Nouveau venu sur la scène suédoise, le trio KNIGHTS OF THE REALM s’inspire donc du célèbre Warhammer pour nous proposer un Heavy Metal héroïque, légèrement Power sur les bords, dans une tradition européenne du lyrisme mélodique. Fondé très récemment et déjà auteur de trois singles en 2021, le groupe de Stockholm franchit donc le pas avec ce premier album, qui toutefois, garde des proportions modestes. Pas plus de dix morceaux pour moins de quarante minutes de musique, soit une carte de visite concise avec juste les renseignements nécessaires.
Cet éponyme est donc un exercice de style, et s’éloigne légèrement des canons en vogue en Suède depuis ces dernières années. Sans cracher sur un brin de fantaisie passéiste, le trio propose un Heavy très classique, remis au goût du jour, et développe de belles qualités rythmiques et mélodiques. Larry "The Hammer" Shield (batterie), Megalomagnus (guitare) et Mean Machine (chant), aux sobriquets savoureux, s’appuient donc sur leur expérience passée au sein de groupes comme Leif EDLING, TIAMAT, JUPITER SOCIETY, STORMEN, WHEELS OF STEEL, AVATARIUM, DOUBLEPARK, ECLIPSE, W.E.T., PSYCHOPUNCH, STORMEN, ou THE WINDUPDEADS pour proposer un premier album solide, séduisant, gonflé aux entournures, et très formel dans le fond et la forme.
Mais formel ne voulant pas dire insipide ou inintéressant, il convient de souligner l’investissement injecté dans cette première réalisation qui ne peinera pas à trouver son public. Le premier single proposé, « Fields of Fire » fait justement partie de cette catégorie de chansons Heavy qui restent dans la tête grâce à un refrain habilement troussé, et qu’on se prend à fredonner après quelques écoutes comme s’il était déjà un standard. Il faut dire qu’entre la guitare volubile de Megalomagnus et le chant lyrique de Mean Machine, le cuir transpire, et la tradition revêt ses habits les plus nobles. Entre un ACCEPT des grands jours et un ANVIL fumant du pot d’échappement, KNIGHTS OF THE REALM embrasse tous les clichés du Heavy Metal pour en proposer une version totalement caricaturale, mais débordante d’enthousiasme. Il faut dire que tous les clichés sont soulignés par des titres plus que convenus, et entre « Heavy Metal », « Chains Of Metal », « Blood On Steel », « Metal Attack » et « Standing At The Gates Of Hell », on se croirait convié à un banquet organisé par MANOWAR en hommage à RUNNING WILD, en compagnie de RAVEN et TANK festoyant comme jamais.
« Blood On Steel » aurait d’ailleurs pu être popularisé en acier par les RAVEN pendant leur heure de gloire de la première moitié des eighties, alors que « Chains Of Metal » aurait fait le bonheur d’un ACCEPT de transition. Vous l’aurez compris, les allusions tendent vers le pointage pur et simple, mais la foi de ces trois musiciens fait plaisir à entendre, d’autant qu’elle ne se résume pas à une confiance aveugle en des dogmes dépassés mais remis sur le marché.
Excellents musiciens, avec un Megalomagnus faisant feu de tous soli pour se rapprocher des meilleurs shredders, KNIGHTS OF THE REALM s’appuie donc sur des individualités notables totalement au service du collectif dont ils font partie. De fait, les dix morceaux (enfin neuf, plus une intro) s’écoutent comme on feuillette un album de souvenirs, retombant dans une adolescence passée à découvrir les maîtres et les bons élèves. Et les suédois font assurément partie de cette dernière catégorie, eux qui interviennent quarante ans après la bataille. Et de temps à autres, le déluge de plomb laisse place à une légère pluie mélodique, lorsque l’intensité baisse d’un cran et que le trio se rapproche d’un Hard mélodique de fort bon aloi (« When Metal Meets The Beast »). A l’aise dans tous les créneaux, les trois musiciens soulignent sinon leur créativité, du moins leur capacité à singer les meilleurs, pour en régurgiter une déclaration impeccable de reconnaissance.
En prenant bien soin de ne pas s’éterniser en faisant durer des morceaux sans justification, en diversifiant les tempi pour accélérer les débats quand il le faut, en mettant en avant des saccades diaboliques qui donnent irrémédiablement envie de se lever pour faire tournoyer sa chevelure clairsemée par le temps (« Steel My Heart »), KNIGHTS OF THE REALM démontre que la Suède en a encore sous sa botte, et que les musiciens nationaux savent s’écarter du chemin trop bien tracé par le succès mondial de ces quinze dernières années.
A ce titre, la fin de l’album réserve de belles surprises, moins évidentes, sur lesquelles le talent vocal de Mean Machine (aka Marcus von Boisman) éclate au grand jour, notamment sur la superbe power-ballad « Standing At The Gates Of Hell », qui nous gratifie une fois encore d’un solo incroyable de Magnus Henriksson. Le tout s’achève même sur un postulat définitif, avec un explosif et catchy « Metal Attack », floutant la limite entre Hard et Heavy, et qui donne méchamment envie de serrer ses poings.
Groupe de studio qui va cartonner en live en s’appuyant sur un répertoire solide, KNIGHTS OF THE REALM signe là un album éponyme de grande qualité, qui parvient à transcender son formalisme et ses clichés d’une implication énorme et d’un flair de composition indéniable. Un disque qu’on écoute évidemment à 11, avec une belle veste à patches, et qui a de faux-airs de bande-son d’un festival allemand niché au cœur de l’été. Voilà qui promet un hiver torride.
Titres de l’album:
01. An August Play
02. Into The Void
03. Heavy Metal
04. Fields Of Fire
05. Chains Of Metal
06. Blood On Steel
07. When Metal Meets The Beast
08. Steel My Heart
09. Standing At The Gates Of Hell
10. Metal Attack
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