Après quatre démos, les espagnols de KNIGHTSUNE passent enfin à la vitesse supérieure avec ce premier longue-durée venant sanctionner quatre années de carrière. Avec deux maquettes par an depuis leur émergence, ces originaires de Saragosse ont largement eu le temps de répandre leur bonne parole dans l’underground ibère, et après Of Fire and Faith et Burn the Witch en 2018, puis The Flying Dutchman et The Hollow Act en 2019, les voici donc fins prêts à mettre l’Europe à genoux, et pourquoi pas le monde. Pourtant, leur musique n’a absolument rien d’original, et s’épanouit dans un Heavy Metal typiquement centre européen des années 90/2000, Heavy corsé de montées en puissance plus purement Power, de crises de colère Thrash, mais aussi de lyrisme assez symptomatique du Power progressif du nouveau siècle. Les idées traditionnelles ne manquent donc pas, et bien qu’en totale autoproduction, ce premier LP se montre compétitif, agressif, puissant, et terriblement bien enrobé. Le son y est clair mais épais, les guitares débridées, le chant mis en avant, et la rythmique profonde, ce qui confère à ces dix morceaux (dont la plupart ont déjà connus) une patine noble, professionnelle, avec ce petit plus qui fait la différence symptomatique de l’école espagnole et sud-américaine.
Víctor “Kendoru” Alcalá (chant), Diego “Alas” Alastruey (guitare/chœurs), Victor V. Gairhald (guitare/chœurs), Carlos Vicente (basse/chœurs) et Rubén Castrillo (batterie) présentent donc un répertoire déjà largement rodé, mais adapté aux exigeantes d’un marché qui impose le premier album comme signal de départ d’une carrière. En retravaillant les versions démos, les ibères ont donc choisi la facilité d’une partition déjà écrite et testée sur les scènes les plus modestes, et parviennent dans problème à nous convaincre de leur foi en ce Metal torride et non édulcoré dont les espagnols sont si friands.
De fait, Knightsune est une solide démonstration du talent de ce quintet sympathique, qui n’a pas oublié les leçons prodiguées par MAIDEN, STRATOVARIUS, ICED EARTH ou ANGRA. On est immédiatement frappé par la puissance de feu qui se dégage de ces morceaux à tiroirs, et par l’inspiration transcendée. Les musiciens ont beau officier dans un registre classique, ils n’en font pas moins montre d’un investissement total, et la nostalgie se retrouve sublimée par une interprétation très carrée, mais aussi sincère et enflammée. C’est ce qu’on retient d’un titre aussi puissant que « Of Fire and Faith », qui brode sur une trame traditionnelle pour se rapprocher des paradis Metal les plus accueillants. Propulsées par une rythmique à l’abattage impressionnant, les chansons profitent de la prolixité d’un duo de guitares dans la plus grande tradition des tandems historiques (Smith/Murry, Tipton/Downing), et du chant subtilement lyrique de Víctor “Kendoru” Alcalá, qui s’il n’a pas le coffre d’un Tate ou d’un Kiske sait placer ses lignes de chant avec pertinence et efficacité. Le traditionalisme est donc encore à l’honneur, et le Heavy fait fureur, d’autant qu’il est souvent poivré d’une grosse pincée de Power et de Thrash, comme en témoignent les trames de « The Hollow Act » ou « The Curse of London ». Outre ces textures formelles, on retrouve aussi sur l’album ces fameux licks mélodiques des années 80 tant usités par les HELLOWEEN et autres GAMMA RAY, qui mènent souvent à des soli que le grand Yngwie n’aurait pas reniés.
S’il est évident que les amateurs de nouveauté ne seront guère emballés par cette affaire vintage, les amoureux de l’étiquette et les plus respectueux des codes trouveront leur bonheur dans les coffres musicaux des espagnols, qui n’hésitent pas à se montrer épiques lorsque l’inspiration le réclame. Ainsi, l’évolutif et emphatique « Burn the Witch » incorpore des saccades typiques du Thrash dans un contexte de Heavy Metal harmonique, tandis que « Yesterday Again » s’aventure sur les terres d’un Power Metal des plus classiques. De quoi satisfaire l’appétit des metalleux les plus attachés à leurs racines, mais aussi séduire les néophytes pouvant découvrir tout un pan de culture traitée avec la déférence qu’il mérite.
Avec plus de cinquante minutes au compteur, Knightsune pourra parfois se montrer redondant aux oreilles les plus exigeantes, mais le quintet a eu l’intelligence de varier les ambiances en se basant sur quatre années de composition. Ainsi, « Me », joue le jeu de la power-ballad et rivalise même avec PANTERA, tandis que le très agressif « Tidal Waves » - le plus court du lot - n’hésite pas à nous les briser menu Thrash pour retrouver l’impulsion en cette fin d’album. D’autant que les derniers morceaux ne sont pas les plus humbles, le final « Distant Shores » étant digne des meilleurs épilogues d’IRON MAIDEN avec ses dix minutes presque atteintes. A l’aise dans tous les domaines, KNIGHTSUNE se promène dans les arcanes de l’histoire pour nous en ramener les artefacts les plus précieux, et nous séduit de sa classe naturelle pour trousser des hymnes intemporels. Ce dernier segment est une acmé qui intervient pile au bon moment pour nous laisser une impression durable, avec encore une fois un festival de guitares et une partie vocale pleine d’émotion.
Sans chercher la petite bête mais en consolidant tous les secteurs de jeu, en proposant des morceaux solides et peaufinés, les espagnols signent un premier album fort recommandable, ancré dans la mouvance old-school, mais suffisamment personnel pour s’en détacher légèrement. Une bien belle introduction pour un quintet qui parviendra sans peine à s’éloigner de ses références les plus marquantes pour pourquoi pas, devenir un futur leader de la scène. Il en a le potentiel et la rage en tout cas.
Titres de l’album:
01. Fill the Void
02. The Curse of London
03. Of Fire and Faith
04. The Hollow Act
05. Burn the Witch
06. Yesterday Again
07. Me
08. Tidal Waves
09. The Flying Dutchman
10. Distant Shores
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