Voilà un album que j’attendais avec impatience, et pour cause. Les hongrois de STARDUST ont été la grosse surprise de la fournée Frontiers 2020 avec leur premier album Highway To Heartbreak, auquel j’avais accordé une note presque maximale. Alors, autant vous dire que je faisais le pied de grue devant les locaux virtuels de l’épicerie musicale italienne pour être le premier servi lors d’une deuxième fournée. Ce jour est enfin arrivé, et ma patience a été récompensée, puisque Kingdom Of Illusion est d’une qualité égale à son prédécesseur, dans un créneau pourtant pas facile.
Adam Stewart (chant), Ben Martin (basse), Peter Horn (batterie), Dave Legrant (claviers) et Facey (guitare) ne sont donc pas tombés dans le panneau de la redite appliquée, et ont transcendé leurs influences pour nous offrir une suite digne de ce nom. Trois ans après leur présentation au monde, les hongrois continuent leur chemin à grande vitesse, et se rapprochent dangereusement de la perfection absolue en termes de Hard-Rock mélodique, celui défendu par les HAREM SCAREM, SURVIVOR, FOREIGNER, WINGER, ESCAPE et cette première ligne harmonique amoureuse du travail bien fait.
Entre Hard Rock et AOR, STARDUST est une poussière d’étoile qui nous illumine le visage, transformant une poker face en sourire radieux, grâce à des harmonies incroyables de pureté, mais aussi une énergie palpable sur les titres les plus enlevés. Très proche de certains artistes des années 80, comme HONEYMOON SUITE, BRIGHTON ROCK, Aldo NOVA, NIGHT RANGER, HAYWIRE ou encore un TOTO énervé, le quintet nous propose une fois encore une sacrée ballade dans les couloirs du temps, à une époque où les charts se laissaient facilement séduire par un Rock radiophonique, mais de qualité.
La recette ? Facile, sans l’être. Des mélodies porteuses, une rythmique solide et enlevée, un chanteur au timbre pur et puissant, et un équilibre parfait entre guitare et claviers, pour ne pas glisser d’un côté ou de l’autre du spectre musical. Et si Highway To Heartbreak parvenait à convaincre en quelques morceaux, Kingdom Of Illusion en fait de même, l’auditeur craquant complètement et de façon irréversible après écoute du trépidant et enthousiasmant « Love Sells ».
Il est incroyable de souligner la capacité de mimétisme fabuleuse dont fait preuve le groupe, en citant les meilleurs américains et canadiens sans sombrer dans la paraphrase malheureuse. Tout ici est reproduit à l’identique, mais sans perdre son identité, pari difficile à relever mais qui semble si facile pour ces musiciens. Nous sommes pourtant rompus à l’exercice du Hard-Rock mélodique depuis une bonne quarantaine d’années, mais il est toujours plaisant et rassurant de constater que de jeunes artistes sont encore capables de nous faire vibrer avec des astuces anciennes et des tours de passe-passe classiques.
Inutile donc de tergiverser, Kingdom Of Illusion est tout sauf un royaume d’illusions, et ressemble plus à un Eldorado bien caché en Hongrie, dont seuls les initiés connaissent l’existence et l’emplacement. A la manière d’un monde imaginaire entre Atlantide et paradis AOR américain, ce deuxième album enfile les tubes comme des perles autour du collier du travail bien fait, et nous entraîne une fois encore à des hauteurs insoupçonnées, à tel point que nous sommes obligés de nous pencher pour voir le paradis. La guitare de Facey est toujours aussi incisive, les chœurs sobres mais bien placés, et les volutes de claviers à la DEEP PURPLE/EUROPE pertinents, et jamais envahissants.
Le résultat est donc immaculé, et le réservoir à tubes rempli à nouveau. On imagine sans peine l’impact de ces hits on stage, joués avec une énergie décuplée et un son à faire vaciller les derniers doutes. La capacité du quintet à passer d’une ambiance à une autre est toujours aussi époustouflante, comme si Richard MARX s’était décidé à rependre ses meilleures recettes des années 80 sans les actualiser pour ne pas leur faire perdre leur essence même. « One First Kiss » aurait pu figurer sur le premier LP éponyme de ce cher Richard, comme d’autres d’ailleurs, même si le caractère plus Hard de STARDUST lui permet d’éviter les poncifs les plus éculés du MOR américain.
So, le voyage est simple, et back to 1986/88. Entre deux poussées de fièvre contagieuse, les STARDUST nous offrent le soyeux d’un négligé de satin qui tombe au sol via le superbe « Make Me Feel Your Love », que Mick Jones et Lou Gramm n’auraient pas rejeté, mais n’ayez surtout pas peur des embrassades sous le gui et des sentiments dégoulinant : ces mecs-là sont des rockeurs, et n’ont pas troqué leur cuir contre une veste de country-club réservé aux vieilles peaux fortunées.
« Ain’t No Woman », enlevé, « Sarah », Pop-Jazz-Rock à la manière d’un TOTO période The Seventh One, final subtil en romance facile via une reprise fort bien sentie de nos chers CINERELLA (« Don't Know What You Got (Till It's Gone) »), le parcours est remarquable, et le résultat sans appel : en plein dans le mille, et une réputation qui aujourd’hui ne souffre d’aucune faiblesse. Même si je savais les STARDUST capables d’aller encore plus loin que les étoiles côtoyées par leur premier album, je ne pensais pas qu’ils pouvaient monter le niveau de deux ou trois crans pour nous dérouler le tapis rouge de la perfection sans mettre les pieds à Cannes.
Palme d’or, grand-prix du jury, prix d’interprétation, tout est accordé, et personne ne viendra contester ce palmarès. Et à moins d‘un miracle, je ne vois pas comment STARDUST pourrait être dépossédé de son titre d’album de l’année avant le mois de décembre. Et si tel est le cas, je suis plus que curieux d’écouter un groupe capable de les défier sans faillir.
Titres de l’album:
01. War
02. The Fire
03. Losing Me
04. Sacrifice
05. Love Sells
06. Heroes
07. One First Kiss
08. Make Me Feel Your Love
09. Ain’t No Woman
10. Sarah
11. Don't Know What You Got (Till It's Gone) (CINDERELLA cover)
Haaaa le Rock est tout sauf négociable !! Merci pour cette belle critique.Chazz (2Sisters)
17/01/2025, 22:44
Non putain ça fait chier ! Je m'en fout de revoir Rob derrière le micro de mon groupe préféré d'amour !
17/01/2025, 17:03
J'ai cru comprendre que Zetro se retirait pour problème de santé.J'espère que ça ira pour lui.En tout cas avec Dukes sur scène, ça va envoyer le pâte.
16/01/2025, 18:21
Super nouvelle pour moi, le chant de Zetro m'est difficilement supportable. Celui de Dukes n'a rien d'extraordinaire mais il colle assez bien à la musique et le gars assure sur scène.
16/01/2025, 12:15
Eh beh... Étonné par ce changement de line-up. Vu comment Exo était en forme sur scène ces dernières années avec Souza ! Mais bon, Dukes (re)tiendra la barque sans soucis aussi.
16/01/2025, 10:22
Super. L'album devrait être à la hauteur. Beaucoup de superbes sorties sont à venir ce 1er semestre 2025. P.S. : le site metalnews devrait passer en mode https (internet & connexion sécurisé(e)s) car certains navigateurs le reconnaisent comme(...)
15/01/2025, 12:58
Je viens de tomber dessus, grosse baffe dans la gueule, et c'est français en plus!Un disque à réécouter plusieurs fois car très riche, j'ai hâte de pouvoir les voir en concert en espérant une tournée pour cet album assez incr(...)
14/01/2025, 09:27
Capsf1team + 1.Je dirai même plus : Mettre cela directement sur la bandeau vertical de droite qui propose toutes les chroniques. En gros faire comme pour les news quoi : Nom du groupe, titre de l'album et entre parenthèse style + nationalité.
13/01/2025, 08:36
Oui en effet dans les news on voit bien les étiquettes, mais sur la page chronique on a juste la première ligne de la chro, peut-être que ce serait intéressant de le mettre dans l'en-tête.
13/01/2025, 07:59
Capsf1team : tu voudrais que l'on indique cela où exactement ? Dans l'entête des chroniques ? En début de chronique ?Aujourd'hui le style apparait dans les étiquettes que l'on met aux articles, mais peut-être que ça ne se voit pas d&(...)
12/01/2025, 17:38
Poh poh poh poh... ... ...Tout le monde ici à l'habitude de te remercier pour la somme de taf fournie mortne2001, mais là... Là, on peut dire que tu t'es surpassé.Improbable cette énumération.Et le pire, c'est qu'a(...)
12/01/2025, 14:27
Jus de cadavre, putain mais merci pour la découverte Pneuma Hagion. C'est excellent! Du death qui t'envoie direct brûler en enfer.
11/01/2025, 12:16
Merci pour tout le travail accompli et ce top fort plaisant à lire tous les ans. Moi aussi je vieilli et impossible de suivre le raz de marée des nouvelles sorties quotidiennes... Suggestion peut-être à propos des chroniques, est-ce que l'on ne pourrait pas indique(...)
10/01/2025, 09:12
J'aurais pu citer les Brodequin et Benighted que j'avais bien remarqués en début d'année, aussi, mais il faut choisir... Quant au Falling in Reverse, cette pochette ressemble trop à une vieille photo de J-J Goldman dans les années 80, je ne peux p(...)
09/01/2025, 19:49