Ron KEEL est une institution. Une légende. Tout un pan de l’histoire du Hard Rock américain, des souvenirs par centaines, et toujours l’envie de continuer sa route. Ron, connu pour ses participations au sein de STEELER et évidemment KEEL est resté très actif ces dernières années, et nous le prouve avec un nouvel album assez étonnant, en synthèse de son extraordinaire parcours. Loin d’un album solo lambda, avec inédits, regards en arrière et titres réarrangés pour séduire la nouvelle génération, Keelworld est un univers à part entière, que l’auteur compare à une planète.
Une planète protégée par une coque de Metal, qui une fois fissurée, donne un aperçu des valons, des déserts, et des atmosphères.
Keelworld se permet donc de citer dans le texte toutes les déclarations musicales de Ron, qui pour l’occasion, propose plusieurs chansons de ses projets les plus symptomatiques. C’est ainsi que nous retrouvons au générique les noms de KEEL, de STEELER, du RON KEEL BAND, d’IRON HORSE, de RONNIE LEE KEEL, et même d’EMERALD SABBATH. Un survol très intéressant, qui permet au musicien d’aborder tous les registres qui ont construit sa carrière, du Hard-Rock classique et californien jusqu’à la Country la plus ravageuse, sans perdre de vue l’homogénéité, et la cohérence. Mais ne commencez pas à transpirer. Ron a gardé le cap sur ce Rock dur qu’il pratique depuis des décennies, et qu’il maitrise toujours aussi bien.
Un sacré paquet de musiciens se retrouvent donc sur Keelworld, et des fameux. Mitch Perry, Marc Ferrari, Neil Murray, Bobby Rondinelli, Bryan Jay, Rik Fox, et bien d’autres, trop heureux d’obliger. En tant que chef d’orchestre, Ron tient fermement sa baguette, et guide ses orchestres sur les chemins de la nostalgie, cette nostalgie californienne qui transforme tout ce qu’elle touche en néons 80’s, paillettes à l’appui et sens de la fête obligatoire.
Toutefois, l’entreprise a été rondement et sérieusement menée. Et le résultat est sans appel. Keelworld est une mine de tubes imparables, qui fonctionnent comme si le temps s’était arrêté il y a des décennies.
Le laïus promo insiste sur le caractère inédit des morceaux proposés. Ron n’a pas voulu flouer son public en lui refourguant des vieilleries nettoyées à l’encaustique bon marché, et lâche donc de nouveaux morceaux, à l’exception évidente de cette reprise de BLACK SABBATH. Et autant dire que ce tracklisting est immaculé, dans un registre qu’on reconnaît immédiatement. Celui de la passion.
Pour oser une de ces formules que j’aime tant, Keelworld sonne comme du Rick Springfield repris par le BON JOVI moderne, en version plus musclée. Le ton est donc badin, le propos n’est pas dupe, et la seule ambition a été de proposer la meilleure musique qui soit, une musique qui de temps à autres se corse Heavy pour mieux agiter les tignasses les plus relevées. Ainsi, « Give Me Guitars (Or Give Me Death) » rappelle les troupes STEELER au combat, et la gestuelle se veut agressive, mais toujours mélodique. Ce titre est sans doute la synthèse la plus parfaite de tout ce que l’on a toujours aimé chez cet artiste hors-normes, avec ses guitares affamées, son tempo échevelé, et cette voix, rauque, légèrement voilée, mais puissante comme une gifle à la volée.
Ron a réussi la gageure de respecter son éclectisme et les envies de son public, proposant ainsi un bréviaire très fidèle de tout ce qui le motive depuis quarante ans. « Hollywood », hymne adressé à tous les arpenteurs du Sunset, « Hard on the Outside (Heart on the Inside) », cool mais authentique, « Weekend With My Friends », boogie ternaire à donner des puces à ZZ TOP, « Guitar in the Grave », sensible et réminiscent des années les plus tendres du BON JOVI nineties, « Neon Circus » dans le même registre, le voyage sur cette planète attachante est donc des plus agréable, et l’hospitalité offerte à tous les gens issus de la même famille Rock.
Son impeccable, qui a su rester épais et légèrement râpeux, attitude pleine de sincérité, envie de jouer avec le cœur, Keelworld est loin de l’auberge espagnole qu’il aurait pu être avec moins de rigueur.
Un peu laidback par moments (« Faster Horses », qui aurait largement eu sa place sur le Forever de BON JOVI), ou à l’inverse incroyablement Heavy (la reprise de BLACK SABBATH évidemment), Ron KEEL a fait le bon choix en ne choisissant pas l’une de ses facettes, mais en les exhibant toutes. Sans paraître décousue, cette démonstration de passion est justement passionnante, et très attachante, encore plus lorsqu’on a connu le héros dans sa prime jeunesse.
Et justement, ce genre d’album vous fait vous sentir jeune à nouveau. Pas parce qu’il vous permet de nier votre âge réel, mais parce qu’il vous explique que même à cinquante ans bien tapés, on peut toujours en avoir dix-huit dans son cœur. C’est en tout cas ce que j’ai ressenti pendant près d’une heure, au contact d’un des musiciens que j’ai adoré durant mon adolescence, et qui me flatte d’ailleurs dans le sens acoustique des poils avec un « The Last Bottle On Earth » qui sent bon la solitude d’après-concert, lorsque les lumières s’éteignent.
Ron KEEL est une institution. Mais plus important. Il est aussi un ami. Un vrai.
Titres de l’album :
01. Hollywood
02. Hard on the Outside (Heart on the Inside)
03. Moving Target
04. Five O’clock Shadows
05. Give Me Guitars (Or Give Me Death)
06. Weekend With My Friends
07. Guitar in the Grave
08. Neon Circus
09. Faster Horses
10. Taking Me Back
11. Embryo
12. Children of the Grave
13. The Last Bottle On Earth
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