J’adore chroniquer à l’aveugle, c’est un vrai plaisir…Le cas se reproduit assez régulièrement, en tombant sur des groupes que peu de gens connaissent, ou dont le rayonnement ne dépasse pas leur pays d’origine et ses alentours. Un autre exemple m’en fut donné ce matin, lorsque j’ai cherché à en savoir plus sur un combo qui m’avait intrigué, de sa pochette et de sa musique, assez proche des standards en vogue dans les 80’s du côté de la Californie…Enfin 80’s, presque, plutôt l’orée des 90’s, lorsque les Glam bands de la décennie précédente commençaient à adapter leur musique pour la rendre plus agressive et moins assujettie aux caprices d’un Billboard qui semblait vouloir faire le ménage dans ses rangs…Ainsi, en traquant les news et infos sur la toile à la recherche de compléments à propos de l’histoire des JEV, je me heurtais vite à un mur de silence virtuel, tant leur page Facebook s’est avérée peu diserte sur leur propre sujet, et que les autres sites de référence affichaient un vide absolu. Alors, les JEV, c’est quoi au juste ? Un quatuor semble t’il si j’en juge par les photos promo, qui visiblement a signé un deal avec Warner Chappell, dont on ne trouve trace nulle part, même pas sur la page officielle du label…
On trouve par contre leur musique sur les plateformes habituelles, ce qui vous me direz, est le principal…Mais je ne serai évidemment pas en mesure de vous raconter plus que ce que je viens d’écrire, à mon grand dam…Aucun nom de musicien à vous communiquer, encore moins de background, alors allons-y pour un jugement uniquement basé sur des chansons…
Ce qui est certain, c’est que Jev, l’album, est le premier d’une jeune carrière, et qu’il risque de sonner le signal du départ d’un parcours qui mérite d’être riche et étalé dans le temps. L’approche du Hard-Rock de cette troupe mixte (three boys, one girl) est relativement intéressante dans le fond et la forme, tant on retrouve un paquet d’influences mixées au sein d’un même creuset. Le premier parallèle frappant concerne nos BLACKRAIN nationaux, dont les JEV partagent le point de vue modulé sur un Glam somme toute assez modéré, et plus proche d’un Rock à tendance Sleaze que d’un pur assemblage de marques de cosmétiques et d’anatomies de groupies détaillées au membre près. Les morceaux tournent autour de thématiques simples, et de mélodies facilement assimilables, de refrains assez chatoyants et de couplets attachants, le tout baignant dans une ambiance délicieusement nostalgique rappelant même les périodes de transition des FASTER PUSSYCAT ou des L.A GUNS. Du Hard à la Californienne donc, délocalisé au Brésil, qui n’a pas à rougir d’une quelconque comparaison. Chant nasillard de rigueur, et guitares gentiment provoc’ pour un résultat qui n’a pas à rougir de sa jeunesse par rapport à la production globale du genre. Les hits s’accumulent sans temps mort, et bénéficient d’une production à la patine subtilement passéiste. Son bien rond, un peu compressé sur les bords, mais qui permet quand même au duo basse/batterie de s’illustrer dans un écho très mat mais profond. Jev est donc un disque vraiment attachant, pas vraiment tape à l’œil, mais qui s’incruste dans votre mémoire et votre cœur à pas de loup, avant de se révéler dans sa richesse globale au bout d’une bonne poignée d’écoutes.
Je pourrais m’arrêter là, et me satisfaire d’un travail bien fait, mais l’énergie et la malice dont font preuve ces musiciens brésiliens méritent bien quelques lignes de plus. Si le côté spectaculaire du Glam a été occulté au profit d’une solidité Rock tangible, qui suggère même des efforts de mémoire AC/DC/CATS IN BOOTS (« Over This Time », au riff ample et à la rythmique binaire souple), la folie n’a pas non plus été enfermée dans le placard des travers juvéniles à oublier, ce que démontre à merveille l’explosif « Move It On », qui associe la rage d’un RATT en folie et la démence d’un KIX bien rageur. C’est énergique en diable, et les pieds trépignent vite d’impatience à l’écoute de ces chansons pleines d’indécence, de celle qui vous fait vous lever la nuit pour rejoindre une quelconque party. Les arrangements sont sobres, à l’image de l’intro/sonar/interlude « Syren », qui justifie son titre d’un rappel à l’ordre des troupes, pour une réunion sous le soleil de nuit. Ce rappel mène à un rassemblement massif sous l’invective d’un Hard N’Heavy vraiment plombé et affirmé, à la basse grondante et brillante, et au chant susurré. « Wildest Youth », sans se frotter à l’hymne définitif « Youth Gone Wild » des SKIDS en a au moins l’envergure, et se veut déclaration d’intention d’une jeunesse pas forcément dupe de son époque, mais qui n’en a pas jeté l’éponge pour autant. Revendiquer le droit au fun ? C’est légitime, et cette guitare qui lacère un riff sincère nous en rappelle toute la pertinence, alors même que l’ambiance générale se veut toujours autant en demi-teinte, adoptant les reliefs de vocalises pas vraiment franches et qui jouent de la moue lippue avant de s’envoler vers le paradis des cris aigus.
Si les titres les plus courts sont aussi les plus nombreux, et toujours bordés d’idées généreuses, les JEV se permettent parfois des digressions un peu plus conséquentes, et les placent d’ailleurs en enchaînement, avec un diptyque « Heaven »/ « Over This Time », nous offrant plus de douze minutes atypiques. « Heaven », à des kilomètres de la ballade éponyme des WARRANT joue pourtant sur du velours et impose une douceur n’Roll assez délicate, profitant toujours d’une production un peu cosy. Soft, mais suffisamment hargneux pour convaincre, et un peu Nostalgic Rock scandinave pour rester up in time, avec une patine bizarrement synthétique alors même que les claviers jouent les arlésiennes, ce final aux allures de hard un peu bancal achève de nous convaincre de la différence de ces brésiliens qui refusent la facilité, même si certains de leurs thèmes sentent quand même un peu le réchauffé. Lorsque la tension baisse, ça ne pardonne pas, même si ce chanteur et son timbre aux abois parvient à sauver l’ensemble de l’effroi (« Over This Time », trop long, pas assez bon, et aux licks qui traînent le long de trottoirs sans raison), mais heureusement, le groupe nous laisse sur une dernière intervention à l’émotion palpable et à la mélodie en rébellion (« Everytime I'll Loose My Mind »), pour un épilogue à mi-chemin entre les THE LOCAL BAND et FASTER PUSSYCAT, dans l’attitude et dans le son. Le sans-faute n’est donc pas à portée de main, mais même ces quelques approximations achèvent de rendre ce premier jet hautement attachant.
Long live the Rock N’Roll ? C’est un peu la leçon à tirer de ce premier jet, encore un peu trop naïf pour truster les premiers rôles, mais suffisamment éclectique et séduisant pour vous faire passer le temps de la plus agréable des façons.
Une approche du Glam et du Hard pas vraiment brésilienne, plutôt européenne, mais qui délivre un message de métissage plutôt probant. Et peu importe que les informations sur les intéressés soient impossibles à dénicher, puisqu’on s’en sort toujours avec deux ou trois formules bien tournées.
Comme cette musique. Simple, mais qui séduit sans forcer.
Titres de l'album:
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