SHYBOY, c’est évidemment une chanson de David Lee ROTH, composée par Billy Sheehan du temps de TALAS. Mais SHYBOY est aussi un patronyme très courtisé dans le monde du Rock, puisqu’une grosse poignée de groupes l’ont choisi comme nom de baptême. Celui abordé en ces lignes aujourd’hui n’est pas la dernière sensation à la mode, mais un obscur combo américain de la fin des années 80, qui n’aura laissé comme unique trace dans l’histoire qu’un modeste EP autoproduit, avant de disparaître corps et âme…Mais pas forcément pour tout le monde, puisque dans celui de la réédition à outrance, chaque petite pépite égarée par le temps se voit honorée d’une exhumation, pour le plus grand bonheur des nostalgiques de la série B étant passés à côté de quelque chose d’estimable en temps et en heure. Quelques éléments biographiques tout d’abord pour planter le décor, avant de juger de la pertinence de la pièce en question. Les SHYBOY se sont donc formés en juin 1988 dans le New-Jersey, avant de gagner leurs galons dans le circuit des clubs locaux, dont les fameux Studio One, Murphy’s Law, ou le Playpen. Ils ont d’ailleurs fait suffisamment parler d’eux pour ouvrir la scène à des groupes certifiés de la trempe de WARRANT, TRIXTER, ou ROXX GANG, et n’ont pas traîné pour sortir leur premier EP en novembre de la même année, Stop-N-Go. Las, les choses ne se passant que très rarement comme dans ses rêves les plus fous, les quatre musiciens (Marc Gulli (guitares), Ray Santini (basse), Chris Oremus (chant), et Bobby Lambert (batterie)) ont rapidement jeté l’éponge, et n’ont donc pas pu affronter les frimas des années 90, assez rudes pour les groupes de cette catégorie musicale connotée. L’histoire, avec un grand ou petit H aurait pu s’arrêter définitivement là pour eux, jusqu’à ce que les responsables du label nostalgique FnA Records ne les prennent sous leur aile quelques trente ans après leur création pour leur proposer un deal, et ainsi rééditer un certain nombre de bandes…
Au menu de ce Just Wanna Rock!, pas mal de choses donc. D’abord, le seul témoignage discographique de la période d’existence des musiciens, ce fameux EP Stop-N-Go, et ses six morceaux très symptomatiques des modes en vigueur dans la Californie des années 80, mais aussi une bordée de quatre inédits fournis par le guitariste Marc Gulli, le tout complété par un show presque intégral, puisque simplement amputé pour des raisons de durée d’une reprise du « Magic Power » de TRIUMPH. C’est donc dix-huit morceaux qui vous attendent sur cette fausse-vraie compilation, et autant dire que l’ensemble respire la nostalgie à pleins naseaux et les eighties dans le fuseau. L’intérêt d’une telle démarche eut égard au caractère anecdotique de la carrière d’un quatuor qui n’aura duré que le temps de deux étés ? Celui de découvrir un versant méconnu de la culture Glam’n’Sleaze du New-Jersey, un poil plus bridée et discrète que sa consœur californienne, et qui aujourd’hui éclate au grand jour grâce à la passion d’un label qui s’est clairement investi dans cette entreprise. Disponible en version CD dans un tirage extrêmement limité de cinq-cents exemplaires, mais aussi plus largement en édition digitale, Just Wanna Rock! braque donc les projecteurs sur un combo que peu d’entre vous doivent connaître, sinon les die-hard les plus absolus de la scène US des années 80. Loin de se contenter d’un placage d’anciennes bandes sur CD, FnA Records a donc accompli un joli travail de remasterisation sur les sources prodiguées, ce qui permet à ce premier faux album de sonner presque aussi pro que les œuvres sorties à l’époque…Je dis bien presque, car malgré les efforts fournis pour faire sonner les morceaux de façon pro, on sent au détour de chaque arrangement que les moyens de la bande à l’époque étaient clairement limités, puisque le tout sonne au mieux comme une démo gonflée à bloc, avec une prédominance de médiums et d’aigus, et des graves abandonnés dans un coin de la pièce. Mais tout ceci n’empêche pas d’apprécier un répertoire assez festif et charmant, à la croisée des chemins entre plusieurs références nationales, qui exhale d’un joli parfum de naïveté et de jeunesse que personne n’a pu oublier.
Ainsi, impossible à l’écoute de la power-ballad « Don't Walk Away » de ne pas penser au POISON de « Every Rose Has Its Thorn », ou au WARRANT de « Heaven », tant les similitudes sont flagrantes entre les trois chansons. Mais loin d’être d’indécrottables romantiques, les SHYBOY étaient avant tout des rockeurs bien dans leur époque, qui savaient faire sonner les riffs et faire rimer des refrains plein de tifs. A ce sujet, les cinq premières entrées qui constituaient l’ossature de leur EP sont toujours des modèles de Rock à tendance bien Hard, agrémentés d’arrangements de clavier assez discrets ou prédominants, et l’ambiance générique était plutôt à la fête, comme en témoigne le hit en puissance « Stop-N-Go », qu’un DOKKEN survitaminé ou qu’un TRIXTER plus aiguisé auraient pu composer chacun de leur côté. Des prouesses individuelles notables pour une production un peu défaillante (la basse est un peu trop en avant, et les riffs grésillent de temps en temps), et des accointances éclatantes avec la scène du Sunset et du Roxy, pour un mimétisme des plus grands acteurs Glam de la fin des eighties. Mais on comprend à l’écoute de cette musique que les SHYBOY ne manquaient pas de qualités, simplement d’un peu de chance ou d’un coup de pouce, celui de BON JVI par exemple, qui fit tant pour CINDERELLA quelques années plus tôt. Les années furent aussi un facteur prédominant pour le destin des américains, arrivés un poil trop tard avec une musique un peu convenue (qui rappelle d’ailleurs parfois le son de nos SWEET LIPS nationaux, ou même des SILK GLOVES), et qui n’ont donc pas pu accéder à la starisation promise à leurs illustres compagnons de scène …
Les quatre inédits proposés ne dérogent pas à la règle artistique précédemment énoncée, et respectent le même cahier des charges, pâtissant d’une qualité de son encore plus évidente, malgré des thèmes romantiques assez probants (« Waiting For You », une mise en place pas très carrée pour une émotion vraie), et des agressions purement Hard-Rock brillant d’un gloss légèrement Glam très aguicheur (« Do Or Die »). Je vous laisserai le soin de juger selon votre humeur de la pertinence du show proposé en bonus ultime, le tout égalant la qualité d’un bootleg de moyenne qualité, mais ayant celle de présenter le groupe in situ, chose fort appréciable au vu de l’énergie dégagée. Si musicalement, aucune épiphanie ne vous attend au tournant, cette réédition d’un label de passionné vaut surtout pour sa dualité, sorte d’anecdote charmante devenant indispensable avec le temps, et permettant de replacer dans le bon contexte un groupe estampillé 80’s que bon nombre de malades de la vague vintage imitent à longueur d’année. Un boulot remarquable pour un résultat sympathique, et un joli objet à ajouter à votre collection si le Hard à tendance Sleaze légèrement FM est votre passion depuis les premières moues de Marc Slaughter.
Titres de l'album :
1.Stop-N-Go
2.Cryin' Over You
3.Just Wanna Rock
4.Hangin' On
5.Are We In Love
6.Don't Walk Away
7.Waiting For You
8.Do Or Die
9.I'm The One
10.Can't Have It
11.Do Or Die (Live)
12.I'm The One (Live)
13.Hangin' On (Live)
14.Daddy's Little Rich Girl (Live)
15.Love Will Find Your Heart (Live)
16.Waiting For You (Live)
17.Stop-N-Go
18.Are We In Love
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