On dit souvent que l’habit ne fait pas le moine. Surtout lorsqu’ils l’enlèvent…Hum…Mais parfois, cet adage colle parfaitement à une situation n’ayant rien à voir avec des hommes cloîtrés dans un monastère ou une église de campagne, et s’applique au contenant d’une pièce musicale qui aurait sans doute mérité un habillage plus élaboré et en adéquation avec sa musique.
Tenez, prenons le cas des TRECELENCE. Désolé pour cette critique les gars, mais la pochette de votre premier album doit certainement être une des plus vilaines que j’ai pu voir cette année. Trait grossier, graphisme approximatif, tout ça sent les eighties à plein nez, lorsque les groupes n’avaient plus le budget suffisant pour confier leur artwork à un artiste à la plume affirmée.
Ou à la rigueur, à un gamin de quinze ans découvrant les joies de Paint…Mais en dehors de cette mise au point je l’avoue un tantinet péremptoire, mon adage revient au galop pour prouver que le contenu de ce premier album est l’antithèse qualitative exacte de son contenant. Car le Metal des TRECELENCE est aussi puissant, fin et technique que cette cover est grossière et malhabile.
TRECELENCE, c’est un label de qualité avant même d’avoir jeté une oreille sur leur production. Venant de Santa Rosa, CA, soit la partie nord de la mythique Bay Area, le quatuor (Zane Covington – basse/chant, Donnie Small - guitare, Chris Onley-Burnett - guitare et Ilan Cabrera – batterie) perpétue une certaine tradition du riff précis et touffu et des rythmiques ténues, telles que nous les avons connues il y a plus de trente ans, lorsque la première vague Thrash émergea de cette sacro-sainte partie de la Californie.
Origine géographique en forme d’AOC, pochette ratée, musique en forme d’épiphanie assumée. Tel est donc le cocktail corsé proposé par ces amoureux d’un Heavy Thrash de qualité qui n’hésite pas à piocher en Europe et aux USA ses penchants pour un Techno de bon aloi, reposant sur une osmose fatale entre des riffs complexes et maousses et un duo basse/batterie qui mousse.
Leurs influences ?
Les sempiternelles références, affichées sur leurs pages officielles, FORBIDDEN, VIO-LENCE, TESTAMENT, EXODUS, TOXIK, CORONER, SLAYER, DEATH ANGEL, mais aussi quelques touches de Heavy purement Européennes, à l’instar des JUDAS, MAIDEN, qui viennent apporter à ce premier projet longue durée l’assise dont il a besoin pour s’imposer.
L’histoire du combo remonte à 2011, l’année de leur formation, et depuis, outre une démo en 2012, les TRECELENCE ont produit un premier EP, Acidic Demise en 2013, qui avait quelque peu éveillé les consciences de l’underground.
Il faut dire qu’avec leur approche très technique et décoiffante d’un Thrash sans concessions, mais qui mise gros sur des mélodies de précision, il y a de quoi tomber en pamoison. Et pour faire clair, je pense que la référence la plus absolue pour les comparer sans parallèle incongru serait d’évoquer un joli mariage entre les ballets des petits suisses de CORONER, et l’exubérance démonstrative mais percutante de leurs aïeuls de TOXIK.
Alors imaginez un chaudron posé sur les flammes d’un enfer Metal et dans lequel vous jetteriez à parts égales des morceaux de R.I.P, Punishment For Decadence, World Circus et Think This, le tout saupoudré d’une fine couche d’herbe magique Painkiller et The Number Of The Beast, et vous aurez une petite idée du plat hautement épicé qui attend d’être dégusté.
Mais au-delà de cette image qui ne se veut pas péjorative, la musique de ce Justified Atrocities se justifie justement par elle-même, et n’a rien d’un étalage d’atrocités, bien au contraire.
Au menu, des guitares tranchantes, précises et exubérantes, une rythmique puissante et inventive, le tout cimenté par un chant volubile et hargneux, pour une perpétuation d’une tradition séculaire. D’ailleurs, les atouts sont clairement affichés dès l’imposant « Into The Gateway » qui ne cache rien des possibilités de ses auteurs. Intro tonitruante, hurlante digne d’un Rob Halford de 85/88, alignement de riffs vénéneux et de roulements de batterie fameux, l’énergie prédomine et la technique est en appoint permanent pour un étourdissement de tous les instants, évoquant même un panachage létal de TOURNIQUET et BELIEVER, joué par une horde de fidèles du genre en congrégation fermée.
Ça joue salement vite mais bien, et ça reste accrocheur malgré les nombreuses prouesses et gageures instrumentales relevées. Il n’est pas rare que le quatuor change d’optique en plein milieu du morceau pour partir dans des directions différentes, tout en gardant en ligne de mire la thématique principale.
Soli en shred tout à fait digestes, qui servent même de base à l’impressionnant « Shrapnel Surroundings », qui débute son attaque par un lick digne du meilleur FORBIDDEN, basse claquante en traquenard, avant de nous noyer sous un déluge d’idées toutes aussi pertinentes les unes que les autres. Pas de pause inutile ni de remise en question futile, les TRECELENCE se focalisent sur l’excellence, et parviennent sans aucun mal à nous replonger dans la sacro-sainte époque des TESTAMENT et consorts, tout en intégrant à leur hommage un chant digne du meilleur Heavy Metal de la même époque.
Le paroxysme de leur créativité est même atteint assez vite sur la pierre angulaire « Corporatocracy », qui après une entame en arpèges électriques assez délicate, se vautre dans un Thrash de première catégorie repoussant les limites techniques dans leurs derniers retranchements sans manquer d’être percutant. Et si la cadence est joyeusement affolée, le quatuor ne rechigne pas à décélérer pour mieux appuyer ses idées, comme en témoigne l’écrasant « Agenda 21 », qui se réjouit d’une double grosse caisse concassante propulsant des guitares en circonvolutions constantes. Le chant se veut volontiers lyrique mais agressif, et les multiples motifs ludiques à la six-cordes apportent tout le dynamisme dont ce genre de morceau a besoin.
Sans vous dévoiler l’intégralité des pistes du tracklisting, je me permettrai pour conclure une allusion au dernier tronçon, l’épique « Aridscape », qui en sept minutes résume toutes les tendances de la Bay Area de légende, un peu de la même façon que « Like Father Like Son » des EXODUS les synthétisaient il y a quelques décennies. Quatre-cent-cinquante secondes de Thrash en fusion, pour une conclusion en forme d’acmé qui offre à ce premier album l’épilogue qu’il méritait, moulé dans un Techno-Thrash toujours aussi pertinent et violent.
Premier album mais coup de maître pour un groupe qui fait honneur à sa région, et qui se permet d’apporter sa pierre à l’édifice Thrash qui culmine pourtant à des hauteurs vertigineuses. Justified Atrocities est l’antithèse parfaite de son titre, puisqu’il n’est que délice de guitares pleines de malice, de rythmiques complexes et complices, et d’un chant truffé d’épices.
Une étourdissante démonstration de force et de finesse, suffisamment fin pour susciter le respect, mais largement assez costaud pour headbanger. Le meilleur des deux mondes ?
Mais il n’y en a qu’un voyons !
Titres de l'album:
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