Un groupe californien signé sur un label italien et jouant un Heavy Metal à l’anglaise, voilà qui est cosmopolite, et qui titille la curiosité. Mais les ARCH BLADE ne font visiblement rien comme tout le monde, s’appropriant le vocable européen pour le traduire en énergie américaine, quelque part entre NWOBHM, USPM et puissance eighties.
Fondé en 2019 à Los Angeles, ce quintet (Nigel C - basse, Al Mayhem - batterie, Big Rob & Rob V - guitares, et Denys Podmazko - chant et intégré en 2021) s’affilie donc de fait au mouvement old-school, piochant à droite et à gauche son inspiration pour composer de gros burners qui font mouche. Et après avoir lâché pas moins de cinq singles entre 2021 et 2023, ARCH BLADE se fend enfin d’un longue-durée digne de ce nom, et beaucoup moins prévisible qu’on aurait pu le penser.
Car le collectif s’est creusé la tête pour ne pas se contenter d’un disque linéaire et unidirectionnel. On trouve dans cet album de quoi sustenter tous les fans de Heavy Metal débridé, mélodique, médium, accrocheur et sauvage, dans un désir de fondre des influences marquantes, mais bien assimilées. On pense évidemment à la doublette MAIDEN/PRIEST, mais aussi à quelques excités américains dont MORDRED, PANIC, LEATHERWOLF, puisque les californiens n’hésitent jamais à durcir le ton pour se rapprocher d’un Thrash poli, mais efficace. Ainsi, la doublette incandescente « Tyrant Rhapsody » / « Kill the Witch » intrigue, mais excite au plus haut point, osant même se montrer allusive à la Fusion des années 90.
Kill The Witch est donc tout sauf une copie malhabile de standard eighties remaniés avec plus ou moins de pertinence. Grâce à la frappe d’un batteur insatiable et inventif (ex-PAGAN WAR MACHINE, ex-DREAMS OF DAMNATION, ex-SCARRED, ex-DARK ANGEL (live), ex-MAD WHIP THUNDER, ex-ETERNAL NEMESIS, ex-VINDICATOR), ARCH BLADE peut faire claquer ses riffs et ses plans sans avoir peur de l’instabilité, et surtout, se laisser aller à une imagination débridée, pour transformer chaque entrée en une épiphanie de violence très tendance.
Ainsi, la distance séparant l’ouverture « Abduction » de « Kill the Witch » est à peu près aussi grande que celle éloignant CIRITH UNGOL de DEATH ANGEL. La comparaison est osée, mais pertinente et juste, et si un groupe est capable de passer d’une formalité NWOBHM à une curiosité Heavy Groove piégée, c’est qu’il a forcément les qualités pour se faire remarquer.
Formidable de bout en bout, ce premier long fait montre d’une maîtrise incroyable. Alors que l’auditeur éventuel pouvait craindre une énième photocopie insipide et ternie par le manque d’encre, il se retrouve avec un melting-pot étonnant, attachant, et mordant.
Capables de passer d’une allusion californienne type (« Factory of Sin », entre SLAUGHTER et le jeune FAITH NO MORE) à un moment d’émotion à la QUEENSRYCHE/CRIMSON GLORY (« House of Dreams »), ARCH BLADE déploie l’éventail de ses possibilités, et nous gratifie d’un travail de composition exemplaire.
Susceptible d’avoir été produit entre 1982 et 2023, Kill The Witch se joue d’un quelconque timing, et nous colle rouste sur rouste, parvenant toujours à trouver le ton juste. Et lorsque les américains s’énervent, cela donne lieu à des killers en bonne et due forme, à l’image de cet intraitable « Break the Silence », aussi méchant qu’un KING DIAMOND excité par la scène Heavy US.
Ecouté, réécouté, l’enthousiasme tient, et les conclusions restent viables. En picorant les graines Heavy de quatre décennies, ARCH BLADE varie son propos, module son culot, s’attache à reproduire des œuvres consacrées pour mieux se démarquer. Car même les morceaux les plus agressifs possèdent ce groove unique des nineties, lorsque les chevaliers Metal partaient en croisade avec des armes Crossover.
« Touched by Death », thrashy en diable, « Queen of the Damned », évolutif et subtilement occulte, « Under the Mask », voyage éclair à Venise pour le carnaval, l’aventure est complète et les épisodes passionnants.
Ma motivation pourra sembler déplacée ou exagérée à certains, mais lorsque comme moi, vous ingurgitez dix à douze albums old-school par semaine, vous trouvez légitime de chanter les louanges d’un disque qui parvient à éviter la paraphrase avec brio et un minimum d’imagination. Mais même en dehors de ces considérations, et en se basant sur une réalité artistique, Kill The Witch reste une nouveauté à ne surtout pas manquer, puisque chacun de ses chapitres est une ode au Heavy Metal le plus libre, sauvage, et inspiré.
Titres de l’album:
01. Abduction
02. Nightbreed
03. Tyrant Rhapsody
04. Kill the Witch
05. Factory of Sin
06. House of Dreams
07. Break the Silence
08. Touched by Death
09. Queen of the Damned
10. Under the Mask
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30