse, Shawn Charvette aux claviers et Pete Newdeck à la batterie (mais aussi à la production), MIDNITE CITY met toutes les pendules à l’heure de minuit, et procède à un état des lieux assez exhaustif. Dix nouveaux morceaux qui se veulent synthèse du parcours antérieur, et une maturité qui fait plaisir à entendre, même si le groupe n’a rien perdu de sa fraîcheur et de sa morgue. Et il faut attendre « Fire Inside » pour que le romantisme puisse avoir la parole, après avoir encaissé les deux chocs frontaux et agressifs que sont « Crawlin' In the Dirt » et « Atomic ». Mais à partir de ce troisième morceau, le groupe trouve enfin son rythme de croisière, et joue le métissage Hard-Rock/AOR, pour le plus grand plaisir de ses fans qui apprécient ce mélange très bien dosé.
Rien de vraiment surprenant de la part des anglais, qui savent ce qu’ils veulent, mais une qualité constante, et une façon de défier les cadors avec beaucoup d‘aisance et les arguments de ses ambitions. Les chœurs sont une fois encore calqués sur le meilleur DEF LEP, tandis que les refrains ne sont pas sans rappeler l’école suédoise, et les W.E.T, WIG WAM, alors que les structures et l’ambiance générale nous rapprochent de nos propres BLACKRAIN.
Je n’affirme pas dans cette chronique que les anglais sont parvenus à un point de perfection, puisque quelques titre semblent encore servir de bouche-trous, malgré la durée raisonnable de l’album. Mais la qualité des hits permet d‘excuser ces rares passages à vide, spécialement lorsque la bande tire sur la chasse gardée des SLAUGHTER et BON JOVI via l’imparable « I Don’t Need Another Heartache », sorte de « You Give Love a Bad Name » contemporain. Et entre riffs touffus, chant gouailleur dans la grande tradition du Glam eighties (TIGERTAILZ oblige...) et mélodies imparables, Itch You Can't Scratch s’en sort donc avec plus que les honneurs, et nous sert encore bouillants des hymnes à la joie de vivre et de se souvenir d’un temps d’adolescence que personne n’a pu oublier, ni ranger au placard avec les vieux posters (« Blame It On Your Lovin' », et sa cowbell malicieuse).
La seconde partie de l’album, plus nuancée, ne marque pas le pas, mais tente d’adoucir les mœurs, avec des inserts plus romantiques, mais pas moins musclés. Ainsi, « They Only Come Out At Night » lâche un riff terriblement Heavy sur coulis de chant harmonieux, tandis que « Chance of A Lifetime » célèbre le bonheur et le soleil californiens des années 86/89.
Largement de quoi se déhancher, en demandant de l’aide à une jolie blonde pour vous gratter le dos. Vous pourrez même lui chanter à l’occasion une jolie balade comme « If It's Over » (même si le texte n’est pas franchement adapté à une première rencontre), avant de l’emmener sur un club du Strip pour y découvrir un jeune groupe aux dents longues (« Fall To Pieces »).
La version réservée au marché nippon que j’ai pu chroniquer réserve évidemment un bonus-track, et « Girls of Tokyo » est justement LA dédicace idéale à ce marché toujours friand de petites récompenses à sa fidélité. MIDNITE CITY prouve avec Itch You Can't Scratch que les démangeaisons les plus horripilantes peuvent être soulagées en musique, et que l’amour d’une musique bien faite peut soulever des montagnes pour accoucher de futurs classiques. Il est toujours minuit quelque part…
Titres de l’album:
01. Crawlin' In the Dirt
02. Atomic
03. Fire Inside
04. Darkest Before the Dawn
05. I Don’t Need Another Heartache
06. Blame It On Your Lovin'
07. They Only Come Out At Night
08. Chance of A Lifetime
09. If It's Over
10. Fall To Pieces
11. Girls of Tokyo
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