Elle mord donc. Ma chienne aussi, pour autant, elle ne monte pas un groupe pour reprendre « Bark at the Moon », alors qu’elle le pourrait. Mais cessons-là les comparaisons douteuses et célébrons l’arrivée sur le marché d’un produit totalement allemand, pays qui d’ordinaire évolue plus volontiers dans le Heavy bien dru. Difficile de croire que ce nouveau combo n’accuse que quelques mois d’existence tant son premier album respire la maturité et le professionnalisme par tous les pores. C’est pourtant le cas et SHE BITES résulte de la rencontre entre la chanteuse et actrice Melanie Stahlkopf et du guitariste de LIONCAGE Lars König, qui visiblement se sont trouvé largement assez de points communs pour envisager une solide collaboration. Vite rejoints par le batteur de THREE WISHES Carsten Kohl et le bassiste de LIONCAGE Arvid Lucas, les deux têtes pensantes n’ont pas traîné pour enregistrer ce premier et enthousiasmant album qui a trouvé preneur chez les esthètes de Pride & Joy Music, trop heureux de parrainer ce premier effort transpirant de Hard Rock mélodique et de Pop. Avec un titre de LP rappelant méchamment les ROXETTE, une ambiance nous ramenant à l’époque glorieuse de DANTE FOX, et un lot de morceaux énergiques en diable, ce Joyride semble chercher à mériter son titre au moindre couplet ou refrain, et y parvient sans trop de problèmes en s’appuyant sur le talent individuel des musiciens impliqués. Soyons clair dès le départ, SHE BITES est un concentré de formalisme mélodique comme on en entend dix ou douze fois par semaine en écumant le catalogue Frontiers ou AOR Heaven, mais la bonne humeur ambiante et la facilité à trousser des hits à une vitesse intersidérale laissent quand même pantois, et transforment ce premier album en réussite presque totale.
On le sait, la frontière entre le Hard-Rock et la Pop est difficile à respecter, et les groupes empiètent bien souvent d’un pied et demi sur l’un ou l’autre des espaces. Les groupes des années 80 semblaient avoir trouvé la solution au problème, et il n’est donc pas étonnant que ce premier album suive les traces de ses aînés. Avec la voix un peu fragile et fluette de Melanie, SHE BITES dispose d’une arme non négligeable, la chanteuse allégeant les riffs les plus puissants de son approche vocale gracile, faisant parfois ressembler le projet à une version plus musclée de HEART ou de Pat BENATAR. Sans approcher le génie des sœurs Wilson ou la versatilité de la petite Patricia Andrzejewski, le groupe s’en sort toutefois avec les honneurs, en s’appuyant sur le métier de Lars König, toujours prompt à dégainer un motif puissant et méchamment mémorisable. En lorsque le quatuor décide d’accepter une aide extérieure, à savoir celle de la voix d’Olaf Senkbeil de DREAMTIDE sur le hit incontournable « Rock This Night », on se croirait replongé dans les années de paillettes et de laque du Sunset de 87/88, ou immergé dans le merveilleux de Rock of Ages. Vous l’aurez compris, Joyride est à l’image de ces fêtes foraines aux attractions à sensations modérées, mais aux éclairages chatoyants et aux pommes d’amour ruisselantes de sucre. Toutefois, pas de diabète à craindre de l’écoute de morceaux qui refusent presque obstinément de franchir la barre des quatre minutes pour rester dans des balises Pop, et il est évident que si « Heartbreak Hotel » n’a pas le stupre de la chanson éponyme d’Elvis, elle n’en garde pas moins ce ruissellement mélodique eighties qui inondait les charts à l’époque.
Le son est classique lui aussi, bien équilibré, avec une basse bien ronde et une guitare cristalline, la batterie ne tapant jamais plus fort qu’il ne le faut. De là découlent onze morceaux calibrés pour faire un malheur auprès d’un public aimant la Pop-Rock du Billboard d’il y a trente ans, presque AOR dans l’esprit (« Dance For You »), et qui selon les sources se rapproche des approches miraculeuses de STARSHIP, Robin BECK ou FIONA. Ces deux dernières comparaisons sont d’ailleurs les plus pertinentes, même si les titres les plus Hard-Rock ne sont pas sans rappeler les SLAUGHTER, BON JOVI ou TYKETTO, dans des versions plus contemporaines, mais pas moins performantes. Tout est parfait ou presque et il est bluffant de réaliser le peu de temps nécessaire à l’élaboration d’un tel album. Lorsque l’ambiance se tamise, on retrouve les néons bleutés des films hollywoodiens des années 80 (« I’ll Be Alright »), et le quatuor n’est jamais avare d’arrangements nous replaçant dans le contexte, et évoquant parfois la magie de SURVIVOR et Jami Jamison (« Punches »). La guitare affûtée de Lars König permet souvent au projet de ne pas sombrer dans la mélasse FM la plus indigeste, et le musicien a toujours un atout dans la manche pour contrebalancer les accents les plus flexibles (« The Simple Song »). Du solide, malléable à volonté, Joyride est aussi léger qu’une soirée entre potes, avec un tour sur des montagnes russes aux courbes raisonnables pour ne pas trop faire peur, et garder en tête que le plaisir doit être éprouvé en toute sécurité. C’est bien évidemment très agréable, un peu trop modéré et calibré pour les hard-rockeurs les plus furieux, mais en quarante minutes, SHE BITES prouve que son talent n’est pas usurpé.
Onze chansons pour autant de hits potentiels, et un album qui aurait cassé la baraque en 1987, alors que le Hard-Rock à tendance Pop trustait les charts et les ondes américaines. Une sorte de mix global entre la fougue du Hard-Rock et la séduction pas trop putassière de la Pop, pour des chansons qui ressemblent souvent à des classiques de l’époque, comme ce final « Push The Button » qui n’hésite pas à franchir le Styx pour oser la Pop-Rock la plus fédératrice et générique. Des musiciens au-dessus de tout soupçon, une chanteuse au timbre agréable, des mélodies qu’on mémorise sans problème, pour un petit voyage dans le passé aux allures de pèlerinage sage, mais pas trop. Un album qui mord gentiment et qui ne laisse pas de traces sur la peau de la mémoire.
Titres de l’album :
01. Demons
02. Joyride
03. She Is On Fire
04. Heartbreak Hotel
05. Dance For You
06. I’ll Be Alright
07. Rock This Night
08. Punches
09. The Simple Song
10. Heaven Sent
11. Push The Button
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Mince je l'aurais pris pour la revendre et me faire du fric sur ton dos, occasion ratée. Ceci dit je suis très fan du groupe en question.
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