Petit, je me souviens de ces numéros 1 des Carpentier, et de leurs sempiternelles vedettes recyclées de semaine en semaine. Et des duos, Mirelle Mathieu/Gilbert Bécaud, Carlos/Sylvie Vartan, Eddy Mitchell/Michel Sardou, enfin bref, la fine fleur Dalida des seventies, le pot-pourri des hit-parades de Guy Lux, et la France des années 70 dans toute sa splendeur. Des paillettes, des couleurs, des chanteurs, des cols pelle à tarte, et une certaine idée de la fête et du luxe cathodique pour faire oublier l’usine et le centre commercial. On y retrouvait évidemment avec une régularité sans failles le beau Joe Dassin, souvent accompagné de sa jolie Jeane Manson, qui a pour la première fois dans cette émission arboré son magnifique costard blanc immaculé, qu’il avait refusé au départ de façon ferme, ne désirant pas passer « pour un péd* ».
Il était rigolo Joe quand il chantait le chemin de son papa, sa guitare, ses potes, quand il faisait le loup-garou pour Carlos, et quand il achetait des pains au chocolat à cette jolie blonde américaine permanentée. On le sentait joyeux, assoiffé de vie, toujours un sourire virginal aux lèvres, mais la réalité était tout autre. Joe était aussi sombre, dépressif, excessif, et parti bien trop tôt…Et une fois la dernière émission des Carpentier diffusée dans les années 80, on s’est tous souvenu de lui, en blanc, célébrant les Champs Elysées, l’Amérique, les Daltons, ou bien les amoureux.
Et alors que la radio nous bassine avec la dernière comédie musicale basée sur les chansons de Michel « réac’ forever » Sardou, j’apprends que Joe Dassin n’est pas vraiment mort. Visiblement il s’est caché pendant des années, dans les limbes du purgatoire, avant qu’une incantation canadienne prononcée avec l’accent ne le ramène à la vie. Si, si, je vous jure, il est bien vivant, mais a subtilement changé son patronyme pour ne pas entacher sa réputation de chanteur populaire. Aujourd’hui, il répond au nom de JOE D'ASSASSIN, et massacre ses propres mélodies pour le plus grand bonheur des fans de Black Metal comme moi, qui fantasmaient secrètement sur une fusion entre les variétés des seventies, et le BM des années 90.
JOE D'ASSASSIN reprend donc Joe DASSIN, mais d’une façon moins enjouée, et le sourire plus grinçant. Avec un costard noir cette fois-ci, le visage rongé par le temps, et l’envie d’être moins consensuel qu’auparavant. Cette version zombifiée vaudou est assez intéressante dans les faits, puisque les structures et mélodies d’origine ont été conservées en l’état, mais légèrement putréfiées par les années. Mais loin d’une simple galéjade Grind de bon aloi en jeu de mot imparable pour la forme, Je N'ai Jamais été Heureux est un véritable album, et quelque part, une déclaration d’amour à la musique de Joe, qui elle, ne mourra jamais.
Et honnêtement, un album de covers de Dassin en mode Black Metal, c’est alléchant non ?
D’autant que les versions proposées sont assez charmantes, pour peu que vous aimiez votre viande un peu trop faite. A chacun une fois de plus de piocher son incarnation préférée, et je concède une tendresse particulière pour l’intro de « L’été Indien », hurlée comme une nostalgie amère d’une love-story d’outre-tombe, des zygomatiques activés en mode Punk via « Les Daltons », mode punchy et chien à puces, « L’Amérique » et sa mélodie éternelle, impossible à souiller, et une légère nostalgie sur « Ca va pas Changer le Monde », massacré d’un son de guitare aigrelet, mais chaloupé d’un mid-tempo presque attachant.
Le reste est au jugé de tous, mais sincèrement, ce petit numéro de mimétisme canadien est plus proche de l’hommage respectueux que du spectacle de pétomane qui gaze l’assistance de sa vulgarité crasse. Les chansons ne sont pas de simples prétextes pour justifier d’un jeu de mot initial sans but, et l’auteur de cette œuvre a su raison garder, et tendresse respecter.
Il est juste dommage que les Carpentier aient rendu les armes de la vie il y a longtemps, car j’aurais parfaitement imaginé un duo entre ce JOE D'ASSASSIN et JEANE CHARLES MANSON. Ah, et franchement, si « Il Etait une Fois nous Deux » ne vous fait pas headbanguer comme un taré devant une télé cathodique, alors je vous déshérite. Immédiatement.
Titres de l’album :
01. Intro
02. Dans les yeux d'Émilie
03. Et si tu n'existais pas
04. L'été indien
05. Salut Les Amoureux
06. Ca va pas Changer le Monde
07. Il Etait une Fois nous Deux
08. Les Champs-Élysées
09. A toi
10. L'Amérique
11. Le chemin de papa
12. Salut
13. Le café des trois colombes
14. Si tu t'appelles Mélancolie
15. Les Daltons
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