On peut proposer du vieux et sonner frais et dispo. On peut recycler et pourtant briller de la patine du neuf. Paradoxe ? Non, juste une question d’énergie et d’enthousiasme, et les colombiens d’UNDEAD KILLER n’en manquent nullement.
UNDEAD KILLER, c’est le chaînon manquant entre le Thrash, le Black et le chaos. Formé en 2002 sous le sobriquet raccourci d’UNDEAD, avant de se rebaptiser en 2015 (et de revenir après un hiatus de sept ans), ce power-trio à faire passer le jeune VENOM pour un simple élève un peu plus turbulent que la moyenne revient aujourd’hui après un silence de six ans consécutif à la parution de son premier album (Awakening of the Undead Killers), pour nous faire valser en mode BPM affolés.
Je ne cacherai pas mon contentement et mon excitation suite à la découverte de ce nouveau cri de rage, concentré en moins de trente minutes, Reign in Blood style, qui carbure à la haine et au Gore craspec mais distrayant. Ayant parfaitement assimilé les méthodes brutales de leurs aînés de VIO-LENCE, BULLDOZER, CARNIVORE et RIGOR MORTIS, Wulf (basse/chant), Leirbag (guitare) et Lieutenant Drummer (batterie) nous déroulent le tapis rouge du passé bruitiste et signent l’album de revival Thrash le plus détonnant du moment.
Et faites-moi confiance. Quarante ans passés à me détruire l’audition au son de la Bay-Area et de la Ruhr m’ont donné le recul nécessaire pour juger de la pertinence d’un effort old-school. Et des groupes capables de composer un hymne aussi infernal qu’addictif de la trempe de «We are Zombie Killers » ne sont pas légion, encore moins tirailleurs.
A dire vrai, ce titre incroyable sonne comme la traduction moderne du classique dézingué « Demons » de RIGOR MORTIS. La barre est donc placée très haut, et les attentes comblées. Les UNDEAD KILLER excusent donc leur absence de la meilleure façon qui soit, en nous rentrant dans le lard d’un Black/Thrash atomique joué comme si l’Armageddon état pour demain.
Simple, mais diablement efficace. Voilà comment résumer cette course en avant paillarde et euphorique. Sans se poser de questions, les trois colombiens nous refilent de la blanche de première qualité, et nous obligent à regarder la réalité en face : la jeune génération a compris que son pouvoir de réminiscence était énorme, et nous apporte sur un tapis roulant de quoi faire nos (grosses) commissions de violence.
Rien à jeter, un son à faire trembler la rondelle de DARK ANGEL, une attitude bravache, et des rodomontades en veux-tu en voilà. J’aime ces musiciens qui ont conscience de ne pas avoir inventé la poudre, mais qui la font parler comme personne. Et Killer Unleashed explose de rage comme un criminel de haut vol en liberté, en mode serial killer outrancier et sans complexes.
La charge est rude et l’effet bœuf. Et si le trio se permet parfois de contrebalancer Heavy (« Inferno's Breath of Fire ») ses attaques les plus virulentes, c’est qu’il sait que son maniement de l’oppression est au-dessus de tout soupçon. D’autant que les trois marsouins ne sont pas les derniers pingouins. Wulf manie ses lignes de basse comme Pénélope son ouvrage, et Leirbag sert d’airbag à des chocs frontaux de riffs enflammés et de soli dégénérés. Entre AT WAR, WARFARE et un cocktail VENOM/POSSESSED méchamment épicé à la SLAYER, UNDEAD KILLER joue son va-tout sans prendre de précautions ni assurer ses arrières. Et ces têtes brûlées en ont dans le caleçon.
Sorte de coït furtif non protégé, Killer Unleashed est aussi dangereux pour la santé mentale qu’il n’est salvateur pour la santé physique. Il vous obligera à des mouvements de cervicales, des tombés d’estrade hauts de six mètres, et autres concours de propulsion de pois chiche à distance hallucinante. War Thrash dans le sens le plus noble du terme, affrontement entre les rares survivantes et une horde de zombies assoiffés de cerveaux, Killer Unleashed flirte avec l’indécence la plus crue, mais nous laisse repus. Et le sourire aux lèvres.
Boîte à malices remplie de munitions, ce deuxième album est un trésor de passion. Une manière comme une autre de coller une grosse bouffe à la morosité ambiante pour aller s’éclater sur un champ de bataille boueux jonché de victimes pas si innocentes. Du Thrash à la mode sud-américaine à la précision nord-américaine, soit le meilleur des deux mondes.
On peut donc proposer du vieux et sonner frais et dispo.
Ou torride et costaud. Comme vous le sentez.
Titres de l’album :
01. Killer Unleashed
02. Undead Warrior
03. We are Zombie Killers
04. Death Machine
05. Assassins of Demons
06. Inferno's Breath of Fire
07. Straight to your Head
08. Hammer of the Witches
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30