Horror Pain Gore Death Productions continue d’agrandir son cheptel avec la signature du groupe SIGIL, qui s’il ne révolutionnera pas forcément le petit monde du Metal extrême, apportera au moins sa grosse pierre à la crypte Death old-school qui commence à friser la taille d’une tour de Babel.
Texas donc, pour un premier album après une démo en 2014, et coup de maître dans la discipline de la révérence envers les anciens, avec un mélange plus subtil qu’il n’y paraît au prime abord.
Car loin de se contenter de se rouler dans la fange d’un Death primal et putride, les texans osent le Crossover Crust/Death, pour une grosse demi-heure de pression continue, qui laisse au tapis le sourire aux lèvres et un filet de sang coulant de la langue.
Gros uppercut donc pour ce quatuor qui ne se contente pas de frapper fort, mais aussi intelligemment, en diluant sa fascination pour la vague scandinave dans une grosse dose de Hardcore puissant venu de son propre pays.
Résultat ?
Une collection impressionnante de morceaux aussi graves que rapides, et aussi gras que limpides.
Quatuor donc (Alex Citrone – chant/guitare, Leda Ginestra – basse, Andy Bonney – guitare et Jeremy Hassel – batterie pour la configuration studio), à la date de formation inconnue, mais à l’inspiration ténue, qui pioche dans l’héritage du Death suédois des 90’s tout autant que dans le patrimoine Crust/Core US de ces dix dernières années. Un climat assez étrange se dégage donc de ce premier longue durée, Kingdom of The Grave, qui évoque tout autant un vieux cimetière rural américain qu’une côte scandinave désolée et plongée dans l’obscurité.
Les influences sont plus ou moins notables, et leur label se plait à les comparer à une mixture amalgamant la violence et la crudité de groupes comme ENTOMBED (période Wolverine Blues), DISCHARGE, DISMEMBER, TRAGEDY, HIS HERO IS GONE, ou ENTRAILS, ce qui ma foi n’est pas si éloigné que ça de la réalité, sans pour autant atténuer l’impact personnel de compositions qui font un peu ce qu’elles veulent.
Efficace, malin et vicieux, le quatuor n’avance pas totalement à découvert en nuançant son propos ténébreux d’impulsions généreuses, qui boostent des rythmiques assez explosives et affûtent des guitares déjà très effilées.
Composé, interprété, et produit par SIGIL, mixé et masterisé par Travis Bonner aux Diamond Factory Recordings, et flanqué d’un artwork signé par Alex Citrone lui-même, Kingdom of The Grave, que le frontman décrit comme du « crusty, raw, crushing, D-beat Death Metal », n’est rien qu’autre qu’une énorme explosion de haine, se concentrant sur des thématiques de fond comme la dystopie du monde qui nous attend, l’occulte évidemment, le suicide, les brutalités policières et autres obsessions inhérentes à tout groupe extrême qui se respecte.
Avec pour nom de baptême un symbole magique représentant une intention et un désir, il est clair que SIGIL affirme son individualité tout en se fondant avec flair dans la masse des groupes revival Death de ces dernières années, sans pour autant chercher à tout prix à faire partie de leur caste déjà un peu trop cloisonnée. Les éléments Hardcore intégrés au contexte purement Death le sont avec clairvoyance, et aboutissent à un mélange détonnant de plusieurs styles qui finissent par n’en former qu’un seul, la SIGIL touch, qu’Alex une fois de plus décrit de façon tout à fait personnelle et précise :
« Je pense que les fans de Death Old-school vont vraiment aimer ce disque. Mais les fans de Punk et de Metal en général auront aussi quelque chose à se mettre sous la dent. J’ai composé la musique que je voulais entendre. ».
Et d’ailleurs, en bon créateur, Alex a composé tout le matériel avant même de monter un groupe, ce qui fait plus ou moins de SIGIL sa créature, et avouons qu’il l’a domestiquée avec fermeté pour la faire plier à ses désirs.
Sur une trame de fond découlant des exactions morbides de la scène Suédoise des 90’s (ENTOMBED, GRAVE, DISMEMBER, UNLEASHED), le compositeur n’a pas hésité à broder des motifs Crust qui allègent un peu le propos, et qui transforment ses compositions en machines de guerre rapides et agiles, sans dénaturer leur mécanisme d’origine.
Ce qui nous donne des morceaux à tiroirs, développant plusieurs thèmes sans perdre de leur cohérence, à l’image de n’importe quelle entrée dépassant les cinq minutes de ce Kingdom of The Grave, comme « Strange Aeons », au titre piqué au ENTOMBED de Clandestine, ou l’ouverture explosive « Death Unreal », pourtant très concrète malgré ce que son titre laisse présager.
Multiplicité des plans et cohésion d’incarnation, la dualité est tangible, mais fait justement le charme de ce premier LP qui loin d’avoir le cul entre deux chaises, a les fesses confortablement installées sur deux sièges, avec tout le confort que ça implique.
Il n’est ainsi pas rare de penser conjointement à un DISCHARGE contemporain tout autant qu’à un ENTOMBED à la vilénie un peu atténuée en écoutant un seul et même titre, comme le terrassant « Even The Gods Will Burn », qui avance sans pause en lâchant des riffs imposants.
Parfois plus direct et moins métissé (« Bloodvisions »), mais souvent complexe et alambiqué (le progressif et envoutant « Summoning Hate », qui ose les blasts et le riff macabre avant de tremper son Heavy mélodique dans un Death épidermique), plaçant même quelques arrangements de cordes aux mélodies de biais (« Kingdom Of The Grave », grandiloquent et au gimmick rythmique à la DIAMOND HEAD de «Am I Evil » version MARDUK, mais au corps allongé sur la table de dissection d’un DISMEMBER revenu des enfers pour de bon), Kingdom of The Grave est loin d’être un gigantesque cimetière d’idées, mais plutôt un alignement de caveaux et de cryptes contenant tous des secrets plus ou moins avouables musicalement.
Deathcore ? Surement pas, et une simple écoute au final accrocheur de « Death Won’t Kill Me » vous en convaincra sans forcer, avec son Heavy Death truffé de cassures rythmiques en breaks. Un peu CARCASS sur cet épilogue bien senti, SIGIL s’en sort avec plus que les honneurs pour avoir su transcender des influences classiques en inspiration légèrement novatrice.
Aussi Death qu’il n’est Hardcore, aussi Crust qu’il n’est Metal, Kingdom of The Grave vous offre une sale ballade passant entre les tombes des héros scandinaves et des anarchistes Hardcore américains, vous laissant fleurir la sépulture qui vous inspire, tout en vous guidant dans votre choix par des morceaux qui refusent le diktat et les lois.
Un groupe qui se résume par l’accroche ultime de son leader…
« Les fans d’Old-chool et de New-school trouveront dans SIGIL quelque chose à aimer »
Un groupe qui réunit les deux écoles ? Chiche !
Titres de l'album:
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21/11/2024, 08:46
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