C’est quand même marrant cette vague de Hard Rock/Heavy Metal vintage…Comme toutes les modes me direz-vous…Mais voilà qu’on se retrouve à encenser des groupes qu’on aurait joyeusement descendus en flamme il y a trente ans pour…exactement les mêmes raisons.
Des groupes jouant une musique passéiste, réchauffée, inspirée de groupes déjà à la bourre le jour de la sortie de leur premier album, préférant se réfugier dans la sécurité de riffs francs et massifs, de rythmiques d’airain, et de refrains à reprendre la bière à la main pendant un festival de vestes à patches.
Marrant comme le temps qui passe change la donne parfois. Mais après tout, qu’importe le flacon comme on dit. Encore faut-il qu’on ait l’ivresse, ce qui n’est pas toujours garanti.
Alors, abordons, digressons, glosons. Entre les malades du Heavy des origines vouant un culte au PURPLE et au SAB’, les Doomsters fans de ST VITUS, et les affolés du bulbe vénérant la vitesse et la syncope de SLAYER ou EXODUS, la vague du revival Heavy/Speed/Thrash n’en finit plus de faire des émules chez les jeunes musiciens ne se retrouvant pas dans une époque floue, qui finalement préfère se tourner vers ses racines pour proposer quelque chose de neuf…en travaillant du vieux.
C’est encore le cas ce matin d’une sympathique bande de chevelus Belges, qui visiblement, n’ont pas oublié le terrain défriché par leurs grands frères de CROSSFIRE, ACID, ou KILLER…
Les SPEED QUEEN se sont donc formés il y a quelques années, et ont pondu une première démo, Live Hard, qui en disait déjà assez long sur leurs intentions. Retrouver le souffle épique du pur Heavy Metal des sacro-saintes années 80, sans le dénaturer, et en l’interprétant avec une conviction quasi religieuse. Bénéficiant alors d’une petite réputation grandissante, le quintette (Thomas Kenis – chant, Andreas Stieglitz & Tom Neeskens – guitares, Lander Savelkoul – basse et Toon Driezen – batterie) en a profité pour arpenter les scènes européennes aux côtés des EVIL INVADERS, BLIZZEN, IRON CURTAIN, EXUMER et autres OSTROGOTH, histoire de répandre la bonne parole de l’évangile selon saint CROSSFIRE/DRAKKAR, basé sur des épitres truffés de références Speed Metal assez racé, mais surtout, focalisé sur un statu quo instrumental indéniable.
Puis vint le temps du premier EP, ce King of the Road dont je m’apprête à vous parler, qui finalement, reste fidèle à une éthique bien particulière, celle de reprendre peu ou prou les mêmes astuces que les groupes ayant connu la première vague de Heavy Metal Belge aux alentours de 1983/1984. Tout cela nous permet-il d’apprécier une bonne dose de musique bien travaillée aux hymnes bien troussés ? Certes, car ces messieurs, outre une foi sans borne en leur quête, affichent un niveau technique tout à fait respectable et un sens de la composition vintage aiguisé.
Que dire donc de ces cinq pourfendeurs de modernité outrancière ? Que l’un d’entre eux à la chance d’avoir une petite amie, une amie ou une sœur suffisamment photogénique pour se la jouer top model sur la pochette (simple, mais réussie et aguicheuse), et qu’ils ont suffisamment écouté d’albums pour savoir exactement comment jouer un Heavy/Speed mordant et mélodique, basé sur des riffs tourbillonnants et des refrains fédérant.
En l’état, King Of The Road pourrait représenter la quintessence d’une vague de Metal Belge d’il y a quelques décennies, avec sa production presque d’époque, blindée d’écho et de réverb’ dans les passages idoines, mais aussi de riffs taillés dans l’acier et déliés pour bouffer des kilomètres en bagnole accompagnée de cette jolie demoiselle aux longues jambes et à la chevelure flamboyante.
D’ailleurs, le premier morceau, « Midnight Murder » semble incarner l’épitomé de leur approche, avec cette basse grasse et grave qui rebondit sur des plans de guitare semblant exhumés d’une vielle bande enregistrée par un ACCEPT transitoire avant qu’ils ne se décident à ouvrager leur musique.
La voix de Thomas est parfaitement adaptée au contexte, et la complémentarité d’acier du duo Andreas Stieglitz & Tom Neeskens est exemplaire, tant en rythmique qu’en solo, alors même que le ciment rythmique coulé par Lander et Toon prend rapidement, sans vous laisser les pieds collés dedans.
Premier EP et six morceaux solides et subtilement variés, qui profitent de quelques changements de tempo pour se différencier.
Une grosse pelletée d’hymnes à reprendre avec des potes un soir de concert, avec en point d’orgue de véritables killers, comme ce « Kids Of Rock ‘N Roll » qu’un SAXON survitaminé de 81/82 aurait pu entonner en singeant son adversaire MAIDEN pour le faire enrager.
Pas de temps à perdre en vingt minutes de présence musicale, et le groupe l’a très bien compris. La machine ne décélère que très rarement, préférant nous offrir des nuances de Speed minimes, plutôt que de sombrer dans le Heavy pataud et boursouflé.
« Fly High » maintient donc la barre et le compteur bloqué, se permettant même quelques pointes de basse à la Lemmy, tandis que les soli digressent en tierce pour nous ramener à l’époque glorieuse de la NWOBSM (New Wave Of Belgian Speed Metal), accélérant même légèrement sur un « Speed Queen » infernal, hit de l’impossible, qui nous frotte au spectre encore vivace des TANK, du METALLICA de Kill’Em All, voire même d’un DESTRUCTION hanté, lors de compressions de double grosse caisse bien velues.
L’allégeance de clôture, « Stay Drunk », sans doute équivalent du « Wasted » de DEF LEP en termes de philosophie toute personnelle et éthylique, s’évade enfin au son d’une intro que le METALLICA de « Blackened » n’aurait pas reniée, avant une fois de plus de laisser circuler les riffs endiablés, pour un final qui place ce premier EP sous de très bonne augures pour la suite des évènements.
Certes, tout ça reste désespérément classique, mais joué avec une telle énergie et une telle confiance qu’on en reste admiratif, un peu comme si le temps passait plus lentement depuis 1984 dans certaines régions du monde.
Un bel hommage rendu à l’histoire/légende du Heavy/Speed Belge, celui-là même qui emportait l’adhésion des fans et qui faisait discrètement sourire les journalistes et critiques par son refus de regarder de l’avant.
Mais tel est le concept proposé par cette nostalgie Heavy, et libre à vous d’en accepter les règles ou de préférer vous tourner vers des œuvres un poil plus…contemporaines. Mais il n’y a aucune honte à ressortir ses bracelets cloutés et à acheter une bière bon marché pour partir en concert avec quelques potes déjà bien entamés. Au son de ce King Of The Road, qui pourra l’espace d’un instant transformer votre vieille 106 fatiguée en Fuego chromée.
Titres de l'album:
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
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